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Échange avec Éric Brout, auteur du roman « Dévorés par la clarté »

Laurie Fourniaudou

Dimanche 29 janvier, j’ai eu le plaisir d’interviewer Éric Brout que j’ai rencontré au salon du livre de Rouvenac, comme Marie-Claire Touya et Lorelei Martin.  

Éric est l’auteur d’un roman, Dévorés par la clarté, mais a aussi le statut de dramaturge et scénariste de films. Notre discussion a été l’occasion d’en savoir plus sur son profil et sur son univers.

J’espère en tout cas que vous apprécierez de découvrir cet auteur plein de connaissances !

Podcast de l'interview

Où acheter son roman :
La Boutique des Songes

Vidéo de l'interview

Transcription de l'interview

L :
Bonjour Eric, merci d’avoir accepté mon interview. Pour démarrer, est-ce que vous pourriez vous présenter en quelques mots ?

E :
Alors donc, me présenter… Je suis auteur, écrivain, j’ai écrit des pièces de théâtre, des scénarios de film et des romans. Un roman ! Voilà.

L :
Alors j’ai vu que vous avez obtenu au cours de votre vite un baccalauréat scientifique, vous êtes devenu opérateur de production dans une usine de semi-conducteurs et vous avez également joué au théâtre. Est-ce que vous pourriez dire un petit peu plus sur votre parcours professionnel et sur tout ce que vous avez réalisé au cours de votre vie professionnellement parlant ?

E :
Alors, au niveau professionnel, c’est-à-dire quand j’ai fait des métiers que ça soit opérateur de production, réceptionniste, tout ça au fil des années, j’ai toujours à côté développé un côté artistique, soit par l’écriture, en particulier par l’écriture, donc l’écriture de pièces de théâtre, aussi la mise en scène, jouer, ainsi que la création d’une troupe de théâtre aussi à Aix-en-Provence, ça c’était la période où j’étais réceptionniste, euh, non, j’étais opérateur de production. Et ensuite, à Marseille quand j’étais réceptionniste d’hôtel, là j’ai fait des courts-métrages et scénarios de films aussi.

L :
D’accord donc vous avez fait pas mal de choses autour de l’écriture en même temps que vos métiers.

E :
Voilà. Au début j’aimais bien le théâtre parce que je trouve que ça équilibre le corps et l’esprit. C’est pas que écrire. Il y a un aspect joué et corporel. Après je me suis dit quand même que l’époque c’était… Pour vivre du théâtre… J’essayais à côté aussi de développer et que ça fonctionne, des scénarios de films parce que c’est plus dans l’époque. Donc j’ai commencé à en écrire mais bon là… Je suis autodidacte, j’ai pas fait d’école. Y’a déjà des réseaux quand vous… Vous suivez des cours tout ça, vous rencontrez… Et là c’est assez difficile. J’ai peut-être pas assez développé le côté réseau. C’est le problème des… Je pense qu’il y a deux catégories de gens les rêveurs et les traqueurs. C’est-à-dire qu’il y en a qui développent, qui écrivent et pour qui les interactions avec les autres c’est plus difficile. On a l’impression un peu desfois de perdre du temps, ce qui est faux, ce qui est totalement faux parce qu’il faut équilibrer les deux. Alors qu’il y en a d’autres c’est vraiment des traqueurs, c’est à dire ils parlent bien, ils savent faire des réseaux, informer tout ça mais au niveau de développer des projets, ils peuvent y arriver si justement à travailler sur ça, à développer des projets parce que créer un réseau c’est un projet, développer une création, voilà.

L :
Concernant votre expérience dans le théâtre justement, d’où vous est venu cet intérêt pour cette discipline ?

