
Rencontre avec Elisabet Guillot, auteure de romans fantastiques, créatrice du salon du livre de St-Papoul Dimanche 12 février, j’ai rencontré et interviewé Elisabet Guillot. Après
Samedi 4 mars, j’ai rencontré une femme aussi douce que gentille. Une femme qui m’a accueillie chez elle, les bras ouverts et le sourire aux lèvres.
Elle m’a d’abord proposé un thé que j’ai accepté avec joie. Puis, j’ai déposé mes affaires avant d’observer la table où nous allions nous installer. Elle avait fait les choses bien. Une décoration chaleureuse, faite d’une bougie et d’un beau bouquet de fleurs. Mon hôte est ensuite arrivée avec les deux tasses de thé fumant. Elle les a posées sur la table et j’ai préparé le nécessaire pour l’interview.🌺
Cette femme, c’est Marie André, une écrivaine aux mille talents. Parolière, dramaturge, poète et romancière, sa plume n’a aucune limite. Mais Marie, c’est aussi la grand-mère de Swann Isern, mon amie écrivaine, interviewée trois mois auparavant. Quelle belle surprise que de découvrir plusieurs artistes dans une seule et même famille…
Je ne pourrais décrire suffisamment bien Marie. Vous devrez l’écouter pour comprendre la magie de sa personne. Notre échange n’a été que pureté, simplicité et poésie. Cette auteure touchante saura vous emporter dans son univers et vous transporter avec ses mots authentiques.✍️
Je partage alors avec vous la magnifique interview de Marie André. Je vous laisse en compagnie de sa voix apaisante, de son sourire réconfortant et de sa plume unique…
Et pendant que vous découvrez cette magnifique romancière, je m’en vais fleurir mon salon avec le bouquet qu’elle m’a gentiment offert… 💞
Liens
-Pour acheter ses romans :
Amazon, La Fnac, Cultura, les librairies en commandant au préalable.
-Instagram :
https://www.instagram.com/marieandre_auteur/
-Facebook :
https://www.facebook.com/marie.andre.12
L :
Bonjour Marie, merci à toi d’avoir accepté cette interview. Ça me fait très plaisir !
M :
Merci Laurie, ben c’est à toi que je dois dire merci.
L :
Avec grand plaisir ! C’est une belle opportunité, une belle chance en tout cas de te découvrir et de te poser ces questions. Alors pour commencer cet échange entre nous, est-ce que tu pourrais te présenter en quelques mots ?
M :
Oui, je m’appelle Marie André, Marie étant le prénom parce que souvent les gens associent les deux et on me donne le prénom de Marie-Andrée. Et souvent les gens nous appellent Marie-Andrée et Serge-André et nous demandent : « Mais quel est votre nom de famille ? » ; « Ben André ! » ; « Ah d’accord ! Marie-Andrée André ? » ; « Non. Marie André ! ». Non mais c’est fou !
L :
Ah je pensais pas que ça pouvait poser question !
M :
Et puis ma passion c’est l’écriture. Je vis vraiment pour écrire. Enfin j’écris tous les jours. Et pour ma famille. Je crois que c’est vraiment les deux buts dans ma vie. Ma famille et l’écriture.
L :
À propos d’écriture, depuis quand est-ce que tu écris exactement ?
M :
Depuis que j’ai découvert le stylo, le crayon plutôt. J’ai toujours, toujours écrit. Aussi loin que je me souvienne, toute petite je faisais des poèmes, qui soient avec des rimes approximatives, mais bon je faisais des poèmes. J’écrivais des petites histoires qui… Je me souviens une fois avoir fait une histoire avec des boxers mais j’étais toute petite. Je sais pas pourquoi. J’avais vu un truc à la télé avec des boxers et après c’était vraiment les boxers. Mais bon. Ou après à l’adolescence, ça je me souviens avoir écrit des nouvelles mais parce que j’avais besoin de ça, la mélancolie. Et souvent, je sais que je me faisais pleurer en relisant mes nouvelles. Ça finissait toujours de façon complètement triste.
L :
L’adolescence en général c’est jamais très gai ce qu’on écrit.
M :
C’est difficile. Et après, écrire plus sérieusement… Disons que la vie a fait qu’il a fallu que je trouve un boulot donc j’ai travaillé. Puisqu’en fait je me suis mariée très jeune, j’ai eu des enfants très jeunes donc j’ai été obligée de chercher du boulot. Bon j’avais un bon travail mais pfff… Pas passionnant. Et donc souvent je me dépêchais de faire ce que j’avais à faire et j’écrivais. J’écrivais déjà.
L :
Tu es née pour écrire finalement.
M :
Ouais. Je suis bien que depuis que j’ai la liberté d’écrire et que je sais que bon voilà, quoiqu’il se passe, je vais pouvoir écrire.
L :
Qu’est-ce que l’écriture te procurait à ce moment-là, quand tu étais plus jeune ?
M :
Ben déjà un sentiment de liberté je crois. De vengeance aussi parce que… Disons que vous maintenant les jeunes, vous avez beaucoup plus la possibilité de dire ce que vous pensez. Nous on n’avait pas le droit, il fallait la fermer, vraiment. On n’avait pas vraiment le droit de donner notre opinion donc c’était une façon de prendre notre revanche.
L :
D’exprimer…
M :
Tout ce qu’on ressentait. Et souvent l’injustice d’ailleurs. Parce qu’on avait envie de dire ce qu’on voulait, ce qu’on voulait pas… « Non non, tu parleras quand tu auras tes impôts. Là pour le moment t’as pas le droit de parler. Tu manges et tu te tais. Eh bien heureux que tu manges ! ». Ça c’était mon père. Ma mère non. Mon père était très très dur.
L :
Donc l’écriture était une sorte d’exutoire.
M :
Voilà. Toujours. Et je crois qu’après ça a été ma planche de secours, tout le temps, tout le temps. Ça a été ce qui m’a sauvée quoi. Donc beaucoup de périodes difficiles parce que j’ai vécu beaucoup de deuils. Et c’est vrai que dans ces moments-là, ça m’a aidée à passer tous ces moments difficiles en fait.
L :
À aller mieux. A te sentir plus apaisée peut-être. L’écriture a ce pouvoir c’est vrai.
M :
Oui. Pour beaucoup de choses. C’est ce que je dis, mais bêtement, quand tu as une décision à prendre, et je le fais encore, je fais toujours des listes. La liste pour, la liste contre. Bon parfois ça va être la liste contre qui va l’emporter. Mais c’est pas grave. C’est plus clair. Tu as vu exactement ce qu’il en était.
L :
Oui au moins les choses sont clarifiées, posées et ça permet vraiment de voir les choses clairement oui. Je le fais régulièrement aussi pour prendre des décisions. C’est efficace.
M :
Mais même moi quand… Y’a des jours où tu te lèves, tu as une tonne de trucs à faire et t’as pas envie, ben je prends une feuille et je marque. Mais même des trucs idiots. Genre mettre une lessive à tourner, mais ça fait rien. Le fait de l’écrire, après ça me met entrain et après je suis contente de rayer tout ce que j’ai fait. Et comme ça il me reste du temps pour écrire vraiment.
L :
Est-ce que tu as gardé tous tes écrits depuis le début ? Non ? ça fait beaucoup.
M :
Non, non non. Vraiment pas. Non. Y’a des trucs dont je me souviens. Mais non j’ai rien gardé. Les seuls que j’ai gardés, j’étais déjà plus grande, enfin plus grande, plus âgée, puisque c’était le moment où j’écrivais des histoires pour mes enfants. Parce qu’au début c’est vrai qu’on achète tous des livres à lire le soir tout ça, et après je trouvais plus rigolo de leur faire des histoires. Et parfois même j’écrivais avec certaines de mes filles le soir. Je sais que j’ai une fille, Vanessa, qui avait beaucoup de problèmes pour s’endormir donc le soir on faisait une histoire ensemble avec des dessins. Et c’était un dialogue entre nous, et c’est comme ça que je lui ai appris les doigts de la main et ce qui me fait sourire c’est que bon je lui racontais pour le pouce et tout ça. L’index qui montre le chemin fin des trucs. Puis un jour elle m’a dit, je lui ai redemandé les doigts et je lui ai dit : « Celui-là il s’appelle comment ? [index] ». « Le nasulaire ! ». Parce que je lui avais dit que c’était le doigt qui allait dans le nez !
L :
As-tu toujours rêvé de publier un livre depuis que tu écris ?
M :
Oui ! Oui oui oui. Ah ça oui ! Parce qu’en fait le premier roman que j’ai terminé c’était sur un cahier, un cahier d’écolier. J’ai donc fait un petit roman. À ce moment-là je crois que c’était une enquête policière genre Le Club des cinq, un truc comme ça parce que c’étaient mes héros. Et quand j’ai eu fini mon cahier, parce que c’est vrai que j’habitais Carcassonne à ce moment-là, donc j’habitais pas très loin d’une grande librairie située au centre-ville et qui y est toujours. Et donc je me suis pointée avec mon petit cahier et j’ai dit à la dame : « Ben voilà il faut faire un livre. ». Et elle m’a regardée et elle m’a dit : « Mais ça ne se passe pas comme ça. » ; « Mais comment ça se passe ? » ; « Ben faut voir un éditeur… ». Elle m’a sorti des noms que j’avais jamais entendus en fait. Parce que j’avais quoi 7 ans, 8 ans maximum. Et donc je suis repartie avec mon cahier, toute triste. Et après quand on m’a proposé de faire des dédicaces à cet endroit-là, j’ai toujours dit non. C’est terrible mais j’ai jamais voulu y aller. Mais bon, je crois que je vais y aller maintenant.
