Logo Aux Recoins des Mots

Rencontre et interview de Swann Isern, jeune écrivaine audoise

Laurie Fourniaudou

Vendredi 2 décembre 2022, j’ai rencontré Swan Isern, jeune auteure audoise de 24 ans. Elle m’a accueillie chez elle pour réaliser son interview.

En effet, je lui avais envoyé un message quelques semaines avant pour lui parler de ce projet. Au vu de son parcours, de sa passion pour l’écriture et de son profil passionnant, je me devais de vous parler d’elle. Jeune, créative, ambitieuse, polyvalente, drôle, talentueuse… Swann est une vraie artiste complète et accomplie.

En tout cas, j’ai été très heureuse de la retrouver.

La re-trouver ?

Eh oui ! Swann est loin d’être une inconnue pour moi. Nous nous sommes  rencontrées en 2015, à Toulouse, lors de notre première année d’université. Rencontre insolite quand on sait que nous provenions toutes les deux de Carcassonne ! 

Nous étions en fac de lettres modernes et avons partagé quelques cours ensemble (si elle me lit, elle se souviendra trèèèès bien de la musicologie, cette matière quelque peu… déconcertante !😅).

Et nous avons découvert mutuellement notre passion commune pour l’écriture.

La vie a fait que nos chemins se sont séparés, mais nous nous sommes toujours suivies de près ou de loin sur les réseaux sociaux. 

Lorsque j’ai voulu lancer ce projet d’interview d’auteurs, j’ai instantanément pensé à elle. 

Et c’est avec joie qu’elle a accepté de se parer de mon micro pour répondre à toutes mes questions. Et surtout, de vous dévoiler son parcours d’écrivaine, et bien plus encore…

Je vous laisse donc avec cette jeune artiste brillante !✨

Podcast de l'interview

Vidéo de l'interview

Transcription de l'interview

Moi (Laurie) :
Bonjour à tous, nous voici aujourd’hui avec Swann Isern, une jeune auteure audoise de 24 ans qui a accepté notre interview afin que nous puissions échanger sur son parcours d’écrivaine et sur la passion qu’elle voue à l’écriture. Bonjour Swann !

S (Swann) :
Bonjour Laurie !

L :
Merci d’avoir accepté mon interview.

S :
Avec plaisir !

L :
Est-ce que, pour commencer, tu pourrais te présenter en quelques mots ? Dis-nous tout !

S :
C’est pas gentil ça ! (rires). Du coup je m’appelle Swann, j’ai 24 ans pour le moment, bientôt 25. Je suis conseillère en insertion professionnelle, je travaille avec des jeunes. En parallèle je suis auteure et artiste de façon plus générale parce que j’essaie de faire plein de choses diverses et variées. Mais ça on en reparlera !

L :
On en reparlera pendant l’interview oui. Alors nous pouvons commencer par les origines de ta passion pour l’écriture. Dis-nous depuis quand est-ce que tu écris, est-ce que ça a toujours été inné pour toi cette passion, ce goût pour l’écriture ?

S :
Oui ! Depuis que je sais tenir un stylo. En vrai, ça a toujours été là. Ma grand-mère est auteure, donc depuis que je suis petite je la suis. Elle était toujours en train d’écrire un roman donc quand elle me gardait je faisais pareil. En écrivant dans le mauvais sens car je savais pas écrire ! (rires) J’ai toujours voulu écrire des histoires, des poèmes, des choses comme ça. Mon père aussi a sorti deux livres il y a un petit moment déjà. Mais du plus loin que je me souvienne, moi j’ai toujours voulu être dans le domaine du livre. Sur les questionnaires quand on est gamin j’écrivais que je voulais être auteure ou bibliothécaire aussi.

L :
Dans le milieu du livre et de l’écriture !

S :
C’est ça.

L :
Tu as toujours écrit jusqu’à aujourd’hui ? Tu t’es jamais arrêtée, depuis que tu sais écrire, tu écris.

S :
C’est ça. Alors la forme a changé et évolué au fil du temps. Je faisais plutôt des petits poèmes à l’époque, après je suis passée sur des nouvelles puis après sur des romans. Là je reviens au poème, à la chanson, à ces choses-là. Donc oui, la forme a évolué mais j’ai toujours écrit. Même pour moi : j’avais besoin de mon journal intime ou des choses comme ça. J’ai toujours eu besoin d’ancrer les choses et les sentiments sur papier.

L :
Donc tu as testé un petit peu de tout.

S :
C’est ça, sauf les livres de recette.

L :
Qui sait, peut-être qu’un jour…

S :
Non, je recommande pas !

(rires)

L :
Est-ce que tu te souviens de certaines histoires et/ou poésies que tu écrivais quand tu étais toute petite et est-ce que tu les as gardées avec toi ?

S :
Alors ma grand-mère en a gardé pas mal. Ma mère était hospitalisée quand j’étais petite donc elle me gardait. Un jour, j’étais chez elle et elle m’a ressorti un truc, c’était super drôle, enfin plutôt horrible. Elle m’a dit : « Tiens regarde, j’ai retrouvé des poèmes que tu m’as offert. ». Il y avait écrit « Joyeux Noël Manou. ». Je lis les poèmes et c’était que des trucs atroces sur la mort, c’était morbide. Et à la fin c’était : « J’espère que tu as passé un joyeux Noël. ». C’était terrible. Mais c’est vrai que j’écrivais des trucs trop tristes, alors que j’étais pas triste pour autant.

Mon premier roman entre guillemets, c’était une fille qui avait le cancer, elle mourait à la fin, c’était monstrueux.

L :
Ah oui c’était gai !

S :
Oui j’avais décidé de tous les flinguer ! Après je suis passé à des trucs plus gais. Lisez mes livres, vous allez pas pleurer ! (rires). Non mais après je me rappelle, c’étaient des poèmes comme ça, j’étais la vraie fille full émotion. Alors si j’avais un problème ou un truc comme ça, c’était un sonnet sur pourquoi machin ne m’a pas adressé la parole ce jour à la cantine. Voilà !

(rires)

L :
Du coup, ça se complète avec la prochaine question. Qu’est-ce que t’as apporté l’écriture ? Moi, quand j’écrivais, ça m’apportait beaucoup de réconfort, c’était une sorte d’échappatoire. Et encore aujourd’hui d’ailleurs. Mais est-ce que toi, l’écriture, ça t’apportait justement une certaine forme de réconfort, ou un moyen de t’exprimer à travers les mots, chose que tu ne pouvais pas forcément dire à l’oral ?

S :
Ouais c’est ça. C’est un peu un mélange de ça. Gros réconfort parce que dès que j’avais le moindre tracas, le moindre petit problème, ou le moindre genou écorché, je faisais des alexandrins sur ma tristesse de pourquoi je n’ai pas eu de crêpe au Nutella au goûter. Mais aussi parce que j’ai eu une enfance un peu compliquée entre guillemets. Ma mère était hospitalisée, familialement c’était compliqué et j’étais une gamine bavarde mais quand même plutôt discrète. Je voulais pas trop parler, je voulais pas déranger. Ma famille avait beaucoup de problèmes, je voulais pas les déranger donc ça [l’écriture] me permettait aussi de m’exprimer d’une autre façon. Et puis c’est aussi intéressant pour moi parce que je voyais que j’étais douée dans l’exercice. Donc forcément c’est encourageant. On m’aurait mis au rugby ou à la gymnastique, j’aurais peut-être pas persévéré (rires). Mais oui c’était un mélange de ça : de pouvoir m’exprimer, d’avoir du réconfort et puis c’était aussi mon jardin secret. Faire trois poèmes sur ce garçon qui un jour a croisé mon regard dans le bus.

(rires)

L :
Et ce sont les textes les plus forts ce genre d’événements très éphémères !

S :
Mais après parfois tu relis des trucs et tu te sens ridicule. Tu sais quand tu as eu dix crush en CE2 et puis sur chacun d’entre eux tu as fait un acrostiche. Tristan, T comme Tu es trop beau.