E :
C’est vrai que ça a commencé par le théâtre… Moi j’ai fait des études scientifiques donc j’étais pas du tout à ma place déjà et… C’est difficile à dire. Je pense que le théâtre… Je pense que c’est quelque chose qui m’est vraiment intrinsèquement personnelle. C’est-à-dire que, souvent quand on a des rêves, dont des projets tout ça, on s’inspire souvent des gens, desfois on refait les rêves des parents. Donc ce ne sont pas vraiment nos rêves. Votre avez votre père qui a été instituteur, vous voulez être institutrice, etc. Et là c’est vrai que c’était incompréhensible au niveau de ma famille que je veuille faire du théâtre. Mon père était ouvrier, après il a été technicien, après il a monté sa société, il a évolué. Ma mère a été institutrice, directrice tout ça mais y’a aucun rapport avec le théâtre. Donc quand y’a des trucs qui apparaissent comme ça, c’est en général le vrai rêve de la personne. Le problème c’est qu’elle reste souvent dans un environnement où on comprend pas trop. Souvent on est appuyé, souvent au contraire on est, on n’est pas trop… Voilà. On nous dit de faire quelque chose de plus sérieux, tu ne pourras pas vivre de ça…

L :
Vous écriviez des pièces, est-ce que vous les jouiez aussi ? Vous faisiez les deux… les deux rôles ?

E :
Oui, oui oui ! Parce qu’on avait fait une troupe de théâtre là, avec des étudiants principalement, et ouais ouais ouais c’était le… On avait écrit la pièce et puis j’avais un rôle et y’avait aussi d’autres personnes… C’était un groupe quoi ! On était 5. 5/6 desfois. On répétait dans un centre social et on a joué des spectacles. Après on a trouvé des lieux dans des maisons de retraite, dans des petits festivals, etc., etc.

L :
Qu’est-ce qu’elle est devenue cette compagnie que vous avez créée ?

E :
Oh ben elle s’est dissoute au bout d’un moment parce que… Ce qu’il s’est passé c’est que… Au bout d’un moment, y’a eu un changement et je me suis dit… Je me suis lancé dans les scénarios de films. Y’avait deux aspects. Je pense que… J’avais un aspect positif c’est-à-dire de me mettre vraiment dans l’humeur de l’époque c’est-à-dire plutôt les scénarios de films, donc tout ce qui est film, télévision, audiovisuel et le théâtre je voyais plutôt un truc ancien. Donc je me suis dit ça. Et d’un autre côté, y’a un aspect aussi caché où je me suis dit… Peut-être que… Y’a eu une période où j’évitais un peu les interactions avec les gens. C’était une stratégie… C’était pas de l’autisme c’était une stratégie par rapport à une technique… Si vous voulez le bouquin que j’ai écrit là, Dévorés par la clarté, je me suis inspiré d’une tradition de l’ancien Mexique, je vous ai bien précisé. Donc ça c’est la période, quand je suis passé au scénario de films, je me suis immergé encore plus dans cette tradition. Et ils avaient une technique qui s’appelait « La Récapitulation », c’est-à-dire le fait de revoir, y’en a qui le font, moi je connais des personnes qui le font naturellement. À l’université y’en avait une qui disait : « Moi le soir, je revois ma journée. Après je fais des ajustements tout ça, je vois ce qui a fonctionné et… La journée suivante j’essaie d’améliorer les choses. ». Moi ça me paraissait très étrange mais bon. Et eux en effet, dans la tradition, ils ont une technique qu’ils appellent « La Récapitulation », c’est-à-dire revoir des événements passés, exactement, c’est-à-dire on essaye de revisualiser la scène, mais on fait aussi une respiration avec. Ce qui permet d’enlever l’énergie qui était dans l’interaction et aussi de redonner l’énergie de l’autre personne à l’autre personne. Voilà. C’est une espère de nettoyage énergétique tout en gardant la richesse de l’expérience. Donc la stratégie d’éviter les interactions pour garder son énergie, c’est pas fonctionnel parce que c’est une dérive de cette technique. Parce que le but au contraire c’est de s’ouvrir à la vie, d’apprendre et tout et pas de s’isoler comme je l’ai fait.

L :
Et aujourd’hui à titre personnel, est-ce que vous continuez encore à jouer au théâtre ?

E :
Au théâtre oui ! J’ai ce bouquin-là, je l’ai écrit après le roman. Toasted Chickens qui est une pièce de théâtre. Je sais pas si elle y était quand vous êtes passée [au salon de Rouvenac] ?

L :
Je sais plus, j’ai pas le souvenir.

E :
Elle y était peut-être pas. Je l’ai écrite après le bouquin, y’a marqué 2022. Et justement, c’était pour pallier à ce problème, comme j’avais jeté toute les pièces de théâtre que j’avais faites et tout ça, je me suis dit : « Je vais en écrire une qui résumera tout ». Bon elle résume pas mais… Je trouve qu’elle a une qualité qui est même plus intéressante que celles que j’ai écrites avant. Ça c’est une comédie, une comédie policière. Je voulais que ça soit plus léger dans la comédie. À l’intérieur j’ai intégré des thèmes sur cette tradition ancienne.