(rires)
L :
Depuis cet événement-là…
M :
J’ai fait des dédicaces un peu partout, que ce soit chez Cultura, chez l’espace Leclerc, un peu partout, mais là j’y suis jamais allée. Donc maintenant il faut que j’y aille. Il faut que je me réconcilie avec cet épisode de ma vie. Mais c’est vrai que sur le coup ça m’avait déçue parce que je me souviens être rentrée, mais j’en avais même pas parlé chez moi, j’en avais parlé pas du tout à mes parents, puisque pour moi j’allais acheter mes livres là. Donc les livres sortaient de là. Et il était logique qu’ils le prennent et qu’ils en fassent un bouquin.
L :
Oui c’était à eux de s’en occuper. Après c’est vrai que quand on est petit, on a une imagination autre que celle des adultes.
M :
Ben oui. Eh ben non. Ça se passait pas comme ça.
L :
Ah ce serait bien pourtant. Ça serait tellement plus facile.
M :
C’est ça ! Moi je trouve qu’on se complique trop la vie !
L :
C’est vrai ! C’est vrai ! Parfois le monde des enfants peut être tout aussi intéressant.
M :
C’est tellement mieux.
L :
Et concernant ton parcours professionnel, tu nous as dits que tu as fait un métier pas très passionnant…
M :
Non ben en fait j’avais passé le concours. Donc oui j’ai été contrôleur des impôts pendant 15 ans, pfff. À tel point que je ne fais plus ma déclaration d’impôts, c’est quelqu’un d’autre qui la fait. Bon après j’ai pas eu que des mauvaises périodes parce que j’ai… C’est vrai que ça m’a permis de faire le tour de France puisque j’ai été mutée un petit peu partout. Que ce soit à Paris, à Nanterre, déjà j’avais fait l’école de Clermont-Ferrand puis après j’ai pas mal vadrouillé. En dernier j’étais… Enfin en avant-dernier j’étais à Aix-en-Provence. Là c’était sympa, j’aimais bien, j’étais dans un bureau où il y avait une très très bonne ambiance, ça se passait très bien entre nous. Et puis j’étais pas en contact direct avec les « contribuables ». Je travaillais dans une conservation des hypothèques donc on fait plutôt des recherches sur les successions, les trucs comme ça. Donc là ça m’ennuyais pas car je faisais pas suer des gens. Donc là c’était assez sympa. Puis bon après j’ai été obligée de quitter Aix donc je suis revenue ici. C’est à ce moment-là que je suis revenue à Carcassonne. Après 20 ou 25 ans d’absence. Et voilà après j’ai travaillé très très peu de temps ici. Voilà parce qu’après j’ai perdu ma fille aînée dans un accident de voiture donc après ça j’ai plus voulu travailler, enfin je pouvais pas travailler, j’avais des enfants petits, je préférais m’occuper des petits que d’aller travailler. Ma situation financière me le permettait donc j’ai arrêté.
L :
Et aujourd’hui est-ce que tu vis de tes livres ?
M :
Non. Mais le pire c’est que j’essaye pas.
L :
C’est pas un but à atteindre finalement ?
M :
Si. Si j’aimerais mais je voudrais que ça se fasse tout seul. Alors faire des dédicaces, rencontrer des gens, faire des salons, oui, mais je sais même pas m’y prendre, je sais pas comment m’y prendre, c’est terrible.
L :
C’est la démarche, c’est le processus qui fait que…
M :
Oui, oui oui. Bon j’en fais quelques-uns dans l’année mais je dois en faire quoi… 3 dans l’année. Et là il faudrait que j’en fasse beaucoup beaucoup plus. Et j’ai de la chance parce que mes livres se vendent bien malgré tout. Parce que là j’ai tout un tas de… Je sais pas comment on dit mais de… « fans ». Je l’ai vu pendant le confinement, mon mari pourrait te dire, c’était un défilé à la porte, ça sonnait… Parce qu’en plus tout était fermé. Y’a une dame qui m’a découverte, je sais pas, par les réseaux sociaux, elle est venue acheter un premier livre, le lendemain elle était là elle en voulait un second, elle a fait ça jusqu’à ce qu’elle les ait tous.
L :
Oh ça devait être sympa !
M :
Finalement, allez, confinement s’il vous plaît !
L :
On y retourne !
(rires)
M :
Quoique nous on ne s’est pas ennuyés, on a une grande maison, on a un extérieur… Mais y’en a certains qui n’ont pas dû s’amuser, les pauvres.
L :
Non, dans les petits appartements, dans les petits studios… Au deuxième confinement, j’étais dans mon petit studio de 18m², à Toulouse… C’était pas évident.
M :
Et puis même les gens qui ont des enfants petits, qui peuvent pas sortir, c’est pas rigolo.
L :
Oui je comprends. Mais c’est vrai que pendant le confinement les gens se sont remis à lire. Ça devait être super pour toi de voir toutes ces personnes s’intéresser à tes livres puis te les prendre quoi.
M :
Oui.
L :
Et donc par rapport à tes livres, on va y revenir plus profondément, tu as écrit 13 romans en tout dont une trilogie, et un co-écrit avec l’une de tes petites-filles qui s’appelle Élena…
M :
C’est 13 ou 14 ? Parce que je sais pas en fait…
L :
Alors moi j’en ai compté 13 et une pièce de théâtre.
M :
Oui c’est ça tu as raison, c’est 13. C’est parce que moi je compte la pièce de théâtre.
L :
Moi j’ai compté uniquement les romans et… Donc 13 romans. Est-ce que tu pourrais parler de chaque histoire pour que nos auditeurs les découvrent ?
M :
Alors par lequel on commence, par le premier ou le dernier ?
L :
On peut commencer par le premier, faire chronologiquement peut-être.
M :
Le premier, alors c’est Amborah. Alors Amborah c’est un livre que j’ai écrit après le décès de ma fille. Elle s’appelait Ambre, donc Amborah. Et c’était pour moi impossible de me dire que Ambre était partie définitivement. Et donc je lui ai inventé une vie dans un ailleurs. Et donc tout le livre c’est un passage où c’est la maman qui parle et un passage où c’est Ambre qui parle. C’est un roman à deux voix en fait. Il fallait vraiment que je la sente vivante ailleurs. Surtout que son père était mort 18 mois avant donc pour moi c’était très difficile. Mais c’est pas un roman triste du tout du tout. Et je crois que ce roman m’a été un peu dicté, je plaisante pas, ça m’a aidée à vivre… Parce que pendant que j’ai fait ce roman, Serge, mon mari qui est compositeur a fait tout un oratorio qui dure une heure et qui est magnifique. D’ailleurs y’a des extraits sur YouTube. On travaillait vraiment en symbiose en ayant l’impression de recevoir des courriers d’ailleurs. D’avoir des lettres d’une absente. C’est vraiment un roman qui m’a permis d’avancer. Tous les gens qui ont perdu des enfants et qui l’ont lu après m’ont dit que ça les avait aidés eux aussi.
L :
Donc là c’est le tout premier que tu as écrit et publié.
M :
Après je pense que c’est L’encre est jetée. Donc L’encre est jetée, il est petit aussi. C’est un dialogue encore une fois, un dialogue avec mon stylo. Parce que j’ai un stylo qui est très bavard. Et c’est très pratique un stylo qui parle. Parce qu’il y a des moments où on n’ose pas dire les choses. Et quand c’est le stylo qui le dit, c’est pas moi. Parce que moi je peux dire des choses et lui a ses opinions. Ce qui est rigolo c’est que mon stylo s’est toujours appelé Quill. Quill ça veut dire la plume en anglais. C’est vraiment la plume avec laquelle on écrivait avant. Donc j’ai rencontré une personne y’a pas très longtemps justement à un moment où je faisais une dédicace et elle faisait un atelier d’écriture, et donc je lui parlais de mon stylo et de Quill et elle a lu le livre. Et je sais pas en discutant, on est parties dans un truc… Elle m’a dit : « Mais moi mon stylo s’appelle Parker ». Et là actuellement on est parties sur les aventures de Quill et Parker qui ont décidé de changer le monde. Alors attention ! Ça va être quelque chose !
L :
Ah ça va être sympa ça de découvrir comment ils changent le monde.
M :
Donc c’est en cours.
L :
C’est un roman à quatre mains ?
M :
On dit toujours un roman à quatre mains mais c’est à deux mains en fait.
L :
Oui, c’est vrai c’est vrai.
M :
Mais c’est vrai qu’on dit à quatre mains.
L :
C’est vrai que j’ai souvent entendu cette expression « à quatre mains » donc c’est vrai que je le redis sans vraiment y réfléchir mais c’est vrai qu’on écrit à une main.
M :
Sauf si on tape !
L :
Oui ! Mais l’écriture c’est plus authentique à la main…
M :
Oui au départ c’est avec le stylo.
L :
Et ensuite qu’est-ce que tu peux nous dire de tes autres romans ?
