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Laurie Fourniaudou

Rencontre avec Elena De Luycker, jeune romancière de 16 ans

Laurie Fourniaudou

Samedi 22 avril, j’ai rencontré la merveilleuse Elena De Luycker. Une jeune romancière qui a fait ses premiers pas dans l’écriture dès l’enfance.✍️

C’est une adolescente de 16 ans, presque 17, qui m’a accueillie avec un sourire communicatif et surtout, avec une gentillesse exemplaire. Nous nous sommes installées autour de la table ronde du salon, un thé fumant entre nos mains, avant d’entamer notre échange.

Une discussion fleurie par ses jolis mots et par son éloquence surprenante. Un dialogue inspirant sous toutes ses formes, et incroyablement mature.

Mais comment ai-je donc rencontré Elena ?

Eh bien cette écrivaine prometteuse n’est autre que la cousine de Swann Isern et la petite-fille de Marie André, deux auteures que j’ai interviewées en décembre 2022 et en mars 2023. Vous l’aurez sans doute compris, il s’agit là d’une vraie famille d’artistes !

Pour revenir à notre chère Elena, sachez qu’il s’agit d’une écrivaine resplendissante d’authenticité et de simplicité. Rêveuse, ambitieuse et talentueuse, elle saura vous captiver grâce à son histoire, son parcours et sa passion pour l’écriture.💫

J’ai passé un excellent moment à ses côtés, et j’espère que vous ressentirez toute les émotions que j’ai pu moi-même ressentir pendant cette heure merveilleuse. 

Sur ce, je vous laisse en compagnie d’Elena, et je vous souhaite une très belle découverte.✨

Podcast de l'interview

Vidéo de l'interview

Transcription de l'interview

L :
Bonjour Elena, merci beaucoup d’avoir accepté mon interview.

E :
Eh ben de rien !

L :
Je suis ravie de te poser ces quelques questions sur ton parcours et sur qui tu es. Donc on va peut-être commencer par la toute première question : est-ce que tu pourrais te présenter en quelques mots ?

E :
Quelques mots ça va être difficile.

L :
Ou en plusieurs mots c’est toi qui vois !

(rires)

E :
Je m’appelle Elena, j’ai 16 ans, bientôt 17 et j’écris depuis aussi loin que je me souvienne. J’ai beaucoup d’imagination donc tout ce qui est activité créative, tout ça, ça me touche beaucoup. Et après, je suis en terminale. Et voilà, c’est à peu près tout.

L :
Alors terminale… Tout a changé, donc je sais pas trop comment ça fonctionne exactement.

E :
Je suis dans une terminale improbable c’est-à-dire que je suis en terminale histoire géopolitique, physique-chimie, le truc qui n’existait pas avant. Même encore aujourd’hui, les gens te regardent bizarrement quand on dit ça, mais c’est pas grave.

L :
Et ça se passe bien au niveau des cours ?

E :
Ça va. Je suis assez bonne élève. J’ai beaucoup de facilités donc j’ai jamais eu trop à travailler et puis plus ça va et plus je me rends compte que ce serait quand même bien de se mettre à travailler parce que les résultats ils descendent un petit peu mais pour l’instant ça va je me débrouille.

L :
Bon tant mieux ! Alors tu nous as dit que tu écrivais depuis quasiment toujours. Est-ce que ça a toujours été inné chez toi et d’où te vient cette passion ?

E :
Honnêtement, je dirais que ça vient de la famille. Je sais que, enfin je pense que ça vient des gênes. Je suis pas sûre que ce soit possible d’un point de vue scientifique mais c’est pas grave. Parce que bon j’ai quand même une famille d’artistes et quand j’étais petite j’ai passé pas mal de week-ends chez mes grands-parents, et je me souviens écrire avec ma grand-mère, faire des poèmes, des histoires… On avait fait des histoires où… On en a retrouvé une y’a pas longtemps où j’avais fait les dessins car je savais pas encore écrire mais elle, elle avait écrit, je lui dictais ce qu’on voulait écrire. Je crois que ça a commencé comme ça avec les grands-parents, le week-end. Puis j’ai jamais arrêté depuis.

L :
Oui ça a toujours été là, présent, ça t’a pris comme ça, et ensuite tu n’as plus pu arrêter finalement.

E :
Je me suis rendu compte que ça faisait partie de moi.

L :
Et est-ce que tu lisais beaucoup en étant enfant, est-ce que ça t’a aidée à développer ce goût pour les histoires ?