L :
Est-ce que vous pouvez nous dire depuis quand est-ce que vous écrivez au juste ? Je suppose que ça date d’il y a un petit moment vu que vous dites que le théâtre était intrinsèquement vôtre. Et donc l’écriture dans sa globalité, ça date de toujours ?

E :
Ça date depuis un moment. Moi je suis pas le genre de personnes qui va dire « déjà à 7 ans… ». Moi je suis pas trop dans l’écriture, je suis pas trop dans l’écriture pure, voilà. J’ai commencé par des sketchs, j’aimais bien écrire des sketchs, voilà. Donc c’était l’écriture de sketchs parce qu’après c’était le fait de jouer. Mes parents étaient à la campagne et j’allais jouer… Je m’éloignais de la maison, il y avait la campagne, il y avait personne, seulement des rochers… Et j’allais m’entraîner à jouer des sketchs là-bas.

L :
Donc vous ce qui importait c’était l’écriture ET le jeu aussi qui avait derrière, si je comprends bien.

E :
Ouais, ouais ouais tout à fait. Moi j’ai fait des études scientifiques donc j’étais au collège, lycée… Bon j’étais orienté de manière scientifique et j’ai senti que si je commençais à lire des bouquins, ça allait m’absorber et que je réussirais pas mes études. Donc j’ai fait exprès de pas lire trop. De pas lire même, je voulais pas. C’est bizarre ça, c’est bizarre. Et c’est vrai que j’ai bien réussi au niveau des mathématiques tout ça mais y’avait ce truc bizarrement… Ah oui mon père écrivait c’est ça. Ça y est, on y est ! C’est que mon père il écrivait. À côté le week-end il écrivait. De temps en temps il écrivait. Donc c’est ça. Donc c’est pour ça que je suis pas un écrivain… J’ai copié le rêve de mon père. Mais le théâtre, ça c’est beaucoup plus étrange, ça c’était plus moi. Et donc c’est vrai que… Mettons le mercredi, j’avais une mère qui était un peu directive et… on pouvait sortir avec les voisins tout ça mais souvent on restait à la maison. Et donc moi je faisais semblant de travailler et j’écrivais de sketchs quoi.

L :
Et pour revenir à vos scénarios de films, est-ce que vous savez combien vous en avez écrit au juste et est-ce qu’ils tous été mis en scène ?

E :
Les scénarios… Bon c’était un peu un délire parce qu’après… C’est des millions d’euros d’investissement. Donc moi je les présentais toujours au Trophée du Premier Scénario. J’envoyais, naïvement et puis bon j’étais jamais… Parce que bon y’a quand même du piston. Puis après j’ai vu vraiment des réalisateurs qui me disaient : « Il faut commencer par un court-métrage, pas commencer par un scénario de film. ». Donc après j’ai vu une association à Marseille, « Les ?? de Marseille », et j’ai, grâce à… une personne qui s’appelait Michel, eu tout le matériel pour filmer tout ça. On a fait, aussi avec d’autres acteurs, le court-métrage. Un petit ??, il est sur internet.

L :
Concernant votre roman, puisque vous en avez écrit un, est-ce que vous pouvez en dire un petit peu plus et expliquer de quoi est-ce qu’il parle exactement ? Donc il s’appelle Dévorés par la clarté, est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus à ce sujet ?