M :
Ensuite… C’était L’enfant-valise. C’étaient des petits romans au début. C’était « tranquillou » jusqu’à ce que mon éditeur me dise : « Non mais un livre ça doit être plus gros que ça. » ; « Non mais t’as vu un peu les livres d’Amélie Nothomb ? Ils sont pas gros ! C’est pas la quantité qui compte, c’est la qualité ! ». Donc en fait L’enfant-valise c’est un petit roman qui est aussi bien pour ado que pour adulte et qui parle de la garde alternée. Parce que c’est pas évident pour un enfant d’être sans arrêt coupé en deux. Donc là c’est Marion, une petite fille que j’ai un peu connue bien qu’au début je dise que les personnages n’ont aucune ressemblance… Mais bon. Et qui a eu deux éducations diamétralement opposées. Une très stricte, presque rigide et l’autre très babacool. Donc changer toutes les semaines c’est… pfff. Et comme disait la petite héroïne, je crois que c’est Marion parce qu’après je mélange les prénoms… Chez les enfants-valise, les sacs sont fatigués. Et c’est vrai parce que t’oublies toujours un truc… C’est une angoisse pour les enfants. Puis entendre les propos grinçants quand les parents sont remariés aussi.
L :
Oui, ça doit pas être facile pour un enfant.
M :
C’est pas facile. Parce que c’est rare quand ça se passe de façon intelligente entre les parents.
L :
Parce que les parents se déchirent et que l’enfant est au milieu. C’est un bon sujet je trouve, un sujet qui est un peu laissé pour compte, assez souvent. Et L’enfant-valise, j’aime bien le titre.
M :
Après j’avais écrit L’Amère. L’Amère c’est une jeune fille qui s’appelle Clara… Parce que Clara, Manon, Marion, je me perds. Clara c’est une jeune fille, une petite ado aussi qui vit avec son père et sa belle-mère. Et sa belle-mère c’est un vrai chameau, vraiment. On lui a toujours dit que sa mère était décédée dans un accident. Puis y’a sa grand-mère qui fait une visite, sa grand-mère elle l’appelle « Mamou de Chine » puisque c’est une grand-mère qui est Chinoise et qui s’exprime toujours avec des proverbes… Donc ce qui est drôle c’est que je me suis amusée. Donc la petite ado invente ses propres proverbes. Donc c’est assez rigolo. Et après il y a quelque chose qui se trame et elle découvre que tout ce qu’on lui a raconté à propos de sa maman n’est pas tout à fait vrai. Y’a toute une histoire qui se greffe autour. Mais c’est L’Amère, la belle-mère amère quoi.
L :
Et ensuite, qu’est-ce que tu as écrit ?
M :
Ensuite j’ai fait La Crèche. Donc La Crèche, c’est une pièce de théâtre effectivement qui a beaucoup été jouée ici, dans la région. Après bon ce qui est difficile c’est qu’il y a 7 personnages. Il faut des garçons, il faut des filles… Donc tous les ans, je sais pas si tu as remarqué mais on nous sert Le Père Noël est une ordure. Et à un moment ça m’a saturée mais grave. Et puis c’est venu de… Je peux même pas raconter ça ! Quoique… Sans dévoiler le sujet, c’est un peu difficile parce que La Crèche… C’est venu d’un jeu avec mon mari parce que quand j’étais vraiment enfant, j’avais une copine qui venait me voir et ma maman faisait une crèche magnifique. Parce qu’on a une crèche qui tient dans des cartons. Je crois qu’il doit y avoir je sais pas, 150 ou 200 santons. C’était la crèche de maman quand elle était petite qui rajoutait des santons pour nous, qui en rajoutait pour mes enfants, pour mes petits-enfants, fin bon. Donc quand j’avais, je sais pas, 13 ans peut-être, j’étais malade, j’étais fatiguée, j’avais la grippe. Et donc ma meilleure amie était venue me voir, et avec elle on faisait que des bêtises. Et donc elle a vu la crèche et elle a dit : « Oh qu’est-ce que c’est chouette ! ». Puis elle a commencé à en voir un : « Ah mais t’as vu comme il ressemble à… » bien sûr un garçon qu’on connaissait. Puisqu’à 13 ans on commence à… Donc elle a attrapé le truc et elle a marqué le nom en-dessous au stylo. Et puis après on a cherché des ressemblances avec tous les santons en mettant des noms. Et un jour mon mari, en faisant la crèche, il me dit : « Mais c’est le nom de tous tes amants ou quoi ? ». Et donc on est partis à rire avec ça et puis bon, je m’en suis servie dans la crèche. Et donc La Crèche c’est un réveillon qui se passe dans une famille bourgeoise, c’est vraiment drôle et je me fais un grand plaisir de te l’offrir.
L :
Ben merci, vraiment merci ! Eh bien je vais le lire avec grand plaisir ! Il faudra que tu me le dédicaces. Merci beaucoup en tout cas.
M :
Donc après il y a eu la trilogie du Conversus. Donc il y a « Le Quartier des Magiciens », « La terre des Initiés », Le quartier des « Héritiers de l’Oubli ». Et là bon, comme c’est toujours une entreprise familiale ce qu’on fait dans cette maison, Serge mon mari m’a fait les plans. Il m’a fait les plans de chaque quartier avec les rues… Voilà. Donc Conversus c’est une ville que j’ai complètement imaginée et alors c’est parti d’un truc… Je sais pas comment ça se passe pour moi quand tu écris mais moi, c’est une phrase qui va me tordre la tête sans arrêt. Ou alors c’est un personnage, un personnage qui arrive et dont je n’arrive pas à me débarrasser. Je sais qu’il faut que je fasse quelque chose avec lui sinon j’aurai pas la paix, je dors plus… Ah non non c’est affreux quoi. Donc là c’est un gars que je voyais devant son miroir qui disait pouvoir se regarder en face tous les matins. Qu’est-ce que je vais faire de toi avec ça ? Finalement je suis partie avec ça, puis j’ai laissé de côté. Et après y’a Conversus qui est arrivé, et ce passage-là, pouf. Il est parti au milieu d’un chapitre sans que je m’en aperçoive. Et donc c’est une ville imaginaire, avec des personnages comme toi et moi, et donc il y a une écrivaine dedans, je pense qu’elle a un petit air de ressemblance avec moi. Et puis alors après il y a vraiment beaucoup beaucoup de fantastique autour. Et donc il faut lutter contre ces forces du mal.
L :
Donc une trilogie fantastique quoi.
M :
Oui, oui oui. Pourtant je suis pas trop dans le fantastique mais j’ai adoré. Quoi que je dis ça, mais un stylo qui parle c’est pas vraiment courant non plus.
L :
Non c’est vrai. Mais bon je pense que ça ne fait pas vraiment partie du fantastique. Ça pourrait limite être réel.
M :
Moi le mien parle réellement ! Peut-être que c’est moi qui suis fantastique !
L :
Peut-être !
(rires)
M :
Je me suis donc régalée à l’écrire et il y a le plan de tous les quartiers, et il y a même dans le dernier le plan de la ville entière avec le blason de la ville, etc., etc. Et avec une petite histoire d’amour au milieu. Je fais pas trop d’histoire d’amour d’habitude, j’ai pas trop de…
L :
La romance c’est pas trop…
M :
Non pas trop. C’est accessoire on va dire.
L :
Et après il nous en reste quelques-uns.
M :
Après j’ai écrit Une existence comme les autres. Donc ça aussi c’est un livre un peu particulier parce que là c’est pareil. J’ai vécu une période vraiment très très difficile, et je savais pas trop comment j’allais m’en sortir. J’ai vécu seule pendant toute une année. Et d’ailleurs derrière il est écrit : « C’est difficile d’avoir une réflexion intelligente quand on est entouré que de cons. ». Puis là c’est pareil, il y a une fille, une certaine Clara, non, Céline pardon. Céline qui est arrivée et qui m’a dit : « Ben moi je prends ta place. ». On échange nos places. Et vraiment… Ce livre je l’ai écrit sans vraiment m’en rendre compte. Et c’est un livre qui m’a vraiment énormément aidée. Après j’ai écrit Parenthèse. Parenthèse c’est un livre qui… Y’a deux personnes, c’est Virginie et Guilhem. Ce sont un garçon et une fille, jeunes, enfin je sais pas, 30 ans. Ils habitent dans le même immeuble tous les deux. Dans deux appartements qui se jouxtent. Mais ils ne se sont jamais rencontrés car ils ont des horaires complètement décalés. Quand l’un rentre, l’autre sort, enfin bon, ils se sont jamais croisés, jamais vus. Et une nuit, il y a une explosion et l’immeuble s’effondre. Ils reprennent connaissance ils sont sous terre. Et ils se parlent. Ils appellent au secours comme tout le monde et ils se rendent compte qu’ils sont juste à côté. Et donc ils commencent à se parler. Ils creusent un petit trou dans la terre pour essayer de toucher leurs mains. Ils abordent tous les sujets possibles et imaginables comme l’existence de Dieu ou tout autre chose. Et se dire, est-ce qu’on parle plus facilement à quelqu’un qu’on ne voit pas, qu’on ne connait pas, est-ce qu’il peut naître quelque chose aussi de cette histoire ? Puis est-ce qu’ils vont être sauvés, est-ce qu’ils vont se retrouver ?
L :
Je suis curieuse de ce livre. Quand j’avais lu le petit résumé, je trouvais l’idée très intéressante.
M :
J’ai bien aimé l’écrire aussi. Après j’ai écrit Et si ça t’arrivait, avec Elena.