E :
Je pense oui. Honnêtement… On me lisait des histoires quand j’étais pas en âge de les lire, mais après très vite j’ai commencé à lire toute seule, à beaucoup lire Le Club des 5, fin j’ai beaucoup beaucoup lu, je lis toujours, moins, j’ai arrêté de lire pendant la période collège-lycée, je lisais beaucoup moins, parce que manque de temps et parce que ado qui découvre internet. Les films ont pris beaucoup de place dans ma tête. Mais là depuis cette année je recommence à lire pas mal. Ce qui fait que ben d’ailleurs, hier soir au lieu de me coucher bien tôt pour me réveiller bien en forme, non non, il fallait que je finisse mon livre. Donc à 23h j’étais encore en train de lire alors que je m’étais dit 22h max. Mais bon c’est pas grave au moins je l’ai fini je sais ce qu’il se passe.

L :
En même temps quand on est pris dans une histoire comme ça c’est compliqué de s’en sortir.

E :
Ah c’est terrible !

L :
Donc tu as toujours écrit jusqu’à aujourd’hui. Est-ce que tu te souviens de certaines histoires que tu écrivais quand tu étais plus petite ? Est-ce que tu as gardé tous ces textes-là ?

E :
J’ai peut-être pas tout gardé mais j’ai gardé beaucoup de choses. Il y a pas très longtemps je m’étais amusée à ressortir tous mes carnets, et ça faisait une pile… Parce que bon j’ai écrit plein de choses, mais j’écrivais sur des feuilles, sur des carnets, sur l’ordi de la maison, avant d’avoir mon propre ordinateur. Le premier livre que j’ai sorti, j’avais pas d’ordinateur et du coup j’écrivais sur mon téléphone. Et après j’envoyais par mail à ma grand-mère et elle, elle le mettait sur le fichier Word. Ce qui a été très pénible après pour la mise en page mais c’est pas grave, moi tant que je pouvais écrire, tout allait bien. Après au niveau des histoires, oui je me rappelle de pas mal d’histoires, notamment une où j’avais tout prévu dans ma tête, je savais comment ça allait se passer, c’était deux jumelles qui allaient vivre des aventures. Et puis pendant que j’écris je suis incapable de suivre ce que je me suis dit parce que j’ai d’autres idées qui arrivent et donc finalement l’avion se mettait à brûler, je sais pas trop pourquoi. Et puis bon je me suis retrouvée là devant mon ordi à me dire : « Mais… Je peux pas continuer vu qu’il y a plus d’avion, il y a plus d’histoire. ». Et donc il y a toujours ça quelque part dans l’ordi… Y’a plein plein plein d’histoires.

L :
Donc tu écrivais vraiment énormément, tu étais très productive quand tu étais plus jeune.

E :
J’écrivais pas mal. J’étais incapable de finir mais je commençais plein de choses.

L :
Donc beaucoup de créativité.

E :
Oui ! J’arrivais pas à me canaliser dans un projet, ce que j’arrive un peu mieux à faire maintenant parce que j’ai grandi mais ce qui est encore difficile.

L :
J’ai l’impression que tu tiens un petit peu de ta grand-mère sur ça.

E :
Oui ! Oui c’est clair. Je crois qu’elle a 5 projets en même temps. Moi j’en ai 2 en même temps mais hier j’étais en train de faire la liste de toutes les idées que j’avais et je me suis rendu compte que si j’écrivais un livre par an j’en avais jusqu’à 50 ans.

L :
Ah quand même !

E :
Je me suis dit bon on va peut-être se calmer !

(rires)

L :
Donc tu prévois toute ta vie finalement.

E :
J’ai vu ça hier et je me suis dit : « Ffff, va falloir se calmer peut-être et vivre au jour le jour. ».

(rires)

L :
C’est ça le « problème » entre guillemets avec toutes les personnes qui sont créatives c’est vraiment apprendre à se canaliser.

E :
Savoir où on va et y aller !

L :
Et y aller jusqu’au bout c’est vrai ! Et qu’est-ce que t’apportait exactement l’écriture, est-ce que c’était une sorte de réconfort, d’escapade ?