E :
Alors, oui. Bon déjà « la clarté » c’est toujours ambigu parce que justement déjà on est dans la clarté. C’est-à-dire que si je dis « dévorés par la clarté », je vais affirmer que la clarté peut être dévorante. Et le principe de la clarté c’est d’affirmer les choses comme des vérités absolues. On est tous plus ou moins, à divers degrés, appelés, je sais pas, fascinés par cette clarté. Ou aveuglés, mais j’aime pas trop le terme « aveuglés ». Mais voilà c’est quand on reste figé dans un point de vue de la clarté. Par contre c’est vrai que desfois il y a une qualité de clarté qui est, je dirais, positive où on est en silence, où les choses sont fluides, les événements s’enchaînent d’une manière fluide, voilà. On sent qu’on est dans le flux de la vie quoi. Et y’a une qualité de clarté, au contraire, ce qui met une rigidité c’est-à-dire voilà, et genre voilà je prendrai pas de céréales sucrées au petit-déjeuner… De temps en temps on pourrait le faire. Ou à l’extrême ça peut être dans le terrorisme, dans l’extrémisme religieux, une espèce de clarté où on peut tuer des gens parce qu’après on va aller au paradis… ça va loin la clarté, c’est… Il faudrait presque partir du point de vue qu’il n’existe pas de vérité absolue. Et là on peut dire que je suis en train d’énoncer une clarté. Donc le truc c’est… C’est difficile à en sortir. C’est savoir que… Déjà je pense qu’on s’éloigne de la clarté négative quand on nuance les choses. Parce que la clarté sombre, ou négative, c’est beaucoup géré par le mental. On a trouvé un truc, on voudrait que ça fonctionne pour tout. On emboucane, les méthodes thérapeutiques, on voudrait qu’elles fonctionnent pour tout et puis… On le voit concrètement. Y’en a pour qui, ça va marcher pour certaines personnes, d’autres qui vont tomber malades, etc., etc. La clarté c’est qu’on voudrait que ce soit vrai pour tout le monde, le remède… Ce n’est pas uniquement financier. On peut parler des vaccins. C’est intéressant parce que moi j’ai pas parlé, j’ai parlé peut-être de deux pages du vaccin. Ensuite j’ai senti que c’était, je le mettrais sur le point de vue qu’on est quand même différents, bien qu’on ait tous deux jambes, deux bras, et encore y’en a qui ont vécu des accidents, mais physiquement on est différents. Beau, mince, grand, cheveux, formes de visage, tout. Donc on peut se dire que ça fonctionne pour tout le monde. 

L :
En soi ce que vous racontez dans le roman c’est un personnage, le personnage principal, qui va découvrir un autre monde. Vous racontez sa quête, sa recherche pour vaincre la pandémie qui règne sur la Terre. Donc c’est ça que vous racontez dans votre roman qui mêle science-fiction, fantastique et où règne une pandémie sur la Terre, une grave pandémie. Est-ce que vous pouvez nous dire d’où vous est venu cette inspiration de cette histoire ? Est-ce que vous vous appuyez sur votre environnement, sur vos connaissances ou simplement sur votre inspiration ? Comment est-ce que vous avez fait pour écrire ce roman ?

E :
Oui d’abord c’est précisé, comme je vous l’avais déjà dit. J’ai commencé à écrire le roman 5 ans avant la pandémie covid, et je l’ai terminé au moment du premier confinement. J’avais les cartons de livres, et je pouvais pas les vendre puisqu’on était confinés. Bon après, la remarque c’est souvent, vous voyez dans le futur, vous êtes prédicateur, voyant mais bon. Pourquoi j’ai parlé d’une pandémie ? Il m’est arrivé un problème de santé, et ça a été une manière thérapeutique peut-être, en écrivant ce roman, de traiter ce sujet. Donc ça faisait partie déjà de… La pandémie c’est une problématique de santé, une santé générale, généralisée, une population entière.

L :
Par rapport à l’écriture pure de votre roman, est-ce que vous avez des auteurs que vous appréciez particulièrement ou qui vous inspirent ?