L :
Donc Elena c’est ta petite-fille.
M :
Elena c’est ma petite-fille oui. Elena De Luycker qui écrit aussi. Parce que y’a Swann, ma petite-fille qui écrit, Elena et puis ma toute petite Lise, qui a 9 ans qui commence aussi. Et qui fait des trucs supers en plus déjà. Elle fait des BD aussi, avec de jolis dessins. Enfin bon. Un jour on regardait les infos, Elena était là. Ils parlaient d’une adolescente qui s’était suicidée ou même pas, qui avait été tuée je crois, suite à un harcèlement. Et puis je sais pas pourquoi, je me suis tournée vers elle et je lui ai dit : « T’as jamais été harcelée toi ? ». Et boum, le visage qui se ferme. « Ben si. ». Donc je lui dis : « Tu veux en parler ? Tu veux m’écrire ? ». Et donc là c’est pareil, l’écriture… Donc elle m’a écrit pour me raconter. Et je lui dis : « Ben ça déjà, il faut que tu fasses une lettre à ta maman et que tu l’expliques à maman. Et après on verra ce qu’on peut faire. ». Donc elle a écrit effectivement à sa mère, puis elles en ont parlé, à ses parents. Et après c’est moi qui lui ai proposé : « Pour évacuer tout ça, est-ce que tu veux qu’on fasse un roman à deux ou à quatre mains, comme tu veux ? ».
(rires)
M :
Et donc a on écrit chacune un chapitre. On écrivait chacune un chapitre, puis ensuite on se retrouvait, on corrigeait les chapitres, on regardait, on faisait les plans pour la suite au fur et à mesure enfin bon. Parce que je sais pas comment toi tu fonctionnes mais moi j’ai jamais su faire un plan. J’ai essayé, mais je ne le suis pas le plan. Donc ça sert à rien. Et d’ailleurs souvent les gens qui me côtoient me disent : « Mais c’est pas possible, fais un plan et tu verras que ce sera beaucoup plus simple ! ». Mais non ! Comment je peux faire un plan ? Aujourd’hui je suis moi, mais demain j’aurai changé. Je vais vivre des choses aujourd’hui, ma rencontre avec Laurie par exemple qui va faire que demain je ne serai plus la même, qui va faire que j’écrirai pas les choses de la même façon. Et parfois non donc je fais pas de plan et je laisse venir. Et en plus, c’est pas nous qui décidons, c’est les héros qui décident de ce qu’ils veulent.
L :
Oui, ça je suis d’accord.
M :
Donc on va pas décider pour eux.
L :
Alors moi je fais un plan quand j’écris des romans. Je fais un plan. Mais pas trop détaillé car j’aime avoir la possibilité quand je commence un livre d’aller là où je veux. Maintenant, les idées sont là, les idées principales. Mais moi je suis quelqu’un qui a besoin d’un plan avant. Je peux pas me lancer dans l’écriture d’un roman comme ça. J’y arrive pas.
M :
Moi c’est une phrase. Touc ! Et c’est parti.
L :
Après c’est vrai que j’avais étudié, enfin que j’avais lu qu’il y avait plusieurs types d’auteurs justement. Il y a ceux qui écrivent comme ça, des auteurs qui sont instinctifs et d’autres qui sont plus dans l’étude, dans le travail, dans la complexité de la chose et c’est vraiment les deux parallèles. Et moi je me poste plus sur l’auteur plus méticuleux qui veut tout écrire, et encore que je me poste un peu entre les deux mais écrire comme ça à partir d’une phrase je peux pas.
M :
Ça t’angoisse ? C’est marrant c’est moi qui vais te faire ton interview.
(rires)
L :
Ça m’angoisse non mais j’ai besoin d’un support. Moi je suis quelqu’un de très, voire trop organisée et même dans l’écriture j’ai besoin d’un support pour savoir où je vais.
M :
L’organisation et moi… Si, j’ai été organisée. Fut un temps j’étais très organisée car avec 5 petits il fallait l’être. Mais maintenant non.
L :
Alors que moi il faut vraiment que les choses soient carrées. Et dans l’écriture, bon peut-être pas autant que dans la vie normale mais j’ai besoin d’un support pour savoir où je vais, qui sont vraiment mes personnages, donc oui j’ai besoin. Mais bon chaque auteur fonctionne différemment, et c’est ça qui fait la richesse…
M :
Je sais pas faire autrement. Mais je me souviens, quand j’étais au lycée, même après à la fac, quand je faisais une dissertation, je faisais un plan et je faisais un brouillon, parce qu’il fallait faire un brouillon. Je me servais pas du brouillon, je recopiais tout autre chose que le brouillon. Et ça servait à rien, et le plan et le brouillon. Car j’ai jamais recopié un brouillon texto. Non après ce que je faisais de bien c’était l’introduction et la conclusion mais alors tout le milieu là… Je peux reprendre le truc et recopier là non. Pas possible ça.
L :
Oui l’écriture c’est ça aussi, la créativité, se laisser porter par l’histoire, par les personnages…
M :
Oui tout à fait, enfin pour moi en tout cas. Mais je conçois qu’on puisse être avec un plan…
L :
Un peu plus strict sur l’écriture on va dire.
M :
Et ouais ! J’ai essayé mais je sais pas faire. Donc après, j’ai fait Neville’s Park. Là c’est pareil tu vois, ce bouquin il est venu… Ma fille, celle qui est guitariste, est partie en Floride à Tampa. Et voilà. J’ai dit « Je vais écrire un bouquin à Tampa. ». Et je connais pas du tout donc j’ai fait plein de recherches sur cette ville et tout ça, sur la Floride… Et puis mon héroïne au début elle est à Toulouse et puis elle est obligée de déménager à Tampa, et puis ça l’entraîne dans plein plein d’aventures, tellement d’aventures qu’il a fallu un tome 2. Et en fait c’est vraiment par rapport aux femmes battues, pas que battues en fait, à tous les problèmes qui se rapportent aux femmes. Que ce soit par rapport à une religion, aux jeunes filles enceintes qu’on voudrait forcer à avorter ou à abandonner leurs enfants. Neville’s Park, c’est l’endroit où va aller Meredith, mon héroïne, et là donc elle va voir qu’à côté de chez elle y’a une femme qui d’ailleurs meurt sous les coups d’un gars. Et donc après elle a envie de créer un centre qui s’appelle donc Meredith’s nest. Meredith’s nest c’est le nid de Meredith. Elle va accueillir tout un tas de femmes en dififculté mais y’a d’autres femmes qui se greffent à son projet, enfin des femmes qui viennent là pour l’aider, notamment une avocate. Enfin, elle s’entoure de personnes. Mais leur histoire dérape, vraiment. Et les gars ont du souci à se faire, vraiment. Je n’en dirais pas plus !
(rires)
M :
Voilà donc après il y a Jeux de Pistes. Jeux de Pistes c’est l’histoire d’une jeune fille qui s’appelle Garance et qui est à la fac. Alors Garance en fait c’est… Elle ne connaît personne de sa famille, elle sait qu’elle a une mère, elle a vécu quelques temps avec sa mère mais sa mère l’a abandonnée dans une école, une école assez huppée mais enfin une école en Angleterre quand elle était toute petite, elle avait 6 ans donc elle s’est retrouvée là, complètement paumée parce qu’elle connaissait pas la langue, enfin c’était affreux pour elle. Et sa maman elle ne l’a jamais revue quoi. Mais sa mère a toujours payé pour ses études et pour tout. Et donc là elle a pu rentrer en France, donc elle est à la fac à Paris. Et d’ailleurs elle habite à côté du Sacré-Cœur. Là elle apprend le décès de sa mère et c’est comme ça qu’elle va découvrir l’existence de son père et puis d’un grand-père, etc., etc. Elle va se découvrir toute une famille. Mais c’est vraiment un jeu de pistes car pour retrouver tout ce petit monde, ça va être très compliqué. Et là où c’est bizarre c’est que, quand elle va retrouver… Tu as vu ce qu’il y a écrit derrière ? « Assommée, je tenais cette précieuse lettre dans mes mains, et je sentais monter dans ma gorge un arrière-goût de rendez-vous manqué. Ma mère m’avait aimée, c’était bon de lire ces mots. Elle m’avait aimée. Je n’ai pas eu à farfouiller dans des photos à la recherche de Gilles Lafontaine. Son portrait était au-dessus de la pile. Son regard clair m’a transpercée. Il souriait et j’ai accepté ce sourire. Le premier sourire de mon père. Je lui ai lancé à mi-voix : « Salut papa ». C’était la première fois que je prononçais ce mot, « papa ». ». Et donc quand elle découvre cette photo, elle décide de voir son père, enfin elle décide de le contacter, lui donne un rendez-vous mais elle ne lui dit pas au téléphone qu’elle est sa fille. Elle invente un bobard. Elle avait rendez-vous avec lui, à St-Germain. Et là, pouf ! Marie ! Impossible d’aller attraper l’ordinateur pour écrire, ah non. Rien à faire. Alors ça a duré un jour, deux jours, trois jours. Enfin une semaine, deux semaines. Et donc souvent j’ai souvent car au début j’écris ça vient tout seul c’est nickel. Et après j’ai le petit imposteur qui se pointe là : « T’as vu comme c’est nul ce que t’écris ? ». Et lui m’agace, un jour je vais lui tordre le cou mais bon pour le moment il est toujours là. Et donc bon j’ai laissé faire. Je me suis dit : « Bouscule rien, ça va revenir… ». Et puis non seulement ça revenait pas, puis un jour je me suis réveillée avec le bras qui fonctionnait plus, le bras droit. Donc je suis allée voir une kinésiologue, qui m’a fait des trucs, enfin je connaissais pas trop, faire de la gymnastique avec mon bras en comptant. Et puis qui me dit : « Je vais vous poser une question mais va falloir me répondre tout de suite, comme ça, sans réfléchir. Là si je vous disais qu’est-ce que vous aimeriez, vous me répondriez quoi ? ». J’ai dit : « Rencontrer mon père ». Et je me mets à pleurer. Et la dame qui me dit : « Mais vous ne connaissez pas votre papa ? ». « Ben si c’est lui qui m’a élevée ». Mais c’est vrai que je n’ai jamais vraiment rencontré mon père. Et donc ça a débloqué. Et c’est marrant parce que j’allais rencontrer mon père dans ce bouquin. Donc là en fait, le père de Garance, c’est le père que j’aurais aimé avoir. J’ai inventé un père qui m’a réconcilié avec le mien qui est décédé depuis longtemps. Comme quoi c’est curieux encore une fois les cheminements et la thérapie qu’il peut y avoir derrière l’écriture. Parce que je l’ai même pas cherché ça, c’est venu… C’était quelque part. Pour que ça se bloque comme ça et que je ne puisse pas écrire.