L :
Mais ça, ça arrive à tout le monde, même à ceux qui n’écrivent pas sûrement !

(rires)

L :
Et donc est-ce que, enfin, je suppose que depuis petite, tu as toujours rêvé de publier un livre ou pas ?

S :
Oui je pense. Si si…

L :
Ça a toujours été là ?

S :
Ouais, j’ai souvenir de moi qui ne sais pas écrire, donc qui dessine la couverture de mon roman. Je faisais des petits livres en version papier. Donc oui j’ai quand même toujours rêvé, pour le symbole et puis ouais quand même c’est quelque chose.

L :
Ça a été l’un de tes rêves quand tu étais petite ?

S :
Oui, carrément ! C’était sur ma bucket list des choses à faire avant de mourir.

L :
Eh bien visiblement c’est réussi !

S :
Bon j’en ai d’autres hein, je ne veux pas mourir demain ! (rires). Non ça a toujours été comme un petit rêve, comme tous les gens qui écrivent je pense.

L :
Est-ce qu’on peut maintenant parler plutôt de ton parcours professionnel et scolaire ?

S :
Oui bien sûr !

L :
Ma première question c’est : est-ce qu’en parallèle de ton écriture, tu as suivi des études ? Quel est ton parcours scolaire et professionnel ? Dis-nous tout, on veut tout savoir !

S :
Alors, j’ai fait un bac littéraire avec options full Espagnol : européenne espagnole, Espagnol renforcé, littérature espagnole… Mais je ne parle plus Espagnol car j’ai arrêté de le pratiquer. Donc bac littéraire avec toutes les options qui vont avec. Après je suis partie en fac de lettres modernes où j’ai rencontré quelqu’un de sympa.

L :
C’est moi la personne sympa !

(rires)

S :
Donc j’ai fait une fac de lettres dans l’idée de faire prof de français parce que ma belle-mère est prof de français, donc je me disais que ça devait être un métier sympa. Moi je voyais l’idée d’avoir un projet, une classe, monter des trucs, parler d’écriture. Bon en fait, c’était plutôt parler d’ancien français, de grammaire et de Bible, des cours de musicologie où on écoutait des musiques bizarres sur un cheval qui courait. Tu te rappelles de ce cheval ?

L :
Oui je m’en souviens très bien !

(rires)

S :
Donc j’ai fait quelques mois mais ça a été compliqué pour moi. Je pense que j’étais trop jeune, pas assez mature pour quitter mon chez-moi et arriver dans cette grande ville qui était Toulouse et qui ne me correspondait pas. Et aussi je me suis rendu compte que l’idée que je me faisais de ce métier n’était pas réellement ça. J’aurais dû faire des stages ou approfondir mon truc mais non, y’avait une partie grammaire et logique que moi j’avais pas perçu. Donc je suis rentrée au bercail et j’ai fait un service civique pendant 9 mois ou quelque chose comme ça. J’étais dans la médiation culturelle. Donc ça c’était assez cool. Je bossais pour un foyer d’éducation populaire et pour la ligue de l’enseignement à Carcassonne. On mettait en place des résidences artistiques. Il y avait des musiciens, des auteurs parfois. Donc là j’ai pu mûrir mon projet de quand même bosser en lien avec l’artistique. Je faisais des affiches, toutes ces choses-là. Et je me suis dit que la communication aurait pu être pas mal pour poursuivre dans cette lignée. Donc je suis partie en DUT de communication à Toulouse. Nouvel échec entre guillemets. Je réussissais mais ce n’était pas du tout ce que je voulais faire. Moi je voulais faire de la com sympa où on réalisait des affiches, des choses comme ça. Et je me suis retrouvée avec des cours de droit, d’économie, de gestion de l’information. En fait, j’avais été prise dans un DUT avec une option plutôt pour bosser dans les archives donc ce n’était pas trop ce que je voulais faire.

Donc après plusieurs errances, ça a duré un moment, j’ai fini par trouver ma voie et partir faire une formation pour être conseillère en insertion. Ce qui a vachement conforté mon profil hyper artistique. Artistique dans le sens où moi j’ai besoin d’être sur mille projets à la fois et je pourrais faire tous les métiers du monde mais… j’ai pas le temps. J’ai pas assez d’une vie. Tu me dis faire plombier, je trouve ça intéressant ; faire médecin, je trouve ça intéressant. Donc là par procuration j’aide des gens à faire tous ces métiers-là. Et je monte à côté des projets artistiques avec des jeunes. Donc j’encadre des jeunes pour être plus précise, à l’AFPA de Carcassonne. Je leur fais des ateliers d’écriture, des ateliers musique. Donc je garde quand même ce côté artistique et ça me laisse le temps pour développer des projets à côté.

L :
Donc on peut dire que tu fais vraiment plein de choses qui restent sur le côté artistique et l’aide aux autres.

S :
Oui un côté très social avec un fond artistique. Et c’est ce qui est important pour moi de pouvoir continuer dans cette idée de développer des projets. Et puis, je songe un jour à écrire un roman sur mon métier. Je suis un milliard de parcours de vie intéressants. J’ai le gamin étranger qui a débarqué avant-hier. J’ai la gamine qui est placée. J’ai plein d’histoires…

L :
À raconter.

S :
Ouais. Donc c’est aussi cool et hyper inspirant. Et on grandit d’être aux côtés de ces gens-là.

L :
D’accord. Ben c’est super intéressant. Maintenant tu as trouvé ta voie professionnelle dans laquelle tu te plais.

S :
Oui ! Et que j’y reste !

L :
On te le souhaite en tout cas. Est-ce que tu parviens à concilier aujourd’hui l’écriture et ton activité professionnelle ou c’est un peu compliqué ?

S :
Alors, comme je te le disais avant qu’on démarre, en ce moment, je suis en phase de page blanche. Mais c’est parce que moi-même je me mets un milliard de projets… Même au niveau du boulot, je pourrais en faire moins et avoir plus de temps. Je suis moins inspirée actuellement mais sur mes jobs précédents où j’étais toujours dans ce secteur-là, j’arrivais quand même à concilier, y’avait pas de soucis. Bon là, je vis une époque un peu compliquée, je ne suis pas inspirée du tout, je n’y arrive plus. Mais sinon mon emploi me permet quand même d’écrire. Par exemple j’ai mon vendredi après-midi. Donc je pourrais réussir à tout concilier.

Mon dernier roman je l’ai écrit au travail par exemple. Alors, désolée mon ancien employeur… Mais sur mon ancien emploi, ce n’était pas comme actuellement où j’ai une classe avec des élèves. À l’époque j’avais des rendez-vous comme un conseiller d’orientation classique. Et j’ai écrit mon dernier roman sur les rendez-vous des gens qui ne venaient pas. Quand quelqu’un ne vient pas, et ça arrive fréquemment (surtout au mois d’août), t’as rien à faire, tu attends. Les premières fois j’ai regardé tous les Hunger Games puis après je me suis dit « on va faire quelque chose de productif » et j’ai écrit un roman, voilà.

Donc on peut carrément concilier travail et écriture !

L :
Tu peux faire les 2 en 1 quoi ! Mais bon, quand même, à éviter sur certains boulots.

(rires)

L :
Est-ce qu’un jour tu souhaiterais uniquement vivre de ta plume ou non ? Ou est-ce que vraiment là tu te sens bien ?

S :
Non. Enfin, sauf si je gagne des milliards, mais c’est pas prévu. Du moins, pas uniquement sur l’aspect écriture. Si demain Netflix me proposait de faire une super série sur l’un de mes romans (salut Netflix !), là ouais je voudrais bien adapter. Mais l’écriture pure, non. J’ai besoin de voir des gens, déjà. Et puis, non que ça reste une passion.

L :
Oui, c’est une passion avant d’être un travail.

S :
Et puis j’aime ce que je fais.