E :
Donc moi par rapport à la tradition dont je vous parle, c’est Carlos Castaneda, qui a été un ethnologue, qui a fait des études en ethnologie et en anthropologie, dans les années 60. Il est allé au Mexique et il aurait ramené une tradition dont cette tradition-là qu’il développe. Il a écrit des best-sellers. Son premier livre c’était une thèse un peu, une forme de thèse, et ça a tellement bien marché que ça a été édité. C’était L’herbe du diable et la petite fumée, les gens en général se sont arrêtés à ça. Comme c’était les années 60 qu’il y avait les trucs de drogue tout ça, le sorcier qui faisait ???, c’est des lignées de sorciers. Il a été, dans ce genre de trucs on peut pas, une personne sensée ne peut pas d’elle-même aller vers ces personnes-là qui ont une telle connaissance parce que y’a quelque chose en nous qui se sent menacé. C’est-à-dire une personne, je dirais, équilibrée, elle peut pas d’elle-même aller vers ça. Donc souvent c’est par la ruse qu’on attrape les gens. Donc eux ils ont utilisé la ruse, ils lui ont fait miroiter l’effet des plantes psychotropes, c’est-à-dire qui changent la perception. Donc ça, ça a plu à Carlos Castaneda donc il a commencé, il était tout content. Et après il s’est rendu compte dans ses autres livres où il parle plus de plantes, tout ça parce que le sorcier qui l’a instruit lui a montré qu’il était pas nécessaire de prendre des plantes. Et que même, c’était mieux de pas utiliser de plantes mais plutôt les mouvements corporels. Les traditions du yoga, tout ça… Mais bon c’est des mouvements qui sont différents. Après il a écrit des bouquins, voilà, où l’aspect plante a diminué de plus en plus, et où est apparu de plus en plus le mouvement corporel. Vers la fin, dans ses derniers livres, il a écrit un livre qui s’appelait Passes Magiquess, il y a des mouvements corporels, le livre ne parle que de ça. À travers des mouvements corporels, modifier sa perception. On modifie pas sa perception pour modifier sa perception, il cherchait des états de silence intérieur. On voit tout ça dans le Bouddhisme mais… C’est intéressant parce que ce matin y’a une amie qui m’a fait voir une émission sur le Bouddhisme et c’est pas du Bouddhisme. Oui, à travers le silence, on va vers le bien-être, vers un équilibre émotionnel. Mais, est-ce que c’est la finalité ? C’est peut-être une des finalités, mais il y a aussi d’autres choses. C’est aussi une exploration. Par le silence de plus en plus la perception modifie et.. voilà. Après on revient, voilà, y’a des liens, on revient, il parle du chemin qui vient du cœur c’est-à-dire, c’est que y’a quand même une finalité, c’est, c’est intéressant ça, c’est… être sur un chemin qui a du cœur, c’est ça quand même leur objectif. Mais un chemin qui a du cœur, il faut sentir si c’est ça quoi. Mettons une personne elle dit : « Moi mon chemin du cœur c’est fonder une famille, des enfants, tout ça. », elle peut le faire et elle peut se sentir désemparée parce qu’au fond d’elle c’est ça elle sent qu’il manque quelque chose. Est-ce qu’elle a pas refait le rêve de ses parents ? C’est intéressant il parle du rêve qu’on refait à chaque fois. Et y’en a oui c’est ça ! Fonder une famille ça va les épanouir tout ça mais c’est pas forcément vrai pour tout le monde. C’est encore le truc, comme le vaccin, ce qui est vrai pour une personne n’est pas vrai… On est tous différents, voilà c’est ça ! C’est prendre conscience qu’on est différents. C’est la biodiversité humaine. Voilà on parle de biodiversité, mais il y a aussi la biodiversité humaine.

L :
Eh bien merci d’avoir répondu aussi clairement et précisément. C’est intéressant.

E :
Sur la clarté ?

L :
Bien sûr ! Et maintenant concernant la publication de votre livre Dévorés par la clarté, est-ce que vous êtes passé par une maison d’édition ou est-ce que vous vous êtes autoédité ?

E :
Je me suis autoédité parce que pendant 1 an j’ai commencé à envoyer l’écrit mais je le reprenais… mais bon il était terminé. Après j’ai amélioré un tout petit peu plus mais bon, si les maisons d’édition avaient été intéressées, j’avais déjà donné un travail correct. Et donc j’ai commencé par les grandes maisons d’édition, j’ai été refusé, puis j’ai diminué, maisons d’édition moyenne, moins connues. Et après je suis tombée sur les plus petites maisons d’édition parce que là encore, que des refus. Y’en avait une là, je me rappelle même plus le nom, mais bon elle était… On était quand même dans les moyennes maisons d’édition. C’était une femme qui avait monté sa propre maison d’édition, mais qui principalement, presque à 90%, elle édite ses propres romans quoi. J’étais resté un peu… Elle m’a dit : « Sur un prochain… ». Et après quand je suis passé aux plus petites maisons d’édition, j’ai vu que… ça sert à rien d’être dans une petite maison d’édition parce que vos bénéfices vont être ridicules, c’est-à-dire quelques centimes. Ils ont pas les moyens de faire de la publicité, donc au bout d’un moment, c’est mon point de vue, si c’est pas accepté par une grande maison d’édition ou moyenne, autant le faire soi-même. Par contre après il faut tout faire.