 E :
Plusieurs choses je dirais. Déjà… Pouvoir… J’ai une imagination débordante qui fait que, même si j’écris pas, mon cerveau il tourne en permanence et je vais m’inventer des histoires. Et le fait de pouvoir écrire ça me permet de canaliser toute cette énergie, être plus posée et arrêter de me faire des films dans ma tête tout le temps car ça peut être désagréable de… Admettons je vais être sous la douche en train de réfléchir mais je vais commencer à m’imaginer que telle personne finalement je le connais mais c’est parce que ceci ou cela et m’inventer des histoires sur des choses de la réalité et après me perdre dedans et du coup ça me permet de me canaliser et puis également de m’inventer les histoires que j’ai toujours voulu lire et de pouvoir réaliser ce rêve d’enfant d’avoir une histoire parfaite qu’on voulait.

L :
Oui ça c’est vrai que c’est une très bonne chose.

E :
C’est de pouvoir se sentir entier.

L :
C’est une jolie façon de dire les choses. Se sentir entier. Et est-ce que tu as toujours rêvé de publier un livre ?

E :
Honnêtement, quand j’étais petite je pense pas que je réfléchissais jusqu’à la publication mais être la prochaine J.K Rowling, ça oui. J’avais pas les mots publier, édition, tout ça en tête, mais je savais que si j’arrivais à… Déjà ben comme ma grand-mère est auteure, déjà je me disais : « Si je pouvais être comme Manou, ce serait déjà un bel accomplissement. ». Donc ouais je pense que ça a toujours été dans mes rêves.

L :
Oui plus ou moins caché mais c’était toujours présent.

E :
Oui, c’est ça. De se dire : « Bon, si t’y arrives un jour, tu peux être fière de toi. ».

L :
Alors concernant ton parcours scolaire, pour le moment, donc tu nous as dit que tu étais en terminale, quel parcours scolaire est-ce que tu as ? Est-ce que ça a toujours été facile pour toi comme tu nous as dit que tu avais des facilités ?

E :
J’ai sauté une classe quand j’étais plus jeune, le CM1 parce que j’ai été déclarée Haut Potentiel Intellectuel. Et j’ai toujours eu des facilités et j’ai toujours tourné entre 16 et 18 de moyenne on va dire. Jusqu’à arriver en première, et là en première ben j’ai eu une année compliquée, j’ai eu pas mal d’absence parce que j’ai commencé à être encore plus angoissée qu’avant donc à pas réussir à revenir au lycée sans être stressée par le lycée en lui-même mais juste savoir que je pouvais pas y aller, ça bloquait. Et puis ça s’est un peu débloqué et du coup avec toutes ces absences j’ai vu que tout ce sur quoi je tenais, toutes mes facilités, ben ça tombe parce qu’il faut quand même que j’aie été en classe pour apprendre parce que j’apprends beaucoup en écoutant. Rien qu’en cours je retiens, je crois qu’on m’avait dit, 75% du cours donc c’est déjà pas mal. Mais comme j’étais plus en cours, j’ai compris que là il fallait commencer à réviser. Et c’est difficile parce que j’aurais dû m’y mettre plus tôt quand on me le disait. Mais bon, après j’ai toujours réussi à m’en sortir. Là cette année, ça a été un peu plus compliqué aussi mais ça allait et normalement, on a calculé et normalement j’ai mon bac donc c’est bien. Là il me reste quelques épreuves donc on va viser la mention, et puis on verra. Je dis pas laquelle parce que je veux pas être déçue. Mais bon, normalement ça devrait le faire.

L :
Et par la suite, au niveau de tes études, qu’est-ce que tu aimerais faire ?

E :
Eh bien ça a toujours été le grand débat dans ma tête parce que j’ai la moitié de ma famille qui est plutôt créative, et l’autre moitié qui est dans le pôle santé. Et moi j’ai toujours été entre les deux à me dire : « J’aime tout, je fais quoi ? ». Et puis ça se voit d’ailleurs sur mon bac qui est un peu littéraire, un peu scientifique, on sait pas trop. Et dernièrement j’ai fait un choix. Je me suis dit, enfin ça s’est un peu imposé à moi : « On va partir du côté littéraire, et donc l’an prochain on va partir dans tout ce qui est un peu cinéma, lettres, tout ça. ». Pour idéalement… J’aimerais être scénariste. Parce que comme ça pouvoir écrire et en même temps allier le cinéma parce que c’est deux grosses passions que j’ai et aussi parce que je me suis rendu compte que pour être auteur, y’avait pas de formations du tout du tout. Y’a aucune qualification, et du coup, en réfléchissant beaucoup, je me suis dit que peut-être qu’en étant scénariste, vu qu’il y a des écoles là-dedans tout ça, et en me faisant connaître comme ça d’abord, ça pourrait me faire une passerelle pour après être juste auteure. Puis qui sait, si ça trouve je me rendrais compte que peut-être scénariste ça me plairait encore plus et je serais auteure juste à côté. Mais, ce serait ça idéalement.