L :
Donc c’est le plus important.

S :
Je suis tellement amoureuse de mon métier que je ne me vois pas le lâcher. Peut-être qu’à l’époque, j’aurais dit que. Mais quand on est bien là où on est… Puis même ça rajoute un plus, ça fait plus de choses que j’aime ! Donc je suis gagnante dans tous les cas.

L :
On va maintenant enchaîner sur ton écriture aujourd’hui. La question que je vais te poser rejoint un peu ce qu’on disait tout à l’heure. Est-ce que tu considères l’écriture plutôt comme un vrai travail ou comme une passion ?

S :
Pour moi non [ne considère pas l’écriture comme un travail]. Pour d’autres oui. Après, ceci dit, je me considère quand même auteure quand je me présente. Je suis conseillère d’insertion mais je suis quand même un peu auteure. Par exemple sur mon Linkedin que tu as espionné (rires), y’avait marqué « conseillère en insertion » et à côté j’ai ajouté « auteur » car j’estimais que je l’étais, pas moins qu’un autre. Pas comme un vrai métier dans la mesure où je n’en tire pas un vrai salaire et je cherche pas à en vivre, mais je me considère quand même auteure.

L :
Donc une passion mais qui reste quand même un métier.

S :
D’une certaine façon oui !

L :
Alors dis-nous, peut-être pas actuellement puisque tu nous as dit que tu étais un petit peu bloquée, mais en temps normal, à quels moments est-ce que tu trouves le temps d’écrire ? Est-ce que c’est plutôt le soir, la nuit ?

S :
Mesdames, ne vous plaignez plus quand votre copain est fan de foot… J’ai la chance d’avoir un homme fabuleux, qui est dans la pièce d’à côté, et qui est passionné de football. Il est à fond pour l’Olympique Lyonnais, on est à fond avec vous les gars ! Donc ça fait quand même pas mal de matchs par semaine, et ça fait 1 ou 2 heures par semaine tranquille, voire 3, 4, surtout en période de Coupe du monde.

L :
Surtout que là nous sommes en plein dedans !

S :
Voilà ! Donc plutôt que de râler en me disant : « Ouais, mon mec, le foot, machin ». Non non ! Je le laisse devant la télé, je vais dans mon bureau, je mets mon casque et j’écris. Donc c’est souvent le soir oui. J’aime bien : pette bougie, petite musique, playlist. Je pense qu’on est quand même pas mal à écrire le soir. J’ai pas trop entendu des gens qui mettent le réveil à 6 heures pour écrire.

L :
Ça peut arriver ! J’ai pas connu d’auteurs mais je sais qu’il en existe qui se lèvent tôt le matin pour écrire. Mais moi, quand j’écrivais beaucoup, ce n’était pas mon cas. C’était plutôt le soir voire la nuit plutôt que le matin.

S :
Alors, mon tips : le soir, combo petite musique et par-dessus, un autre onglet YouTube avec le bruit de la pluie.

L :
Ah oui tiens !

S :
Tu rajoutes par-dessus ta musique et ça fait une ambiance… c’est pas mal ! Tu testeras. Y’a aussi le bruit des vagues.

L :
Aah je préfère la pluie. Mais je pourrais tester les deux.

S :
Tu me diras !

L :
Alors, quel genre tu écris ? Actuellement, tu es plutôt roman. Mais tu vas peut-être tester d’autres choses, ou tu testes déjà d’autres choses ?

S :
Ouais. Alors jusqu’à présent j’ai fait que des romans. Là je bosse sur un recueil de textes. Y’a de la prose, de la poésie, y’a un peu de tout. J’aimerais bien plus tard tester une pièce de théâtre. Je me dis que ça peut être sympa. Ma grand-mère en a écrit une et elle a été jouée à Pennautier il y a quelques années au théâtre ! Et c’était sympa, surtout pour elle…

L :
De voir sa pièce jouer !

S :
Voilà, carrément. Donc ça me plairait. Mais pour le moment, le traditionnel roman. Et là comme j’ai moins d’inspi sur des formats plus longs, je teste des formats plus courts. Donc je devrais sortir en 2023, peut-être, si l’inspiration est là, quelque chose dans la poésie et la prose.

L :
Est-ce que tu as des auteurs favoris qui peuvent t’inspirer dans l’écriture de tes romans ?

S :
Alors, j’ai des auteurs favoris. Mais je m’inspire pas trop d’eux. Au niveau du style, je m’inspire plus de musique, de textes de chanson. Je suis très fan de Cœur de Pirate, je trouve qu’elle écrit incroyablement bien. Je m’inspire beaucoup de sa façon d’écrire. Même pour des romans, je travaille beaucoup les sonorités, ces choses-là. Donc forcément la chanson ça m’aide. Mes romans j’essaie de les écrire de façon à ce qu’on puisse les écrire et que ça soit joli. Après des auteurs favoris j’en ai des milliards. Mais là je vais pas t’en citer car j’ai un trou.

L :
Ça vient jamais quand on nous le demande, c’est fou !

S :
Oui c’est ça. J’aime beaucoup Marguerite Duras. Je suis très très fan de Marcel Pagnol. Je trouve que cet auteur est incroyable. Je sais pas si tu as des souvenirs. Alors on lit souvent ça quand on est plus jeune. Je relisais la dernière fois La Gloire de mon père, c’est incroyable. Il raconte pas grand-chose. Il raconte ses vacances. C’est un récit d’enfant. Mais il t’en fait une épopée. L’écriture est incroyable, vraiment. Relis Marcel Pagnol, tu me diras.

L :
Je le lirai, je te dirai !

S :
Sur la poésie, j’aime bien Éluard. L’année du bac, nous, c’était Les Mains Libres.

L :
Oui c’est ça, on s’en souvient ! Et je me souviens que lorsqu’on était à la fac ensemble, tu m’avais dit qu’il y avait un livre que tu aimais particulièrement, c’était Antigone d’Anouilh.

S :
Oui, c’est mon livre préféré !

L :
C’est toujours le cas ?

S :
Oui. Mais je peux pas citer Anouilh comme auteur préféré car j’ai lu que ça. J’ai dû en racheter un [livre] car je l’avais tellement tué mon ancien que… Antigone d’Anouilh c’est mon livre préféré de tous les temps. Je devais le lire en 3ème, je ne l’ai pas lu. J’ai lu la page Wikipédia, j’ai passé le contrôle et j’ai eu une très bonne note. Une fois que j’avais plein de cours sur Antigone et l’analyse, je l’ai lu et j’ai kiffé ! Je me suis dit : « Tu aurais dû le lire plus tôt ! ». Antigone c’est incroyable ! Durant mon adolescence où j’étais trop dark et où j’écrivais des trucs terribles en me disant « Joyeux Noël », je me sentais trop comme Antigone.

L :
Un peu rebelle…

S :
Ouais ! ça parle beaucoup aux adolescentes surtout. Tu sais ce moment où tu pourrais mourir pour un peu n’importe quoi. Et elle est perdue, elle est torturée.

L :
Oui c’est un peu la phase de l’adolescence type.

S :
C’est un peu brut. J’ai pas de mots… C’est incroyable Antigone. Mais enterrez-moi avec ! Je le relis tout le temps.

L :
Il y avait une phrase que tu m’avais dite et qui m’avait marquée, c’était que tu dormais avec. Il me semble que tu l’avais sous ton coussin.

S :
Sûrement. Alors c’était pas mon doudou. Je le lisais avant de dormir. C’était ma Bible. Alors je me suis un peu calmée, il est dans l’armoire maintenant. Mais vraiment Antigone ça a porté toute mon adolescence. De mes 14 ans à mes 18. J’arrivais pas à expliquer ça mais ça m’a aidée, je me suis sentie comprise. Le QG de l’adolescence un peu compliquée où on se sent mal… Ça me parlait. C’était un réconfort incroyable, vraiment. Un pot de Nutella quoi ! J’ai kiffé Antigone.