L :
Et ça vous plaît justement le fait de pouvoir tout faire grâce à l’autoédition ou vous auriez préféré être pris par une maison d’édition ?

E :
Moi je trouve que c’est intéressant de pouvoir tout faire parce qu’au moins on est libre, y’a personne qui va nous… Mais c’est sûr que bon dans une grande maison d’édition qui accepte, c’est toujours…

L :
Toujours intéressant ?

E :
Ouais c’est sûr, ouais ouais !

L :
Et est-ce que vous avez réalisé beaucoup de dédicaces jusqu’à présent ?

E :
Ben oui. Alors là j’ai monté une micro-entreprise, pour officialiser le fait… Pour avoir un numéro de Siret. Sinon, là, avant, j’avais commandé une centaine, je les ai vendus, j’en suis à 50 autres. J’en ai recommandé 30. Par rapport à la micro-entreprise, quand même pour avoir une marge de bénéfices, j’ai été suivi par « C’est ma force », un groupe d’aide. Donc j’ai fait des bouquins grands formats que je vends plus chers. Parce que l’autre c’était pas viable financièrement, déjà que financièrement c’est difficile mais bon, là c’était… Pour que ce soit à peu près correct. Après c’est sûr que… C’est un projet, c’est un projet… Là je travaille sur un roman policier. Déjà c’est long à écrire et après faut vendre quoi. Pour en vivre… Mais bon là j’ai encore un peu de temps donc je vais… le roman policier je vais le terminer.

L :
Vous dites que vous êtes sur l’écriture d’un roman policier, est-ce que vous aimeriez vivre un jour de vos livres, enfin de vos romans ou c’est pas un objectif ?

E :
Ah oui l’objectif c’est d’être autonome financièrement. Je suis partie du point de vue que c’était intéressant un roman parce que on peut en faire une pièce de théâtre, on peut en faire un scénario de film. Y’a des romans qui ont marché et des films ont été faits à partir de là. Donc je me suis dit « C’est ça aussi ». Le roman c’est par rapport à ça. Une stratégie d’avoir plus de possibilités. Et grâce à internet tout ça, c’est plus facile d’écrire aussi.

L :
Pour revenir aux dédicaces, est-ce que quand vous en faites, vous aimez les moments de rencontre avec vos lecteurs et/ou futurs lecteurs ? Est-ce que ça vous plaît de parler avec eux, de discuter, de parler de votre roman actuel, est-ce que ces moments-là sont privilégiés pour vous ?

E :
Ça a du cœur, c’est ça qui… C’est enrichissant, ça permet aussi après d’écrire… Je pense que c’est, je dirais presque nécessaire. Ça me paraît assez étrange des personnes qui écrivent des livres et qui ne voudraient pas faire de séances de dédicaces. C’est pas pour l’égo, bon ça fait du bien à l’égo mais on apprend beaucoup de choses. On voit comment les gens réagissent, on apprend à vendre aussi. On voit certaines personnes, ce qu’on peut dire à certaines personnes ou à d’autres, voilà, jusqu’où on peut aller avec certaines personnes, ça apprend à être psychologue un peu.

L :
Est-ce que c’est grâce à ça que vous parvenez à vous faire connaître principalement ou est-ce que vous avez d’autres moyens de promouvoir vos ouvrages ?

E :
Ben là je travaille avec « C’est ma force » donc on essaie peu à peu d’augmenter ma visibilité sur internet. On a fait une page Facebook pro, après je ne sais pas trop comment ça se diffuse. Après le roman est aussi sur Amazon mais il va falloir que je rajoute des choses parce que… Je vais faire quelques petits changements parce que je ne suis pas satisfait. Puis j’ai eu un compte qu’actuellement j’ai fermé donc je peux même pas recevoir l’argent des ventes. Mais bon j’admets ne pas en avoir trop vendu sur Amazon parce que c’est dilué dans la masse. À moins vraiment de créer, y’en a qui le font, ça c’est des stratégies de traqueurs, la traque pure c’est-à-dire faire des réseaux, vous faites le truc, vous allez à un salon du livre, vous envoyez chaque fois sur Facebook, les photos, voilà. Vous essayez de fidéliser une espèce d’électorat. Donc y’a les chroniqueurs aussi, un peu ces stratégies-là vachement…

L :
C’est plus en direct pour vous que ça se passe mieux.