L :
Oui je trouve ça impressionnant effectivement. Et donc l’écriture a été une vraie thérapie.
M :
Fin moi je sais que je m’en sers tout le temps tout le temps de l’écriture. Et souvent je le conseille à des gens que je rencontre et qui sont tristounets : « Mais écris-le ! Même si personne ne le lit, ce n’est pas grave. Mais pour toi, écris-le, fais-le sortir. Ne le garde pas. Ne le garde pas. ».
L :
Non l’écriture c’est vraiment ce qui permet de soulager ses maux aussi. Et ça fait du bien.
M :
Oui, les mots pour les maux.
L :
Oui je suis d’accord. J’avais déjà fait ce rapprochement entre les mots et les maux. Les maux les douleurs et les mots qu’on écrits. Et je trouvais que c’était une jolie manière de dire que l’écriture elle est là aussi en tant que thérapie, en tant qu’aide. Y’a rien de mieux que d’écrire quand on a rien d’autre solution, puis même pour soi, ça fait tellement de bien d‘écrire quand on ne va pas bien aussi.
M :
Regarde quand tu entends quelqu’un qui te dit : « J’ai tout fait pour elle ou j’ai tout fait pour lui ». « J’ai tout fait » ou « J’étouffais » ?. Et c’est souvent je crois, on fait pas attention à ce qu’on dit. J’essaie d’y faire de plus en plus gaffe. C’est impressionnant le pouvoir des mots.
L :
Ah oui on n’a pas conscience à quel point ils ont le pouvoir de beaucoup de choses. Les mots ont le pouvoir d’énormément de choses. Déjà de soulager mais aussi… C’est ce que je disais à une autre auteure c’est que l’écriture a un pouvoir formidable sur soi et sur les autres aussi. Ça permet… Un mot peut aussi bien détruire quelqu’un que le soulager, le relever, le faire espérer. Et c’est ça le grand pouvoir des mots. Ils ont une force qu’on n’imagine même pas.
M :
C’est vrai. C’est vrai. Parce que la parole ça peut être quelque chose de vraiment assassin. Tu peux démonter quelqu’un, le démolir complètement et autant tu peux l’aider, l’aimer.
L :
C’est ça. C’est très paradoxal. Les mots ont ces deux pouvoirs. C’est très impressionnant. Mais bon autant les utiliser de la bonne manière.
M :
C’est vrai, moi je préfère.
(rires)
L :
Et alors comment te vient l’inspiration de tes ouvrages ? Tu t’inspires de ta vie, de ton vécu, de facteurs aussi extérieurs ?
M :
En fait je crois que c’est un mélange d’un peu tout. Parce que quand… Je te dis, souvent ça part d’un truc comme ça, ça va venir… Là pour les femmes battues c’est parce que bon j’avais une copine qui avait vécu des trucs un peu hardos donc ça m’avait… Voilà. Fin souvent oui il y a un déclencheur on va dire. Et après les personnages c’est mélangé parce que, je pense que tu es comme moi, quand on écrit, on observe énormément. Et donc que je sois au supermarché, que je sois dans la rue, que je sois n’importe où, je fais très très attention. J’écoute les paroles des gens, parfois ça me fait marrer. Et des fois il y a des phrases que tu ressors dans des livres, voilà, parce que c’est drôle. Et donc je m’inspire un peu de tout, je m’inspire de la vie quoi. Ouais c’est ça, c’est de la vie. Et souvent je sais que quand on me disait : « Ils parlent de quoi tes livres ? », je leur disais : « Ils parlent de la vie. ». Et voilà, c’est vrai que c’est la vie de tous les jours. Je fais pas de la philo, je fais pas de… C’est vraiment la vie de tous les jours. Je m’inspire de ce que je vis, de ce que j’entends…
L :
C’est l’impression que j’ai eue quand j’ai lu le résumé de chacun de tes livres. J’ai eu l’impression que tu racontais tout simplement les gens, la vie, le monde dans son plus simple appareil finalement. Sa simplicité même. Et que tu abordais des sujets aussi qui étaient très importants dans la vie de tous les jours pour les gens. Et en fait c’est ça que j’aime dans les livres, c’est la réalité, les choses simples mais dont on ne parle pas forcément.
M :
Qu’on puisse se retrouver aussi dans un livre.
L :
C’est important aussi oui. Et moi je sais que les romans que j’ai écrits quand j’étais adolescente, c’étaient des romans qui parlaient de choses banales, j’ai parlé du cancer, enfin « banales » entre guillemets, j’ai parlé d’une adolescente qui avait le cancer parce que dans ma famille il y a eu ma tante qui a eu un cancer, j’ai parlé d’une petite fille qui était maltraitée, j’ai parlé d’une amitié entre trois adolescents, enfin j’ai parlé de choses finalement, de la vie. Bon j’étais ado donc ça mériterait un re-travail. Après j’avais parlé de deux sœurs qui étaient très très fusionnelles… Moi aussi j’observe beaucoup le monde et je m’inspire des gens, du monde, de la vie.
M :
Mais c’est ça qui est important finalement. Et moi je dis toujours qu’on parle bien de ce qu’on connait bien. Là si j’allais inventer un truc sur les astronautes ou je sais pas trop quoi, j’aurais du mal. Il faudrait que j’embauche un ?? pour me faire toute la partie théorique parce que pour moi tout ça… Ça m’intéresse pas. Non non c’est vrai que je peux faire parler de ce que je connais et là par contre c’est grand malheur, je pense que ça va être ta question suivante mais est-ce que tu as des projets ?
L :
Euuuh… C’est… pas encore la question suivante !
(rires)
L :
Non au contraire c’est… Alors tu m’avais écrit dans l’un de tes mails, je cite : « Dans chacun de mes romans, mes larmes se sont transformées en tâches d’encre. ». Est-ce que tu peux nous en dire plus sur cette phrase et est-ce que tu vis l’écriture comme un exutoire ?
M :
Oui c’est ça et c’est ça que je voulais te dire. C’est exactement tout ce qu’on vient de dire c’est… Quand il y a des gens qui vont pleurer pleurer pleurer, faire une dépression, et moi cette dépression ça va être des tâches d’encre donc je vais tout envoyer ailleurs et me débarrasser quelque part. Mais me débarrasser, comment dire, sans alourdir un bouquin quand même au point de rendre malade mes lecteurs. C’est dosé quand même. Mais moi ça me soulage. Je dis comme là m’inventer un papa comme j’aurais voulu en avoir un, bon, paix à l’âme du mien parce que c’était pas un monstre, il était gentil mais on s’entendait pas trop. Mais voilà c’est peut-être ma faute aussi. Dans une relation on est toujours deux.
L :
Oui, ça c’est vrai. Et donc c’est important pour toi de mettre tes émotions sur papier ?
M :
Voilà. Et ça fait des tâches…
L :
J’ai beaucoup aimé cette image. Je trouve qu’elle était très poétique. Donc tu as une affection particulière pour le roman Une existence comme les autres, tu nous l’as dit, tu nous l’as expliqué. Mais est-ce que tu préfères parmi tout ce que tu as écrit, un roman plus qu’un autre ou alors vraiment tu les aimes de façon totalement égale ?
M :
J’ai quand même une préférence pour Amborah. Je pense que c’est normal, c’est ma fifille. Donc oui c’est Amborah quand même mon préféré. Il y a quand même toute une relation à l’intérieur… Avec tout ce qu’on vivait parce que bon, si tu veux c’était tellement triste et tellement beau en même temps parce que y’a eu tout un mélange parce que moi quand j’ai… Comment dire ? C’est difficile parce que raconter le bouquin… Donc Serge faisait ses compositions qu’il faisait écouter tous les jours aux autres enfants qui attendaient en même temps la « lettre » de leur grande sœur puisque c’était la plus grande qui était décédée. Donc si tu veux dans mon bouquin, Ambre elle percevait cette musique en même temps et là-haut on l’avait chargée de, comment dire, enfin, là-haut… à l’endroit où elle avait atterri, c’était une planète qui s’appelle « Allelori », pourquoi « Allelori » je ne sais pas mais c’est « Allelori » qui m’est venu, et donc là on l’avait chargée de faire toute la déco de fleurs, d’arbres, de tout ce que tu veux, et si tu veux toutes les couleurs étaient liées à la musique qu’elle entendait. Enfin bon je crois que c’est à lire. C’est difficile à expliquer.