L :
Je te comprends parce que moi, à l’âge de 14/15 ans, c’était Le journal d’Anne Frank. C’était mon livre.

S :
Mais ça je l’ai souvent entendu.

L :
Anne Frank ?

S :
Oui, oui. Anne Frank ça a parlé à beaucoup. Mais moi c’était Antigone. Destin tragique on aime bien. Je trouve que quand on est une jeune fille, on a souvent cette fascination… J’étais ado, je me disais je vais mourir à 27 ans comme Kurt Cobain donc Antigone ça me parlait forcément. Maintenant moins. (rires) Maintenant c’est plus avec nostalgie que je le relis. Mais à l’époque, c’était ma Bible, vraiment. J’étais tarée. Les littéraires on se comprend !

(rires)

L :
Maintenant on peut parler plus précisément de tes romans. Dis-nous comment est-ce que tu prépares tes romans ? Est-ce que tu es organisée ? Est-ce que tu produis des fiches ? Est-ce que tu écris directement et puis tu corriges ?

S :
Alors on m’a expliqué qu’il y avait deux team : les architectes et les jardiniers. Moi je suis bricoleuse. Je fais un plan. Bizarrement, en général je connais ma fin. Le milieu pas trop. Je fais un plan de départ d’à peu près ce que je veux raconter. Et après au fur et à mesure, je laisse aller. Je sais où je vais parce que j’ai ma fin. Je planifie 2/3 événements mais après je laisse libre cours. Et ça m’arrive de ne pas suivre mon plan. Au début, je voulais trop le suivre puis je passais des semaines à faire un truc carré en me disant : « Au moins ça sera plus facile, t’auras juste à suivre ton truc ». Et finalement l’idée évoluait parce que tu écris un truc, tu es inspirée par autre chose, et c’est mieux en fait. Tu as une seconde proposition qui est plus intéressante. Donc tu pars là-dessus. Je n’arrivais pas du tout à suivre le plan.

L :
Est-ce que tu peux nous dire combien est-ce que tu as écrit de romans exactement ? En tout ?

S :
Quatre !

L :
Quatre romans, Ok. J’ai lu sur une publication Facebook que tu souhaitais en écrire un par an. Est-ce que, depuis que tu publies tes romans, tu as réussi à t’y tenir ?

S :
Ouais je crois ! Euh… 2019, 2020, 2021, 2022… Ouais !

L :
Donc tu as réussi ce pari pour le moment.

S :
2023, il y a quelque chose qui sortira, juste, je ne sais pas quoi… Mais ça sortira ! J’ai jusqu’à décembre.

L :
Oui, tu as encore 1 an et 1 mois.

(rires)

L :
Est-ce que tu pourrais nous raconter quels sont les titres et histoires de tes romans ?

S :
Alors le premier c’est Combustible. Euh, non c’est pas du tout ça. (rires) On va la refaire ! Le premier c’est Cendre et Azur. Il est tout petit. Il n’est plus disponible à la vente. Je l’ai enlevé parce que… tu publies ton premier truc puis après tu le regardes des années après. Et tu te dis : « Ah, c’est bien mais ça pourrait être mieux ! ». Donc mon premier roman c’est Cendre et Azur. On est sur une dystopie. Donc c’est l’histoire d’une jeune fille qui s’appelle Victoire. C’est dans un monde un peu futuriste. Un peu à la Hunger Games. Même avec le recul, un peu trop. Ça fait un peu fanfiction, pour ça aussi que je l’ai coupé. Je le réécrirai un jour peut-être si j’ai le temps. On est dans un monde un peu futuriste, on suit une jeune fille qui s’appelle Victoire qui s’échappe d’un centre où l’on met tous les jeunes enfants, ados de son âge. Elle veut retourner chez elle pour mener une révolution. Sauf qu’elle se fait attraper. Le premier roman est pensé pour qu’il y ait un tome deux derrière qui n’existe pas. Y’a le plan mais y’a pas le roman. Alors le projet c’est qu’un jour j’arrive à l’écrire et que je le réédite. Mais cette fois avec les deux histoires pour que cela ne produise qu’un seul tome. Donc le premier on est sur une dystopie et c’est quand même plutôt très jeune adulte/adolescent. Mon frère l’a lu au moment où il est sorti. Il devait avoir 12 ans, il a adoré. Après ça veut rien dire car c’est le préféré de mon père et de mon copain je crois, qui eux, ne sont pas des adolescents. Mais il est quand même pensé pour un public un peu plus jeune.

Le second, c’est Combustible. On reste sur la thématique du feu, du barbecue, ambiance 14 juillet (rires). On est sur une romance, ça se passe dans ma tête du moins, au lycée Paul Sabatier à Carcassonne. On est sur Bonnie and Clyde, jeune histoire d’amour mais pas niaise. C’est mal vendu je vous l’accorde (rires). C’est une fille et un garçon qui se rencontrent à une soirée. Ils sont tous les deux lycéens dans le même établissement. Ils finissent par sortir ensemble. Ils ont cette angoisse d’avoir cette vie un peu « vie en lotissement avec le Scénic, les 4 gamins… », cette vie un peu banale. Ils veulent donc s’échapper avant le bac et décident qu’il leur faut un million d’euros. Ils vont mettre plusieurs actions en place plus ou moins légales, plus ou moins violentes pour récupérer leur million d’euros. C’est un peu leur fuite vers quelque chose qu’ils pensent être mieux.

7300 c’est mon préféré. Je l’ai démarré pendant le confinement. Plutôt l’été qui a suivi. On retourne dans une dystopie. On est sur une romance, dans un futur un peu sombre mais pas trop différent du nôtre. 7300, dans le monde dans lequel j’écris, dans lequel se déroule l’histoire, on fait face à la surpopulation, ce qui va nous tendre les bras dans quelques temps, et le gouvernement met en place un système qui puce les nouveau-nés et qui limite à 7300 jours de vie. Ça fait à peu près vingt ans. Sauf s’ils rencontrent leur âme sœur. On est dans un monde où les gens sont un peu stressés et cherchent à tout prix l’amour. C’est s’aimer et s’aimer assez parce qu’il y a des couples qui sont ensemble et amoureux mais qui voient toujours leur compteur défiler. Ils ne s’aiment pas assez et ne sont pas avec la bonne personne. Donc on va suivre Aria à qui il reste 4/5 mois, qui n’y croit plus du tout. Elle vit d’excès, elle sort avec n’importe qui, elle boit beaucoup d’alcool, elle va en boîte tous les soirs. Elle essaie de consumer ce qui lui reste à l’extrême. Et elle rencontre Louis à qui il reste un mois à peine et qui croit encore. Ils tombent amoureux. C’est un choc pour eux car lui y croit et il espère. Elle, n’espère rien, mais se met à espérer pour lui, pour le sauver lui car elle, elle a du temps. C’est un peu leur fuite vers un amour suffisant. C’est ce roman que j’aimerais que Netflix adapte !

Alors celui-ci on l’a beaucoup comparé avec Time out. Alors dans Time out, le temps c’est de l’argent. Et j’ai découvert Time out après. Mais c’est pas le même concept. Eux ont un compteur qui défile, il me semble que c’est sur la tempe. Il leur reste tant de jours.

L :
Ça m’a fait penser à ce film oui.

S :
C’est vrai qu’on m’a beaucoup fait la réflexion.

L :
Mais je trouve le concept super dans le sens où là où tu dois chercher ton âme sœur.

S :
Initialement je voulais dénoncer l’écologie, la crise, la surpopulation, tous ces problèmes-là. Et puis parler d’amour parce que je suis une vraie fifille.

La même année j’ai sorti un petit carnet qui s’appelle J’écris un roman où il y a toutes les pages pour écrire un roman. Tu as des fiches personnages, des fiches lieux, pour faire ta couverture aussi, des petits conseils, ta playlist, ton petit planning. C’est pensé pour faire 3 projets. À chaque fois ça se répète. J’ai sorti ça. Il est pas très cher, je l’ai mis à 7€ et quelques. En général je l’offre aux enfants quand je fais des séances dédicaces.