E :
Ouais, ouais j’avoue avoir un peu du mal avec tous les réseaux sociaux.

L :
Oui tout ce qui est virtuel.

E :
Oui mais c’est ça qu’il faudrait développer.

L :
Mais actuellement vous n’avez qu’une page Facebook professionnelle et sur Amazon mais sinon vous n’arrivez pas à…

E :
Il y a une personne de « C’est ma force » qui vend aussi des marque-pages, des couvertures de livres, tout ça. Et elle a fait une boutique et elle y a mis mon bouquin. Il y a peu de bouquins qui y sont présentés et il y est dessus. La boutique des songes, c’est ça.

L :
Et concernant vos projets futurs, vous nous avez parlé d’un roman policier, mais est-ce que vous avez d’autres projets en termes d’écriture, d’autres romans, peut-être d’autres scénarios aussi, je ne sais pas, dites-nous quels sont vos projets pour l’avenir ?

E :
Alors là… C’est déjà finir le roman policier. Les romans après, je pourrais écrire un bouquin justement plus sur la tradition du Mexique, mais le problème c’est que c’est… Encore sur la clarté c’est que la vie bouge tellement. La connaissance elle est pas figée. C’est très difficile d’en parler. Donc c’est pour ça que j’en ai parlé à travers des romans pour pas me présenter comme une personne qui parle d’une tradition, qui représente une tradition, c’est pas du tout ça. La tradition elle-même c’est plutôt les outils qui sont intéressants. Technique de récapitulation, faire des mouvements, l’énergie. Voilà c’est ça. Puis c’est aussi l’égo, dans cette tradition ils ont aussi beaucoup de trucs sur la traque c’est-à-dire qu’au bout d’un moment… Moi je donne pas beaucoup de choses sur mon histoire personnelle parce que, et encore j’en ai donné pas mal, vous dites votre histoire personnelle et d’après votre histoire personnelle, vous savez qui vous êtes, vous voyez. Y’a la perception qui se fixe c’est-à-dire que vous parlez de points d’assemblage. Vous avez des points d’assemblage qui vous font percevoir le monde. Et l’histoire personnelle en elle-même, c’est pour ça que ça va un peu à l’encontre de tout… Votre histoire personnelle fixe vos points d’assemblage. Une des techniques que faisaient ces sorciers étaient d’effacer leur histoire personnelle. Il vaut mieux en dire un minimum sur vous parce que plus vous en dites, plus au bout d’un moment : « Ah oui mais t’écris des livres, pourquoi tu fais de la randonnée… animateur de randonnée, animateur sportif, tu fais des livres… ». Après des prédilections. C’est incroyable de voir à quel point on se fige. Plus le temps avance, plus on a tendance à se figer. C’est pour ça que cette tradition elle ne plaît pas trop parce qu’elle va déranger. Elle ne nous maintient pas dans une espèce de confort personnel. Et c’est aussi sur ce silence intérieur c’est-à-dire quand vous êtes silencieux, y’a l’instant présent quoi. Votre histoire personnelle, au bout d’un moment elle tient plus trop quoi. Après c’est sûr qu’il ne faut pas faire n’importe quoi mais bon.  Le fait d’avoir une histoire personnelle, une perception bien fixée tout ça, c’est rassurant, c’est équilibrant. Il faut pas faire n’importe quoi. Mais au bout d’un moment, on risque de se figer. Y’a une espèce de mort.

L :
Eh bien écoutez c’est la fin de notre échange. J’ai posé toutes les questions que je pouvais poser. C’était très intéressant, merci d’y avoir répondu en tout cas. C’était un plaisir d’échanger avec vous. J’espère que ça vous a plu également. 

E :
Je trouvais que ce qui était intéressant c’est qu’on revienne sur l’histoire personnelle parce que vous en tant que journaliste, vous allez essayer de comprendre d’après l’histoire personnelle et c’est vrai que l’histoire personnelle, en effet, c’est à double tranchant.

L :
Bon ben en tout cas merci beaucoup pour tout, et j’espère que cette interview plaira aussi aux auditeurs qui nous écoutent. Je vais vous souhaiter une très bonne journée et à très bientôt. Merci !

E :
Merci au revoir !

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