L :
C’est très intéressant ce que tu dis parce que mon frère qui a 17 ans, il rêve d’être réalisateur donc peut-être qu’un jour vous formerez un partenariat ensemble.

E :
Ah ça serait chouette !

L :
Oui c’est curieux, ça m’a frappée quand tu as dit « scénariste ». Mais c’est chouette vraiment, être scénariste ça allie le côté cinéma et le côté écrit forcément. Tu peux toujours créer des histoires qui seront mises en scène donc c’est chouette.

E :
Non seulement je crée et j’imagine, mais en plus j’ai l’opportunité de montrer aux autres exactement ce que je vois. Parce que dans les livres, chacun se crée sa propre image et là dans le cinéma je peux montrer aux gens l’image que moi j’ai donc bon d’un côté c’est déroutant pour celui qui regarde quand il a pas cette vision là, mais d’un autre, je pense que ça doit être un bel accomplissement pour celui qui a écrit l’histoire de savoir que tout le monde voit ce qui lui il a dans sa tête depuis le début.

L :
Et est-ce que ça te plairait de… que tes romans puissent devenir des films ?

E :
Ça pourrait être sympa ouais ! Ben avec Swann d’ailleurs on va essayer de travailler sur ses romans à elle pour essayer de les adapter donc. Initialement on était censées se faire un repas hier pour en discuter, tout ça, comment savoir comment travailler dessus mais ça a été annulé donc on verra la semaine prochaine. Mais c’est sûr que commencer avec les livres des autres et ensuite faire les miens, moi ça me va !

L :
Ce serait un beau projet à réaliser !

E :
Oui c’est ça. Oui ce serait génial.

L :
Et est-ce que, avec ta scolarité à côté, tu arrives à prendre le temps d’écrire ?

E :
Pas assez. Quand j’étais plus jeune, j’écrivais quand je voulais. J’avais juste à me poser à l’ordi ou à la table, y’avait pas beaucoup de cours donc ça allait. Arrivée au collège, j’avais 50 minutes de bus, matin et soir, et du coup j’écrivais dans le bus. J’écrivais sur mon téléphone, dans le bus. J’avais ma bonne routine, je savais que c’était comme ça, et j’étais assez productive. Et puis, arrivée au lycée, j’ai toujours le même temps de bus, sauf que j’ai un changement au milieu et du coup ça m’empêche d’écrire tout du long sinon ça voudrait dire que je fais un quart d’heure, puis une demi-heure, donc c’est pas pratique. Du coup la plupart du temps soit j’écris le soir quand il faudrait dormir, sinon j’écris en cours. Mes cours on a le droit à l’ordinateur, je suis pas souvent sur le cours, à côté j’ai des gens qui vont jouer au Solitaire ou à des jeux de voiture ou à Minecraft… Non non moi j’écris mon livre. Mais après je note le cours en parallèle parce que ça va j’arrive à entendre donc j’ai deux onglets ouverts et je jongle entre les deux. Mais c’est vrai que ces derniers temps, la majorité de mes écrits, je les fais sur l’ordi, pendant mon temps de cours ou alors entre deux cours, surtout au lycée car c’est ça qui me prend le plus de temps.

L :
Je comprends ce point de vue, j’aimais bien aussi écrire en cours. Mais moi c’était pas sur l’ordinateur, c’était sur un bout de papier.

E :
Oh ben les cours où j’ai pas le droit à l’ordi c’est sur le papier, et après je le recopie sur l’ordi.

L :
Et est-ce que, malgré ton ambition d’être scénariste, sur le long terme, tu aimerais quand même vivre de ta plume ?

E :
Oui. Je pense qu’idéalement, ce serait tout lâcher pour juste vivre de mes livres. Vivre du papier, de l’encre, c’est vraiment quelque chose que j’idéalise et que j’aimerais bien réaliser un jour.

L :
Oui, c’est vraiment ton plus grand rêve.

E :
Ça se réalisera mais je sais pas quand. Si ça pouvait se réaliser bientôt, ça m’arrangerait.

L :
Alors, concernant l’écriture aujourd’hui, est-ce que tu n’écris que des romans ou est-ce que tu as testé d’autres genres ?