Et le dernier [roman] en date, c’est Carrousel qui est sorti au printemps. Carrousel c’est l’histoire d’un homme. Alors j’ai voulu écrire sur un homme, un homme détestable. C’est celui que j’ai écrit au travail… Pour spoiler, dans la première scène, il est avec sa maîtresse. Donc on se dit « Il est affreux ce mec-là ! ». Tu me diras ce que tu en as pensé plus tard. Et c’est un homme qui a tout pour que ça aille bien, il a le bon boulot, la bonne femme, la petite fille mais ça va pas. Il vit dans une espèce d’angoisse de tourner en rond, d’où le carrousel justement. Jusqu’à ce qu’il y ait un événement qui fait qu’il fait sa crise d’angoisse et se rend compte que sa vie ne va nulle part. Et on va un peu sur sa rédemption, vers une vie un peu plus remplie et qui a un peu plus de sens. Ça se passe à Carcassonne. Alors, je ne le dis pas. Je crois qu’il y a un seul moment où c’est indiqué vaguement. Il est sur l’autoroute, il y a un panneau qui dit que le prochain arrêt c’est Carcassonne. Mais on le dit sans trop le dire parce que je voulais travailler mes descriptions. Je m’étais mis deux challenges : ne pas dire que c’était Carcassonne donc travailler mes descriptions. Quand je l’ai fait lire à ma grand-mère, elle m’a dit : « C’est Carcassonne mais il n’y a pas la cité ! ». Deuxième challenge, alors celui-là personne ne l’a vu mais sa fille [au personnage principal] n’a pas de nom.

L :
Oui, ça je l’avais remarqué !

S :
Elle n’a pas de prénom parce que je ne le trouvais pas alors je me suis dit qu’elle n’en aura pas. C’était hyper compliqué de la nommer par d’autres choses qu’avec un prénom. Donc c’était mes deux challenges sur ce roman.

L :
C’est vrai qu’au départ quand j’ai pris des notes sur ce livre, je notais tous les prénoms que je voyais, puis à un moment donné, je me suis dit : « Mais sa fille, c’est quoi son prénom ? Y’en a pas en fait ! ». J’ai trouvé ça hyper fort de construire un personnage sans prénom finalement !

S :
Voilà, c’était mes romans !

(rires)

L :
C’était super intéressant. Tu peux nous dire éventuellement d’où t’est venue l’inspiration pour chaque roman ?

S :
Alors, le premier Cendre et Azur, j’étais en DUT, je bossais mes cours du moins. On habitait dans un tout petit appart avec mon chéri. Lui jouait à un jeu sur des zombies. Moi je bossais à côté. Puis j’en ai eu marre de travailler. Donc je le regardais. Je suivais un peu l’histoire de son personnage sur le jeu. J’ai pensé à une histoire d’un truc dans un monde où il y aurait des zombies. Y’a pas de zombie dans Cendre et Azur car l’histoire a évolué. La chance que j’ai eu pour pouvoir l’écrire, c’est que j’étais à la fac à Toulouse mais j’habitais à Carcassonne. Donc je prenais le train tous les jours. J’avais 2 heures en tout. J’écrivais mon roman pendant ces heures-là.

Combustible, je sais plus d’où m’est venue l’idée. À la base ça parlait quand même de moi. Le personnage parle beaucoup de la « moi du lycée ». Peut-être que je voulais réparer un truc, je sais pas.

L :
Tu t’es inspirée de ton propre personnage finalement.

S :
Ouais, ouais ouais ! Boh après l’histoire d’amour est complètement fausse. J’ai des copines qui se sont retrouvées dans l’histoire car elles sont citées. Des profs du lycée se sont retrouvés aussi.

L :
Tu t’es inspirée un petit peu de ton environnement.

S :
Je voulais écrire une histoire de lycéens avec une histoire d’amour compliquée. C’était un peu dans mes fantasmes de l’époque de m’enfuir pour vivre d’aventures. Bien que je ne sois pas du tout aventurière et que j’aie peur des moustiques. J’ai peur des pigeons, qu’est-ce que tu veux que je parte loin ! (rires).

7300, c’est parti de plusieurs romans. J’avais mon schéma d’histoire d’amour de cette fille un peu brute de décoffrage qui drague un garçon qui a pas l’habitude de se faire draguer. Et j’avais aussi cette idée de compteur. Donc j’avais écrit un début de roman pour chaque. Et j’ai combiné les deux. Ça m’arrive aussi de faire comme ça, de rajouter des dialogues ou des parties qui étaient écrits pour autre chose, puis ça colle mieux. Je regroupe.

Et Carrousel… Je faisais un point sur les romans que j’avais écrits et je me suis dit que j’écrivais toujours sur des femmes. Je voulais me challenger un petit peu. C’est parti d’une scène que j’avais écrite sur un homme détestable qui est avec sa maîtresse. Ça a découlé sur un roman. Puis, au final, on le prend en pitié cet homme-là.

L :
Oui c’est ça. Un peu ambivalent et paradoxal. Ce personnage est assez troublant on va dire.

S :
Il est un peu dégueulasse mais il n’en est que plus humain.

L :
Du coup on peut parler un peu plus de Carrousel. C’est le roman que j’ai lu et qui m’a énormément plu. Je m’y suis un peu retrouvée aussi car je pense que la plupart d’entre nous peut trouver que sa vie tourne en rond, routinière, sans sens, on aimerait faire autre chose. Et c’est un peu ce qui m’est arrivé à certaines périodes. Je trouve le personnage d’Arthur hyper intéressant parce qu’il a ce côté détestable puisqu’il trompe sa femme. Donc nous on cautionne pas trop ça. Mais d’un autre côté on peut aussi le comprendre car il est dans une vie qui, d’apparence est parfaite mais on se rend compte qu’il n’y a rien de parfait dans ce qu’il vit.

S :
Car elle ne lui correspond pas. Il a enfilé un costume qui n’était pas le sien.

L :
C’est ça, il avait envie d’autre chose. J’ai retrouvé les thèmes de l’ennui, de la quête de soi, de la recherche de bonheur, un peu tout ça. Et d’ailleurs les descriptions de Carcassonne étaient très bien faites.

S :
Challenge réussi !

L :
En tout cas, j’ai beaucoup aimé ce livre. J’ai pas lu les autres, mais je trouve que celui-ci est beaucoup plus réaliste. Est-ce que tu as justement voulu changer d’univers avec ce livre ?

S :
Non, comme je te disais, c’est parti de ce personnage-là. Il n’y a pas de volonté de créer un univers. Au niveau de mes romans, j’ai préféré 7300. C’est un livre que je pourrais relire pour moi-même. C’est peut-être même celui [Carrousel] que je trouve le moins intéressant au niveau de l’histoire, car les autres sont plus dans ce que j’aime bien, dans la comédie romantique, dans le « gnan-gnan », dans l’aventure. Mais au niveau du style, c’est celui que j’ai le plus travaillé. Donc forcément c’est le plus réaliste car j’ai beaucoup plus bossé les descriptions, les traits des personnages, pour qu’il y ait quelque chose de concret et de palpable. Donc sûrement l’aspect réaliste vient de là puis après l’histoire qui finalement bouge pas énormément mais comme sa vie à lui.

L :
Disons que l’histoire est un peu plate mais on s’y reconnait beaucoup. Et c’est ça qui est entraînant aussi.

S :
C’était pas prévu comme ça initialement. Je voulais vraiment le bâcher cet homme-là. Mais finalement on s’y retrouve car il a ses faiblesses, comme tous. Lui a une maitresse, d’autres c’est autre chose : l’achat compulsif, raconter un ragot sur la copine qu’on a vue il y a 5 minutes… Il est très humain.