L :
Faut le lire pour comprendre vraiment.
M :
Et nous à ce moment-là on a vécu… Y’a eu tellement d’émotions partagées avec les autres enfants, c’est tout un monde qui… Parce que c’est vrai, pour tout le monde ça a été un manque énorme. Et c’est pas évident.
L :
Oui je comprends bien. Et avant tes romans, tu as écrit des chansons qui ont été composées par ton mari…
M :
Et pas que. Par d’autres aussi.
L :
Et des histoires pour enfants. Est-ce que tu continues à en écrire aujourd’hui ?
M :
Non mais ça me plairait bien quand même des histoires pour enfants. Des chansons oui j’en continue parce qu’hier soir encore il m’a demandé un texte. Bon quand je peux le faire… Et surtout quand l’idée me plaît, je le fais. Mais sinon non, maintenant je refile à d’autres. Swann elle fait ça très bien les textes de chanson. Voilà c’est vrai que j’ai tellement écrit je t’aime, je t’aime, c’est bon quoi je t’aime… Comme un fou, comme un soldat. C’est pas moi qui l’ai dit ça !
(rires)
M :
Non c’est vrai que c’est difficile à force. Non non faire des chansons, je sais pas j’ai fait des chansons sur la souffrance de la Terre sur les trucs comme ça Ok. Mais après non. Oui après c’est vrai que j’ai écrit pour pas mal de petites chanteuses qui ont enregistré des albums ou autre mais bon. Et puis après, faut pas que j’emploie de mots trop durs, ceux qui sont un peu vieux tu vois ? Les gens qui sont dépassés. Les has been voilà !
L :
Ah oui ! Je l’avais pas !
M :
Donc oui j’ai beaucoup écrit pour Christophe Delagrange. Je sais pas si tu as entendu parler de lui. C’est un chanteur des années 70 on va dire. J’ai écrit pour lui en 90. Il tentait un retour à ce moment-là mais bon. Bon après j’avais fait des trucs sympas pour lui qui sont sur YouTube. Y’avait des nuages dans son thé qui est pas mal, qui était rigolote voilà. « Elle est partie chercher du lait, pour faire des nuages dans son thé ». Le mec il attend et le thé refroidit et elle est toujours pas revenue. Les mecs ils partent chercher des boîtes d’allumettes et ils reviennent pas. Ben là c’est la fille elle était allée chercher du lait pour faire des nuages dans son thé mais elle est pas revenue.
L :
Et les récits pour enfants que tu as écrits et les chansons, est-ce qu’on peut les écouter…
M :
Les récits pour enfants je les ai plus. Y’en a peut-être chez mes petits-enfants, je pense qu’il y en a certains qui sont… J’avais écrit un petit bouquin là qu’était sympa, c’était pour Anouk. Ça s’appelait Anoushka et le fruit tombé du ciel. Il était très sympa, je sais pas où il est. J’ai écrit un bouquin sur des lutins dans une ferme aussi, je sais pas où il est. Peut-être dans des cartons en bas parce qu’on a tellement déménagé aussi qu’on a pas tout déballé. Donc je sais pas. Je sais pas. Honnêtement, c’est difficile.
L :
Alors pour revenir un petit peu sur l’écriture, est-ce que tu as une routine d’écriture journalière, tu disais que tu écrivais tous les jours. Quand est-ce que tu écris, quand tu as le temps, ou plutôt le matin, enfin tous les matins, tous les soirs ?
M :
Non j’écris à 14h. C’est terrible et c’est pas à moins cinq c’est à 14h. 14h je me mets au boulot, je me mets de la musique, alors c’est toujours de la musique instrumentale parce que dès qu’il y a des paroles je peux plus écrire parce que j’écoute les paroles. Donc c’est ou des musiques de mon mari ou Sati. J’adore Sati pour écrire. Voilà c’est les deux vraiment que je mets le plus. Et puis j’allume une bougie, je mets de l’encens, je prépare ma théière et puis voilà j’écris. Normalement j’écris de 2h à 4h. J’écris pas très très longtemps. Mais deux ben déjà c’est…
L :
C’est bien déjà oui.
M :
Moi ça me fatigue en plus d’écrire. Quand il faut aller chercher dedans, ça fait mal aussi. Donc selon ce qu’on écrit, deux heures c’est bien. Et puis après si tu veux, j’écris tout le temps dans ma tête. Quand je commence le matin, ça tourne tout le temps, donc il y a des carnets de partout, y’en a là-bas, y’en a je sais pas combien. Je dois en avoir 3000 dans la maison. Ce qui est nul, c’est que quand j’ai une idée, je le note comme ça et après je cherche. Dans quel carnet ça a été mis ? Alors maintenant, le conseil que m’a donné mon éditeur, donc mon petit éditeur, c’est d’acheter un carnet à chaque fois que tu commences un livre et tu écris. Donc là je me suis acheté mon petit carnet, j’en ai plein plein de vides mais non je suis allée m’en chercher un autre. On sait jamais. S’il y a pénurie de carnets ! Et puis la nuit, j’en ai un autre, j’ai un carnet et un stylo posés à côté de mon lit, parce que ça la nuit, parfois tu as des idées, wouah, géniales qui arrivent. Et là dans ces cas-là, j’écris sans allumer, tu le crois ? Parce que je ne veux pas réveiller Serge. Donc des fois les lignes se chevauchent un peu mais non j’arrive à relire.
L :
Et est-ce que tu as des auteurs qui t’inspirent ou qui te plaisent ?
M :
Oui là en ce moment c’est vrai que je lis beaucoup, je lis tout Bouysse et tout Delacourt. Je sais pas si tu connais. Bouysse c’est très très noir par contre, noir noir, d’ailleurs je crois que je vais arrêter là. Je viens de lire Orphelines de lui et bon, c’était pas trop mal mais les deux autres que j’avais lus avant c’était vraiment glaçants comme bouquins. Delacourt par contre est vraiment génial. Chaque mot… Y’a aucun remplissage, chaque mot et chaque phrase sont importants dans ses livres. Et là je suis en train de lire Mon père de lui. C’est un livre qui est sur, malheureusement les prêtres et les abus sexuels qu’il y a sur les enfants, qui est très bien écrit et qui est vraiment bien. Si tu as vraiment envie de lire un beau livre, il faut vraiment que tu lises Danser au bord de l’abîme de Delacourt. Je peux te le prêter, je l’ai fini en 2 ou 3 jours. Il est magnifique.
L :
De quoi ça parle ?
M :
D’une dame qui aurait pu vivre une histoire d’amour on va dire. Mais c’est tellement poétique, tellement… Donc moi j’ai vraiment adoré.
L :
Je connais pas cet auteur donc oui moi je suis ouverte à la découverte.
M :
Après j’aime beaucoup Schmitt, j’ai tous ses bouquins. Il écrit très très bien. Mais j’aime pas le personnage. Mais j’aime l’écrivain ! Je le dis pas fort que des fois il verrait l’interview…
L :
Dis donc j’aurais une sacrée renommée !
M :
T’as vu ça ce serait cool ! Non mais c’est vrai qu’il écrit divinement bien. Puis après j’aime bien relire Balzac, j’aime bien relire Colette.
L :
Les classiques !
M :
Oui.
L :
Et concernant la publication de tes ouvrages, tu nous as dit tout à l’heure que tu avais un éditeur, donc tu passes par une maison d’édition.
M :
Oui mais c’est un peu particulier. C’est une petite maison d’édition. Au début, je pense qu’il voulait faire un truc… C’est mon fils qui a créé cette maison d’édition, pour moi, au départ, parce que oui il voulait vraiment faire ça. Et puis comme il a une société de communication donc il voulait relier les deux. Au début il a travaillé pour plusieurs auteurs, et puis après la partie communication a pris beaucoup d’importance, et puis comme je t’ai dit, mon mari a fait un infarctus il y a pas très longtemps, et c’est Vianney qui était là et qui a fait le massage cardiaque et ça a réveillé chez lui un truc. Donc il est reparti dans ses études. Là il est à l’école d’infirmier donc il peut pas être partout le pauvre. Donc il met tout mes bouquins en page, c’est lui qui fait les couvertures, qui les met en page, etc., qui s’occupe de les commander, mais après il s’occupe plus du tout de la vente quoi. Fin de la vente, pour les répartir tout ça, il fait plus.
L :
Oui la distribution.
M :
Oui la distribution il fait plus du tout. Et ça je comprends, il peut pas se partager en 15.
L :
Et est-ce que tu réalises beaucoup de dédicaces et de salons du livre pour promouvoir tes livres ? Oui tu nous as dit tout à l’heure pas beaucoup.
M :
Non mais il faut il faut. Et je compte sur toi pour me donner des pistes.
L :
Très bien, je vais faire en sorte que.
M :
Alors en plus, je peux sûrement le dire, sinon tant pis tu couperas, mais j’ai pris contact avec Elisabet parce que j’ai trouvé son interview tellement…
L :
Exceptionnelle.