E :
J’ai testé beaucoup de choses. J’ai commencé par des romans je pense et puis après quand j’étais petite, donc entre 6 et 10 ans je dirais, je commençais à écrire des BD, après j’ai écrit des nouvelles, c’était facile les nouvelles, y’avait pas à développer l’histoire comme dans un roman, c’est bien parce que les nouvelles je pouvais les finir sans avoir à travailler dessus pendant un an ! Et après j’ai écrit des poèmes aussi. Je me suis rendu compte que j’étais pas très douée à ça (rires). Mais j’adore écrire des poèmes et j’adore encore plus en lire. J’ai pas encore trouvé comment les rendre bien. Et après oui des romans, maintenant c’est principalement des romans. Et dès que j’ai une idée j’écris une petite nouvelle et après des fois j’arrive à les incorporer dans le roman pour rajouter quelque chose. Mais principalement des romans maintenant.

L :
Et est-ce que tu as des auteurs favoris qui t’inspirent dans l’écriture de tes ouvrages ?

E :
Oui j’en ai quelques-uns. Déjà J.K Rowling qui a bercé mon enfance. En fait, ça va pas être nécessairement des auteurs qui m’inspirent par leur parcours de vie mais plus des livres qui ont marqué ma mémoire quand j’étais petite, qui m’ont vraiment fait voyager, que ce soit Harry Potter, Le Club des 5 d’Enid Blyton, je les ai tous lus je pense. Avec mon cousin on les lisait ensemble et puis on se les échangeait. Et c’est vraiment des livres qui ont marqué mon enfance. Après y’a les Ellana de Pierre Bottero, c’est une trilogie que des cousines m’ont offerte en étant petite en nous disant : « À ce jour, toutes les personnes à qui on l’a prêté ont adoré. On va voir si vous dérogerez à la règle. ». Non, on n’a pas dérogé à la règle. Elles nous les ont prêtés à maman et moi et on les a achetés. Stephen King aussi j’aime beaucoup sa façon d’écrire. Donc je m’inspire de tout ce que je lis mais je vais pas vraiment avoir d’auteurs favoris. Je vais lire tous les livres mais je vais piocher à droite à gauche.

L :
Tu développes vraiment un tas de genres différents.

E :
Je lis tout. Là je lisais du fantastique et aussi bien demain je lirai un roman policier. Et puis après je lirai un roman d’horreur. Et puis après ça sera un roman historique. Je lis ce que je trouve que ce soit dans une bibliothèque, je vais arriver et voir : « Ah ce livre il brille ! On va le prendre et on va le lire. » mais sans savoir de quoi il parle au départ ou ce qu’on me donne ou n’importe. Je fais pas trop de distinction, je vais lire de tout. Comme ça, ça me permet d’élargir mes horizons et de découvrir plein de choses.

L :
Oui c’est vrai ça aussi, de développer ta culture littéraire aussi, découvrir aussi des auteurs qui ne sont pas très connus non plus. Ça aussi c’est intéressant. Et donc concernant tes romans, combien est-ce que tu en as écrit et combien est-ce que tu en as publié et qu’est-ce qu’ils racontent ? Raconte-nous un petit peu.

E :
Alors, écrits et pas terminés, beaucoup. Écrits et terminés, j’en ai fait donc trois, à ce jour. Pour l’instant un par an. Ce qui est pas mal. Bon après ils sont pas très gros. J’ai commencé avec le premier, donc, Le pouvoir de rêver. C’est un livre fantastique que j’ai sorti en juin 2020 donc qui raconte l’histoire d’une jeune fille qui a 19 ans et qui découvre que tout ce sur quoi son existence est basée c’est qu’un tissu de mensonges et qu’elle sait pas qui elle est. Et que les monstres, les vampires, tout l’imaginaire existe. Et elle se retrouve entraînée dans cette spirale à essayer de trouver du sens à sa vie, à ce monde et puis elle vit des aventures. J’étais initialement censée faire un tome 2 qui est commencé mais je me suis rendu compte que j’ai beaucoup changé de style d’écriture entre le premier, ne serait-ce qu’entre le début du premier et la fin parce que ben c’était mon premier livre donc j’ai tout appris dedans et y’a beaucoup de phrases qu’on a dû corriger parce qu’elles étaient lourdes, des phrases de 5 lignes où à la fin je changeais de sujet, du coup c’était plus possible parce qu’on fait les relectures avec ma grand-mère. Y’avait des fois où elle me disait : « Tu sais ce que tu voulais dire là ? » ; « Non ! » (rires). Et donc bon j’avais commencé à écrire le tome 2 et je me suis arrêté parce que j’avais besoin d’une pause et que j’avais commencé un autre livre en parallèle. Et quand j’ai voulu le reprendre, ça a coincé un peu. Je pense qu’un jour je le reprendrai parce que quand même j’y suis un peu attachée parce que c’est le premier mais il faudrait tout reprendre et pour l’instant j’ai pas la motivation.