L :
Et après finalement on le pardonne d’avoir fauté. Et on se dit que ça peut arriver à n’importe qui de fauter de cette façon ou d’une autre comme tu nous disais.

S :
Pour moi c’était que le symptôme d’un mal-être [la tromperie]. C’est pas la cause. Il manifestait le fait qu’il aille pas bien sans qu’il ne s’en rende compte lui-même. De toute façon tu le vois, il comprend pas trop ce qu’il fait. Il est assez étranger à lui-même. Un peu comme L’étranger de Camus. Dans ce livre, il s’appelle « l’étranger » parce qu’il est étranger à lui-même.

L :
Ton personnage fait les choses par automatisme.

S :
Il répond à cette fille parce qu’elle lui accorde de l’attention. Mais s’il se pose 5 minutes, il ne saura pas expliquer pourquoi.

L :
Il n’est pas dans sa vraie vie. Et on s’en rend compte à la fin aussi.

S :
C’est le seul qui a une happy end. Généralement, je suis coutumière des fins ouvertes. Mes lecteurs m’envoient des petits messages : « Ils sont morts ou pas ? », « Mais elle fait ça ou pas ? », « Elle va lui répondre au téléphone ? ». Donc dans Carrousel, la fin est plutôt posée, même si ça reste un peu ouvert.

L :
Je pense que ce livre peut correspondre à beaucoup de monde. Et les gens peuvent se reconnaitre dans le personnage d’Arthur. En tout cas, moi c’est ce que j’ai trouvé et c’est ce que j’ai ressenti en lisant le bouquin. Mais c’est vrai que lorsque j’ai lu le résumé des autres livres, ça n’avait rien à voir. Cette trame-là était complètement différente.

S :
Après je ne tiens pas forcément à écrire toujours dans un style. J’aimerais bien tester un peu tout. Que ce soit de l’album pour enfant au théâtre, comme je disais. Alors roman policier, j’avais démarré un truc, c’est un peu plus chaud car il y a des codes et je ne lis pas de roman policier. Je suis une écrivaine qui ne lit pas, qui ne lit plus, et encore moins dans le roman policier donc je n’ai pas les codes. Je me dis que mon histoire serait un peu gauche. Mais j’aimerais bien. Le fantastique aussi. Ceux qui arrivent à écrire du fantastique avec un univers, une langue, une carte… c’est incroyable ! J’aimerais pouvoir toucher à tout, un peu comme les métiers, je pourrais faire tous les métiers du monde. Mais il faut que je me contienne.

L :
Est-ce que maintenant on peut discuter de l’autoédition car toi tu t’auto-édites et que tu ne passes pas à compte d’éditeur. Tu es plutôt à compte d’auteur. C’est ça non ?

S :
Euh, ouais, enfin c’est différent.

L :
Tu t’auto-édites quoi. Tu ne passes pas par une maison d’édition. Qu’est-ce qui t’a poussé à opter pour l’autoédition ?

S :
Alors, j’ai démarré avec un roman qui, comme je le disais, n’est plus disponible parce qu’avec le recul, il est moyen. Bien pour l’âge que j’avais, pour l’expérience que j’en avais mais plutôt moyen quand même avec du recul et une petite expérience maintenant. Naturellement je l’ai envoyé à plein de maisons d’édition. Les grandes m’ont dit non, je m’y attendais. Les plus petites m’ont dit oui, faites un chèque de 3000€. J’ai dit : « Je ne les ai pas, je ne ferai pas de prêt pour ça. ». Donc je suis partie vers l’autoédition. L’autoédition à compte d’auteur oui et non car en fait je n’avance rien. Au début je passais par une plateforme qui s’appelle BoD, maintenant je bosse avec Amazon. Alors, je sais qu’Amazon c’est mal vu car n’importe qui peut. Oui mais n’importe qui peut ne pas bien faire aussi. Faut faire sa mise en page, faut faire ses couvertures, faut faire ses corrections. Je pense qu’on peut quand même produire un produit de qualité via Amazon ou via n’importe quoi d’ailleurs. C’est juste un choix. D’ailleurs, mes autres romans, je ne les ai même pas présentés à d’autres maisons d’édition parce que j’aime assez la liberté que j’ai. Donc du coup les grandes maisons d’édition m’ont dit non mais comme j’ai dit, je m’y attendais. Les autres me demandaient les sous que je n’avais pas et que je n’avais pas envie de mettre là-dedans. Et donc finalement je me suis retrouvée à pouvoir garder toute la liberté que je voulais avoir, imaginer ma propre couverture, vendre mes bouquins où je voulais les vendre. Donc c’est plutôt pas mal. Et il y a aussi un aspect financier qui rentre en jeu. Au niveau du pourcentage, je gagne bien plus. Alors je vends moins que si j’étais chez Gallimard bien sûr. Mais par contre je crois que pour un roman acheté sur Amazon je touche la moitié, voire plus. Donc c’est intéressant. Et après je peux acheter mes exemplaires d’auteur. Je les ai au prix de l’impression. Un roman à 14€, je dois l’avoir pour 3€ et quelques, quelque chose comme ça. Donc si je le vends à 14€, je fais un bénef de fou. On roule pas sur l’or non plus mais c’est aussi intéressant. C’est même plus intéressant financièrement.

L :
Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans l’autoédition ? Est-ce que du moins tu rencontres des difficultés ?

S :
Pour moi pas tellement parce que j’aime bien. Alors, si. J’ai eu la chance au début… Mon premier roman est passé par BoD donc je ne savais rien faire. J’étais novice. Et mon oncle qui bosse dans tout ce qui est création de sites web, infographies, etc. Il avait monté une petite maison d’édition. Il a su me mettre aux normes mon premier roman avec la bonne police, les bons alinéas et faire ma couverture. J’ai récupéré le fichier de mise en page tout simplement et maintenant en me calquant sur celui-là, je peux mettre en page mes nouveaux romans. Donc le plus compliqué je dirais que c’est la correction, forcément mais pour ça, j’ai une super grand-mère qui déchire, à qui j’envoie mes PDF. Elle le fait de bon cœur. Merci Manou ! La correction c’est le plus compliqué je pense. La mise en page qui est chiante objectivement, c’est pas le plus passionnant. En ce moment je suis sur un recueil donc il faut qu’à chaque fois mon texte tombe sur la page impaire. C’est un casse-tête complet car il peut arriver que tu rajoutes un texte que tu n’avais pas prévu et ça te décale tout… Tu y es pour une demi-heure… Enfin bref, tu perds du temps plus que tu n’en gagnes mais c’est un choix. Pour la couverture, moi j’aime bien. Je me régale. Après c’est aussi un casse-tête car tu dois la mettre à la bonne taille. Mais c’est cool ! Car tu es sur tous les éléments de ton livre, tu peux être dans le contrôle, et puis c’est ton bébé, tu l’as fait de A à Z.

L :
Tu as cette liberté-là de tout faire.

S :
Ouais c’est ça ! Puis ça donne des couvertures personnelles. Celle-là, c’est moi et mon chéri. Celle-là, c’est encore moi et mon chéri. (rires) On peut personnaliser à mort. Tu es vraiment dans la création et tu vas jusqu’au bout de ton travail d’artiste, je trouve ça cool parce que tu vas au-delà du taf d’écrivain qui est juste d’écrire le livre. Tu fais l’objet. Tu es maitre du truc jusqu’au bout. Et je trouve ça hyper appréciable. Au final je n’y vois que des avantages, si ce n’est que forcément tu ne seras pas au prix Goncourt et tu ne seras pas à Cultura. Mais bon, tu as aussi moyen d’aller dans ton Cultura du coin et de vendre tes bouquins, ce que je ne fais pas, par flemme. Mais je devrais. Ça fait des années et des romans qui passent que je me dis : « Je pourrais les appeler pour une dédicace ». Mais bon, en théorie, la personne qui est en autoédition peut s’en sortir. Puis il y a des gens qui en vivent, parfois mieux que certains auteurs qui prennent entre 4 et 8%. C’est vraiment une misère.