M :
Voilà ! Riche, émouvante, et c’est une personne tellement… Fin bon. Voilà j’ai pris contact avec elle et je lui ai demandé justement. Et elle m’a donné toute la liste des salons du livre où elle allait aller. Mais je les retrouve pas après même dans les réseaux sociaux. Par exemple elle m’a donné le salon pour Alet-les-Bains je crois au mois d’août, je le retrouve nulle part, je le retrouve nulle part sur Internet.
L :
C’est étrange parce que d’habitude les salons du livre ils en font la promotion sur internet. Je regarderai moi aussi.
M :
Et puis après elle m’a parlé d’un autre aussi qui m’intéressait mais les inscriptions sont déjà terminées alors que c’est pour le mois d’octobre. Et je trouvais ça curieux mais bon.
L :
Oui ça fait tôt quand même, il faut s’y prendre à l’avance. Après elle en créé un elle de salon. Le salon de St-Papoul.
M :
Oui celui-là je suis inscrite !
L :
Ah ça y est tu es inscrite, je vais m’inscrire moi aussi.
M :
J’ai envoyé mon courrier et tout tout tout. C’est bon, c’est fait.
L :
Au moins tu es sûre d’être là le premier week-end de décembre !
M :
Ouais ! Non j’en fais pas beaucoup mais bon j’ai envie en même temps. Mais après ce qui est un peu ennuyeux aussi c’est que je ne conduis plus du tout, je n’ai plus envie de conduire donc bon… D’ailleurs j’ai vendu ma voiture. Et puis mon mari, bon il est gentil, de temps en temps il m’emmène mais il me dit : « Je vais pas t’emmener tous les week-ends ! Faut pas rêver ! ».
(rires)
L :
Ah oui c’est sûr ça va faire beaucoup !
M :
Ah ben oui parce que pour lui c’est long, il faut qu’il m’attende la journée. Moi je suis occupée, moi ça va je discute mais bon.
L :
Oui ça peut être long pour les accompagnants.
M :
Oui oui.
L :
Et je suppose qu’avant tu en faisais plus souvent, des dédicaces, des salons ?
M :
Ben avec mon fils ouais. Finalement on en faisait plus ouais.
L :
Et est-ce que tu aimais ces moments de rencontre avec tes lecteurs et/ou futurs lecteurs ?
M :
Oui. Oui oui. C’est vrai que c’est agréable parce que y’a un véritable échange. Et puis après, en fait, tu peux imaginer les gens avec ton bouquin enfin je sais pas. Puis j’aime bien avoir les retours aussi. C’est ça qui est chouette, quand après les gens te font un retour de tes livres.
L :
Oui c’est constructif. Et est-ce que tu as des anecdotes à raconter par rapport à ces événements ?
M :
Oui ! La plupart du temps ça se passe très bien, je tombe sur des gens qui sont charmants mais là, la dernière dédicace que j’avais faite, j’étais tombée sur une espèce de… De chipie on va dire. Qui était pas du tout… Tellement que j’en ai fait un sketch ! Comme j’écris aussi pour… des pièces de théâtre donc. Là j’en avais fait un sketch que je devais faire moi, puis finalement pour des raisons de santé je pouvais pas y aller. C’était une bonne femme qui s’approche de moi. Y’avait mon mari, y’avait ma petite-fille Elena qui était là. Et puis elle commence à me fixer, mais vraiment d’une façon… Alors je commence à lui montrer mes livres en lui disant : « Vous voulez que je vous présente mes romans ? » ; « J’aime pas lire ! ». Oui déjà ça te met dans le bain. J’étais venue boire le thé, là j’en ai pas mais bon. Et puis elle regarde mon mari, et mon mari a 67 ans, non 66, et il a les cheveux longs, une queue-de-cheval… Elle le regarde et elle me dit : « C’est votre fils ? ». J’ai vraiment cru que j’avais mal entendu. Je lui ai dit : « Pardon ? ». Elle me dit : « C’est votre fils ? ». Puis elle me le montre. Je lui dis : « Mais vous voyez bien que ça peut pas être mon fils ! ». Elle me dit : « Ben si, vous êtes toute ridée et lui a la peau bien lisse. ». Donc ouais super sympa la nénette. Bon après il y a des gens qui m’ont parlé d’elle, il m’ont dit qu’elle avait pas la lumière à tous les étages mais bon quand même.
L :
Mais bon oui ça fait quelque chose quand même.
M :
Oui sur le coup je me suis pris un coup de vieux mais dans la tête.
L :
Et puis c’est pas sympa de dire gratuitement des choses comme ça.
M :
Mais même Elena, elle était à côté elle… Alors que tout le long de la journée les gens ont cru qu’Elena était ma fille, et pas ma petite-fille. Donc elle me disait : « Tu vois Manou, tu vois ? T’as pas à te faire de souci ! ».
L :
Mais c’est vrai qu’on retient plus souvent les critiques plus négatives que positives, surtout quand elles sont aussi démesurées.
M :
Et c’était gratuit ! Parce que bon elle voulait même pas de bouquin, elle voulait rien. Elle voulait rien. Seulement être désagréable quoi c’est tout. « C’est votre fils ? ». Mmh.
L :
Oui je comprends que ça puisse rester un peu en travers.
M :
Un peu.
L :
Et par quels moyens est-ce que tu promeus tes livres ? Si ce n’est dans ces dédicaces et ces salons que tu ne fais plus trop, par quels moyens est-ce que tu te fais connaître ?
M :
Ben je crois que c’est les réseaux sociaux et le bouche à oreille. Quand je mets un bouquin sur Facebook par exemple, dans la même journée, il y a au moins 50 personnes qui me disent : « Réserve-en un ! ». Dès le premier jour. Et puis après il y a Amazon aussi. Là il y a les ventes d’Amazon qui sont parties, je sais pas comment, pourquoi. Mais bon, justement mon fils me disait : « Ah ben maman, tu as vendu plein de livres sur Amazon le mois dernier. » ; « Ah bon ? ». Pour Jeux de Pistes. Voilà. Non parce qu’après c’est vrai que je fais rien de particulier, bon j’ai un compte Instagram où je mets les mêmes trucs que sur Facebook, mais bon sur Instagram je trouve que c’est dur d’avoir des followers, c’est vrai ! Je crois que j’en ai 300, avec ça je vais pas aller loin !
L :
Ah c’est sûr c’est pas énorme sur Instagram mais je trouve que Facebook c’est mieux pour ça. Parce que ceux qui nous suivent sont plus présents que sur Instagram.
M :
C’est différent.
L :
Instagram c’est plus la photo qui intéresse, pas forcément le contenu. Fin moi c’est ce que je trouve. Alors que Facebook on peut écrire des textes et…
M :
Oui ! Un peu comme les Tweets, c’est très limité. Oh et puis TikTok non j’y vais pas, j’aime pas. Non parce qu’on m’avait parlé de BookTok, c’est un truc pour les bouquins. C’est TikTok bouquin. Mais je crois que c’est vraiment pour les Marc Levy, Musso et compagnie quoi.
L :
J’ai pas TikTok donc je connais pas donc je sais pas vraiment et ça m’intéresse pas non plus.
M :
Faut dire aussi que les contenus sont souvent un peu… débilos.
L :
C’est ce que je pense aussi mais bon faut pas le dire ça non plus.
M :
Faut pas le dire trop fort.
L :
Alors, c’est ma question cette fois, est-ce que tu as des projets d’écriture pour l’avenir ?
M :
Eh oui ! Trop. J’ai fait un truc qui ne m’arrive jamais, c’est que j’ai 4 livres qui sont commencés. Et c’est affreux parce que c’est trop. Normalement j’en fais un. Puis quand il est fini ben voilà j’en commence un autre. Et là y’en a 4 en cours. Donc y’en a un qui est en cours depuis mmmh, 5 ans mais que j’ai carrément laissé tomber mais qui me plaît. Je l’ai relu l’autre jour je me suis dit : « Mais il est pas mal ce truc il faut que tu arrives au bout ! ». En fait c’est l’histoire de deux personnes qui viennent juste de se rencontrer parce qu’en fait je suis parti de chacun leur enfance, etc., etc. Ils s’appellent pareils, mais ça ne s’écrit pas pareil, leur prénom. Mais la consonnance est la même. Ils portent le même prénom donc le garçon et la fille et après ils racontent leur histoire mais ils la racontent, enfin leur histoire en tant que « couple »… Je sais pas si ça t’est déjà arrivé d’avoir vécu quelque chose avec quelqu’un de ta famille, un amoureux ou autre et de l’entendre raconter, et t’as pas l’impression d’avoir vécu la même histoire que lui parce que t’as pas retenu les mêmes trucs, t’as pas vu les mêmes choses, parce que les centres d’intérêts n’ont pas été les mêmes tu vois ?
L :
J’ai jamais vécu ça mais ça doit être particulier.