L :
Et est-ce que tu penses justement que l’autoédition c’est peut-être la voie de l’avenir pour des gens qui écrivent ?

S :
Si on fait un parallèle avec la musique par exemple. À l’époque, ne sortait pas un disque qui voulait parce qu’il fallait passer par une maison de disque. T’étais un peu garantie de, mais tu avais des filtres et tu avais moins de choix. Tu avais Jennifer et Christophe Maé, et si tu voulais un truc un peu différent, c’était souvent des gens qui s’auto-produisaient mais qui coûtaient chers. Maintenant on compose des trucs tout seul dans sa chambre, par exemple mon copain fait de la musique. On en reparlera sans doute après mais moi aussi je fais des petits sons, je m’amuse… Et ça ouvre à plus de contenu et c’est plus intéressant pour tout le monde. Le livre c’est un peu pareil finalement. À l’époque, tu avais Marc Levy et Musso, mais maintenant, ça fait plus de contenu. Tu veux faire de la BD, tu fais de la BD. Tu veux faire du manga, tu fais du manga. Tu veux faire des recueils de poésie sur ton canari qui est mort, y’aura peut-être un mec sur Terre qui cherche ça. Et tout le monde est content du coup. Moi je pars du principe que plus on a de contenus plus c’est chouette.

L :
Y’en a pour tout le monde finalement.

S :
C’est ça, c’est ça ! Alors au milieu il y aura des bouses, c’est clair. Jul a percé…. Voilà. Mais bon. C’est pas grave. (rires) Twilight qui s’est publié à je ne sais pas combien alors que quand tu reviens sur l’histoire, que tu n’as plus 13 ans, tu te dis que… bon y’a mieux. 50 nuances de Grey qui a fait je sais pas combien, bon ben… Voilà. Je me dis que si on arrive à éditer des livres pourris, on peut auto-éditer des trucs très bien. Ma comparaison était un peu bancale mais simple et efficace !

L :
Tu as dit que tu pouvais dédicacer ou présenter tes livres à Cultura mais que tu ne l’as pas fait. Est-ce que tu as réalisé d’autres dédicaces et/ou rencontres avec tes lecteurs ?

S :
Alors j’en ai fait 3 en tout. En vrai, j’aurais pu en faire plus car on m’a donné les contacts pour. Je sais que j’aurais pu les faire parce que ma grand-mère qui est auteure, elle peut dédicacer souvent à l’espace culturel à Leclerc. Ils sont très sympas, si jamais tu as des projets futurs. Mais j’ai professionnellement pas le temps et je suis quelqu’un constamment sous l’eau. Mais j’ai déjà fait des dédicaces. La première que j’ai faite, c’était à la bibliothèque de Villemoustaussou, là où j’habite. C’était un peu retour aux sources car quand j’étais gamine, j’avais pas trop de copains et copines, et je sortais pas trop. Donc j’allais à la bibliothèque à vélo, j’empruntais 10 livres, je les ramenais l’après-midi parce que je les avais tous lus. C’est toujours la même bibliothécaire et elle m’a vue grandir. Elle a récupéré mes livres qui maintenant sont dispos dans la bibliothèque. Donc c’était important pour moi de retourner sur mes terres. J’ai fait ça l’année dernière, je crois que c’était en novembre 2021. C’était très sympa. J’avais peur qu’il n’y ait personne. Honnêtement, je me suis dit qu’il y aurait 4 personnes, 4 papys/mamies, mais en fait on était une vingtaine. J’étais un peu angoissée par la chose parce que je savais pas du tout ce que j’allais faire. Je me suis dit : « Mais qu’est-ce que tu vas leur dire à ces gens, est-ce qu’il va falloir que je lise des passages ? ». Finalement, ils m’ont posé des questions, c’était assez sympa, il y a eu un petit goûter après. Et après j’ai fait deux autres dédicaces sur des soirées. Mon grand-père est lui musicien et compositeur donc il fait des spectacles de chanteurs qu’il produits. Donc deux fois sur deux de ses spectacles, à l’entracte j’ai pu signer. Il y avait ma grand-mère et ma petite cousine qui a 16 ans et qui a écrit son 3ème roman. Donc du coup, en famille on va dédicacer ensemble. On est toutes mignonnes toutes les trois à côté. À chaque fois c’était à mon ancien taf à Alzonne, le lieu où je faisais de la médiation culturelle. À prévoir pour les prochains. Il faudrait que je prenne le temps de faire une vraie dédicace avec tous mes romans.

L :
Mais ça prend du temps.

S :
Entre le boulot et Netflix, hein ? (rires) Je procrastine un peu, je me dis « Faut le faire, faut le faire, faut le faire », je remets à demain. Mais bon, promis, je m’y engage, d’ici 2024, ce sera fait. Je me suis fixée 2 ans. Après l’exercice est difficile. Je me dis quand tu es à l’espace culturel de Leclerc, dans un Cultura ou dans une librairie, je les croise parfois les auteurs… Tu dois arrêter les gens. Il y a un aspect commercial que je n’ai pas. Et comme je te dis, je suis nulle pour vendre mes livres.

L :
C’est plus compliqué quand tu es seul face à toi-même.

S :
C’est ça parce que là sur des rencontres, les gens viennent. Mais dans une librairie ou quoi… C’est compliqué. Chaque fois j’achète le livre à l’auteur car il me fait de la peine, je me dis qu’il est tout seul, le pauvre, il y a personne. Et je veux pas que ça m’arrive à moi (rires). Je suis pas assez courageuse pour ça, alors que je pense que c’est super intéressant. Et on doit être enrichi de ça. Mais je n’ai pas le courage.

L :
Moi j’en avais fait quelques-unes quand j’avais 18 ans au Cultura de Carcassonne. Ça s’était bien passé. Bon la toute première c’était au Cultura de Balma, et là j’étais vraiment en angoisse totale. J’étais là : « Qu’est-ce que je dois faire, qu’est-ce que je dois dire ? ». Je suis hyper timide en plus alors… Faire venir les gens, leur raconter ce que j’écris, en plus c’était de la poésie… C’était un exercice très compliqué surtout quand on est quelqu’un de très timide. Et puis pour les dédicaces suivantes, c’était un petit peu plus simple. Mais voilà, c’est toujours un exercice où il faut attirer les gens, parler… Les gens ne sont pas forcément là pour ça. Ils sont là pour aller chercher leur bouquin dans les rayons…

S :
Ouais puis… on est plus à une ère où on va prendre le temps sur Amazon, on va comparer, etc. Dans un magasin, on rentre, on sort. Y’a moins ce truc de « on va flâner ». Bon après je suis sûre qu’il y a un tas de gens pour qui ça se passe très bien. Mais moi ça me terrorise.

L :
C’est vrai que c’est un exercice compliqué. Mais après c’est enrichissant quand tu te mets à discuter avec des gens qui sont intéressés, qui te posent des questions…

S :
C’est vrai qu’au bout de 2/3 questions tu es un peu plus à l’aise à vendre ton truc. Mais le démarrage, fff… tu arrives à 9h, y’a personne, t’as froid… (rires) Ce que ma grand-mère et ma cousine ont fait et qui est sympa, c’est les marchés de Noël. Ma cousine m’a proposé y’a pas longtemps de remplacer ma grand-mère qui ne pouvait pas venir. J’étais intéressée mais elle m’a prévenue trop tard, je n’avais pas de romans en stock. Mais ça aussi j’aimerais le faire, les marchés de Noël, marchés de créateur. On est plus dans une ambiance sympa.

L :
Et tu n’es pas tout seul aussi. Une petite ambiance festive, les gens s’arrêtent, s’intéressent, flânent…

S :
Ils sont là pour ça, oui. Mais pour l’aspect magasin, je n’ai pas le côté commercial du tout qu’il faut. J’ai pas la résistance.

L :
Tout à l’heure tu nous disais, tu bricolais au niveau musique, au niveau chant. Est-ce que tu as des projets sur ça ? Je sais que tu chantes, j’ai vu passer quelques petites vidéos.

S :
Ça c’est la nouveauté 2022.

L :
Dis-nous tout à ce sujet !

S :
J’ai toujours chanté un peu toute seule dans ma chambre, sous ma douche, ou tu sais en playback devant le miroir. Je savais que je chantais à peu près juste. Et puis ça n’allait pas plus loin. Un jour, je ne sais plus pourquoi, je me suis filmée en train de chanter. On s’est tous filmés un jour en train de chanter, avouez avouez ! Je me suis dit « Oh c’est pas mal ! ». J’ai mis un extrait sur Instagram, ça a bien marché. J’en ai fait d’autres, je les ai mis sur Tik Tok aussi. J’ai eu des bons retours de gens divers et variés. Mon grand-père est musicien comme je te disais. Un jour j’étais chez lui pour X raisons. Sous sa maison, il y a le studio d’enregistrement. Pour déconner un peu, j’ai fait une cover où j’enregistrais un truc qui est sur Facebook et qui est super. C’était plus pour m’amuser qu’autre chose. Et il y a quelques temps, ma grand-mère m’appelle, et elle me dit : « Est-ce que tu peux passer à la maison, papy a un truc à te demander. C’est pour un projet. ». Moi je pensais qu’il me demandait de faire les chœurs. Parce qu’en fait, quand j’avais fait la petite cover, il m’avait dit : « Tu chantes juste ! C’est super pratique pour faire les chœurs, ça me rendra service, je te fais pas payer l’enregistrement et en échange tu me feras les chœurs. ». Et, rien du tout ! Il me dit finalement : « J’ai composé une musique, à sonorité un peu espagnole, j’aimerais bien que tu m’écrives des paroles. ». Je dis « Pourquoi ? » parce que d’habitude c’est ma grand-mère qui écrit les paroles. Il me dit « Parce que mamie ne parle pas Espagnol ». C’est bien connu que moi je parle Espagnol. Donc j’ai écrit les paroles. Ce ne sont pas des paroles qui volent très haut. On est sur un son un peu latino. J’ai écrit les paroles, je les lui ai envoyées. Il m’a demandé : « Est-ce que tu peux venir pour faire la voix test comme ça je le file à une autre chanteuse après ? ». Donc j’y vais, je pense faire la voix test et puis il me dit : « Non mais on garde ta voix ! ». Puis on va le déclarer à la SACEM ! ». C’était rigolo. Quelques temps après, on était à un repas de famille et il me dit : « Tel soir tu chantes ! ». C’était le 21 octobre. Je lui dis : « Ben non je peux pas », du tac au tac, j’essaie de trouver une excuse. « Parce que le 22 c’est l’anniversaire de mon chéri et on part en Airbnb ». C’était pas vrai. Sauf que mon copain, qui était à côté, il prend la conversation en cours de route et dit : « Ben non, on fait pas ça ! ». Donc j’ai dû aller chanter. J’étais la dernière à passer, c’était une soirée où il y avait plein de gens qui chantaient et qui se succédaient. Moi j’en ai chanté 2 : Kid de Barbara Pravi et la super chanson en Espagnol. Elle n’est pas encore sortie, on fait un clip pour que ça sorte au printemps. C’est une chanson d’été donc voilà. Donc j’ai chanté ces 2 chansons mais je suis passée en dernier. J’avais peur, j’avais peur. Donc vient l’entracte, on me dit « Mets-toi derrière le rideau » mais il y avait 10 personnes avant moi. Bon ça s’est bien passé, j’en suis pas morte. Par chance j’avais fait du saut à l’élastique un mois avant. Et donc je me disais : « Est-ce que c’est pire que sauter d’un pont ? ». Non donc ça devrait le faire. Vas-y.

J’aimerais bien, pour exploiter cette partie-là, écrire des chansons. C’est pas fait. Pourquoi pas. J’ai écrit 2/3 textes qui pourraient passer en chanson. Faire vivre l’écriture d’une autre manière. Puis après qui sait, pas forcément pour moi mais pour d’autres. Pour que l’écriture reste mais que le support change. J’aimerais bien faire évoluer l’écriture du stade du roman à quelque chose comme un objet. Ben là je veux faire le recueil de poèmes en joli, en format relié, etc. pour que ce soit un objet. Je suis aussi sur un livre dont tu es le héros avec 14 fins possibles… On se prend la tête avec un plan qui ne ressemble à rien, donc plutôt faire un format jeux. Puis éventuellement me tourner vers la musique. Et puis avec un chéri qui joue de la guitare, peut-être qu’il pourra m’aider. C’est des appels de phares (rires).

L :
Bon eh bien ça fait beaucoup de projets et d’ambitions, tout ça.

S :
On essaie ! C’est pour ça que je suis sous l’eau.

L :
Eh bien écoute, je crois bien que l’on a terminé. Est-ce qu’on peut suivre tes aventures en tant que romancière ?

S :
Pas pour le moment. Sur Tik Tok, je présente mes romans de temps en temps. C’est Swann Isern. J’avais un compte Insta livresque mais je ne l’ai plus parce qu’il ne me convenait pas. Faut que je réfléchisse à un concept qui me plaise bien avec tous les concepts que j’aimerais faire. Je suis une meuf à concept moi ! J’aimerais faire des ateliers, faire plein de choses mais je commence à me rendre compte que j’ai pas assez d’une vie pour tout faire. Il faut que j’arrive à tout centraliser sur le compte Insta. Il faut que je fasse bien les choses.

L :
Et du coup on peut trouver et acheter tes ouvrages sur Amazon.

S :
Yes, c’est ça ! Je crois que j’ai une page auteur sur Amazon, où tout est centralisé. Les livres sont au format papier et au format Kindle.

L :
Eh bien merci beaucoup à toi d’avoir répondu à toutes mes questions.

S :
Merci à toi de m’avoir interviewée. C’est très bizarre ! C’était une première.

L :
Pour moi aussi !

(rires)

L :
En tout cas, ça a été un réel plaisir d’échanger avec toi sur tous ces sujets.

S :
Pareil ! J’ai pas l’occasion de rencontrer tout le temps des gens qui aiment l’écriture autant que moi.

L :
Ah ben avec moi rassure-toi tu es servie !

(rires)

L :
Bravo à toi et bon courage pour tous tes projets. Merci à vous d’avoir suivi cette interview. Vous pouvez retrouver les romans de Swann Isern sur Amazon, je vous mettrai le liens et puis les futurs liens de ses réseaux sociaux quand elle en aura. Merci encore et à bientôt !

Partagez cet article
Envie d'autres articles croustillants ?
Découvrez des conseils d'écriture, des idées lecture, des partages d'événements et un tas d'autres surprises ! 🎁

Vous voulez vaincre votre blocage d'écriture ?✍️

Recevez par mail mes deux cadeaux sous forme de livres numériques :

🎁Vaincre Votre Blocage d'Écriture : 12 Conseils Incontournables

Couverture Vaincre Votre blocage d'écriture : 12 conseils incontournables

🎁57 Jeux d'Écriture pour Libérer Sa Plume

Couverture de 57 jeux d'écriture pour libérer sa plume

Pourquoi il est important de vaincre ce blocage
Le Comprendre et l’identifier 
Les étapes pour le surmonter
Des jeux d’écriture variés et stimulant la créativité
Des conseils, astuces et exemples détaillés

En vous inscrivant à ma newsletter, vous consentez à ce que Aux Recoins des Mots, en sa qualité de responsable de traitement, collecte vos données afin de vous envoyer des communications par voie électronique. Vous pourrez vous désabonner à tout moment. Pour faire valoir votre droit d’accès, de rectification ou d’effacement, consultez ma politique de confidentialité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Partages
Partagez
Tweetez
Partagez
Enregistrer