M :
Moi ça m’arrive avec Serge régulièrement. Quand il raconte un truc, je dis : « Mais t’es sûr qu’on était ensemble ? J’ai pas vu du tout du tout du tout les mêmes choses que toi. ». Parce que oui on ne s’attarde pas sur les mêmes personnes ou les mêmes trucs. Et donc je trouvais marrant d’avoir le point de vue de l’homme et le point de vue de la femme sur la même histoire quoi. Mais bon vu comme c’est parti, je sais pas si ça va être comme ça parce que là j’en suis déjà à je sais pas combien de pages et ils viennent de se rencontrer alors c’est mal barré. Peut-être que c’est ce qui m’a fait m’arrêter, je sais pas. On verra. Peut-être que ça tournera autrement. Je sais pas. Donc il y a celui-là, il y en a un autre, oui il y en a un autre, c’était à un moment où j’étais en panne. Quand il y a eu cette histoire de jeu de pistes là où ça avançait pas parce que le père ça me bloquait tout. J’avais commencé un truc c’était un proverbe par jour. Alors je piochais un proverbe et je faisais une histoire par rapport à un proverbe. Oh c’était des histoires courtes, ça faisait quoi… Deux pages. Mais voilà, je trouvais ça marrant. À chaque proverbe son histoire ça s’appelle. Donc j’en ai fait pas mal déjà mais c’est à l’arrêt puisqu’après Garance a bien voulu se remettre en route avec Jeux de Pistes. Après là j’ai commencé une autre histoire qui est pour ado, plus, qui s’appelle L’enfant de trop. Là c’est l’histoire d’une adoption. Une enfant qui est adoptée dans une famille où il y a déjà plusieurs enfants donc les problèmes que ça entraîne et autre. Et puis j’ai les aventures de Quill et Parker qui ont commencé aussi ! Plus, là j’écris pour l’une de mes amies qui a monté une compagnie, « Scène en soi » ça s’appelle, c’est sur Pennautier. Et ses cours marchent bien, puis elle elle a été primée puisqu’elle fait du théâtre depuis plus de 20 ans. Elle a été primée dans une pièce qu’elle joue beaucoup, enfin là en ce moment elle va tourner un peu partout. Et voilà donc j’écris pour elle aussi, pour le théâtre donc ça fait beaucoup beaucoup de choses mais c’est bien.
L :
Ça permet d’être très créatif. De libérer l’imagination.
M :
C’est ça.
L :
Mais il faut pouvoir s’y retrouver avec tous ces projets. Moi je pourrais pas. J’arrive pas à faire plusieurs projets à la fois, moi c’est l’un après l’autre. Je suis incapable de faire plusieurs projets à la fois.
M :
Pourtant les femmes on est multitâches.
L :
Oui, c’est vrai… Mais j’y arrive pas. Pourtant là je suis sur un recueil de poésie et parfois j’ai plus envie d’écrire de poésie, j’ai envie de commencer le roman que j’ai en tête donc je me dis que je vais lancer la chose mais y’a quelque chose qui me retient de me dire : « T’as pas fini le recueil. ».
M :
C’est pas grave. Vas-y. Vas-y. Il se finira quand ce sera le moment le recueil. Il faut s’écouter. Il faut s’écouter. Tu vois j’ai beaucoup écrit de poésie aussi. D’ailleurs Serge m’a dit : « Non non, tu vas faire des textes de chansons toi ! » ; « T’es sûr ? ». Parce qu’en fait j’écrivais mais c’était des poésies bon, j’ai fait des sonnets, comme tout le monde mais après c’était vraiment en vers libre. J’adore les vers libres. J’ai un cahier là où j’ai plein de trucs dedans. Mais c’est des trucs qui remontent de loin. Y’avait un poème, tu vas peut-être te moquer de moi, c’est très court mais je trouvais ça joli. Attends, comment c’était ?… Je sais plus, j’ai perdu. C’était un truc avec les yeux. « Créé par ton regard / J’habite dans tes yeux / Arrosé par tes larmes / À l’abri de tes cils / Je fleuris un iris / Et quand tu fermes les paupières / Je dors ». C’est joli non ?
L :
C’est très joli oui.
M :
J’avais bien aimé. J’ai écrit ça je devais avoir 18 ans. Puis celui-là je l’ai.
L :
C’est très joli oui, c’est très poétique. Et l’image est magnifique.
M :
Oui j’avais bien aimé l’iris. « Je fleuris un iris ». Je trouvais ça joli.
L :
Oui c’est une belle image. J’aime beaucoup, j’aime beaucoup.
M :
C’est pas dit qu’un jour je reviendrai pas à la poésie. On sait jamais.
L :
Ben qui sait ? Ça peut pas toujours être la même chose tout au long d’un vie.
M :
Oui parce que ce qu’il y a dans les textes de chansons c’est que des fois tu pars avec une idée, et à l’arrivée tu as tout autre chose que ce que tu voulais parce que tous les compositeurs, mais quels qu’ils soient, que ce soit Serge ou un autre, ils veulent des trucs qui sonnent. Il faut des mots qui sonnent. Et ça te dénature tout. Toi tu étais là avec ton idée bien romantique et paf ça y est il faut mettre autre chose. Et ça va pas. Ça marche pas. Donc du coup ça te fait changer un mot, ça te change le sens de ta phrase et finalement à l’arrivée tu voulais faire un texte sur les choux et tu as un truc sur les carottes. Ça n’a rien à voir.
L :
Oui ça n’a rien à voir. Et donc tu es plus quand même chanson… Enfin tu préfères écrire de la chanson ou de la poésie ?
M :
La poésie, oui la poésie.
L :
C’est beaucoup plus libre.
M :
Oui oui oui. Parce que là je suis obligée de suivre une mélodie en plus. Parce qu’au début si tu veux on faisait, quand on a écrit beaucoup beaucoup de chansons, parce que je crois qu’on a, je sais pas combien on a de textes, enfin de chansons complètes déposées. Lui il a mille trucs à la SACEM. Mille tout rond. Mille compositions. Mais moi je sais pas. J’ai dû en faire 400 avec lui je crois. J’ai fait les textes et il a fait les musiques. Mais au début j’avais réussi à lui dire : « Non mais tu vois ça serait sympa si tu vois c’est moi qui fais le texte d’abord, et une fois c’est toi la musique. ». Comme ça ça me permettait de temps en temps de pouvoir… Mais ça lui allait pas. C’est vrai que bon, c’est pas facile.
L :
Non, mais après je trouve que c’est joli de pouvoir travailler de cette façon en couple finalement. Ça fait un beau duo d’artistes je trouve. Entre l’écriture et la musique…
M :
Y’a eu des fois où on s’est, pour un mot, non, puis moi : « Non je le changerai pas celui-là ! Non celui-là non je le changerai pas ! ». Et lui : « Mais il va pas ! Mais tu vois bien qu’il va pas, ça va pas du tout, mais tu le changes. » ; « Non, celui-là non ! J’y tiens. Tu peux changer tous les autres mais celui-là non. ». C’est affreux !
(rires)
L :
Pour un mot ça peut aller loin oui… Concernant les réseaux sociaux, où est-ce qu’on peut te trouver pour suivre ton actualité ?
M :
Sur Facebook, Marie André. J’ai Marie André ma page, et puis j’ai Marie André auteure, c’est la page qu’ils font sur Facebook. Et puis sur Instagram, c’est Marie André auteure je crois que c’est.
L :
Et dernière question pour terminer cet échange. Est-ce que tu peux nous dire où est-ce qu’on peut découvrir et acheter tes ouvrages pour ceux que ça intéresse ?
M :
Amazon et puis si on vient me voir dans les futurs salons !
(rires)
M :
Non on peut les commander dans n’importe quelle librairie et puis à La Fnac, tous ces trucs-là, Cultura, La Fnac. Faut commander. Puis sur toutes les plateformes parce que j’ai vu sur internet. L’autre jour j’étais étonnée parce que je suis sur des trucs je savais même pas que ça existait. Et comme c’est pas moi qui m’en occupe forcément. Oui oui, à chaque fois il me met sur toutes les plateformes.
L :
C’est bien ! Au moins ça diversifie les choses et tout le monde peut te trouver un peu partout.
M :
J’ai vu sur Amazon pour Jeux de Pistes que j’avais eu quelques commentaires. Bon il n’y en a pas des milliers mais bon, il y en a eu un petit peu.
L :
Ah c’est toujours valorisant d’avoir des commentaires sur Amazon.
M :
Oui je crois qu’il y en a une dizaine avec des 5 étoiles partout !
L :
En plus ! Bon ben écoute, c’était… Super ! J’ai adoré cet échange entre nous.
M :
Moi aussi, je te remercie beaucoup.
L :
Avec grand plaisir ! ça m’a fait tout aussi plaisir vraiment de te découvrir et de permettre aux autres de te découvrir également. J’espère aussi qu’ils auront apprécié notre interview. Je vais te souhaiter… Je te remercie une nouvelle fois encore.
M :
Moi aussi, moi aussi parce que vraiment j’ai beaucoup aimé.
L :
Eh bien je suis ravie que ça t’ait plu aussi, vraiment. Donc si ça peut faire du bien aussi, et permettre de te faire découvrir à d’autres personnes, même si je n’ai pas une très grande renommée, pour l’instant peut-être.
M :
Non mais ça va venir ! Je le sens bien !
L :
Ben j’espère, ce serait chouette que je sois un peu plus connue autant pour mes propres livres que pour les auteurs que je fais découvrir. C’est important aussi de valoriser ces auteurs qui ne sont pas connus, c’est important, les auteurs locaux. Qu’on ne connait pas assez, et qui pourtant sont d’une richesse extraordinaire.
M :
Et j’attends ton bouquin là !
L :
Oui, promis ! (rires). Bon ben merci à vous aussi d’avoir suivi cette interview et puis je vous dis à très bientôt !
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