L :
Tu avais quel âge quand tu as écrit celui-là ?

E :
Celui-là donc 2020, il est sorti je venais d’avoir 14 ans.

L :
Ah oui, très jeune. Tu peux être fière.

E :
Après donc le deuxième c’est : Et si ça t’arrivait ?. C’est le livre que j’ai écrit à 4 mains avec ma grand-mère et qui parle du harcèlement scolaire. Ce qui est drôle c’est qu’on n’a pas la même version des faits de comment on en est venues à l’écrire donc quand j’ai regardé l’interview, j’étais là : « Tu sais que tu dis pas la vérité ! ». Mais après je lui ai dit : « On n’est pas d’accord sur la version des faits. ». Mais c’est pas grave parce que en gros on va… Il me semble qu’elle avait prévu d’écrire un livre sur le harcèlement scolaire et puis effectivement on a vu que ça en parlait et elle m’avait demandé, vu que j’étais au collège à ce moment-là, de lui parler de ce que je pouvais voir ou de comment ça pouvait se passer, et puis est venue la question de : « Et toi, est-ce que ça t’est arrivé ? ». Et là je suis très peu sûre d’avoir répondu. Je pense que j’étais là : « Hum hum, oui. Étant donné que tu me le demandes comme ça…». Si elle me l’avait pas demandé cash, droit dans les yeux, je lui aurais pas répondu ou j’aurais dévié mais là, c’était posé de telle manière à ce que je puisse pas contourner. Donc je lui ai expliqué que j’avais pu vivre ça quand j’étais au collège. On a décidé d’écrire ensemble pour pouvoir aider… moi, les autres, les personnes qui vont être victimes, les personnes qui vont pouvoir voir. Ça va être, c’est une histoire, c’est romancé, c’est pas basé sur mon expérience, fin, un petit peu mais c’est très très romancé. Mais y’a les sentiments, les choses comme ça, ça va se retrouver, ça va être mes ressentis, donc ce livre il est à deux voix. Il va y avoir la voix de ma grand-mère, de l’amie chouette qui va m’aider, et la voix de moi, la personne qui est un peu triste et qui se fait un peu harceler et qui aimerait bien s’en sortir mais qui sait pas trop comment faire. Donc voilà, ça a été un livre qui a été très très intéressant à écrire, autant d’un point de vue purement théorique on va dire, de comment travailler avec quelqu’un d’autre. Autant c’était un sujet lourd et ça m’a permis moi de me délivrer et en même temps de me sentir utile. De me dire que peut-être que ce que je dis ça pourra aider d’autres personnes parce qu’on est beaucoup. Et puis on verra bien.

Et après le dernier livre, celui-là, mon petit bébé… Celui-là vraiment, pour l’instant, bon c’est le dernier mais c’est mon préféré. Il est différent des autres, il fait encore plus partie de moi que les autres. C’est donc Le triste monde des zèbres qui parle justement du monde des zèbres, en sachant que les zèbres ça va être les Hauts Potentiels Intellectuels. Ça va être mon ressenti face à tout ça, face à tout ce que j’ai pu vivre et qu’on m’a pas expliqué, que je comprenais pas mais il fallait le vivre quand même et puis ben me retrouver entraînée là-dedans et essayer d’en sortir et d’arriver à comprendre comment ça se passait quand on est à Haut Potentiel. Et de montrer qu’il y a vraiment une barrière entre nous et puis le monde extérieur. Autant les personnes du monde extérieur vont pas le ressentir et vont pas comprendre comment, pourquoi on va pouvoir être aussi distants, bizarres, mais, c’est très particulier. Et donc c’était un livre pour essayer d’expliquer tout ça. De délier les langues un peu et de pouvoir parler de mon ressenti. Pareil que pour les autres c’est pas mon histoire. Mais c’est mes ressentis. Essayer de m’inspirer de tout ça pour en faire une œuvre et qui sait aider des gens, à commencer par moi.

L :
Oui je comprends. Et est-ce que justement, tes deux derniers livres t’ont aidée ? Parce que tu dis que ça devait t’aider, mais est-ce que finalement ça a réussi à t’aider ?

E :
Je pense que oui. Le premier donc Et si ça t’arrivait ?, déjà parce que ça m’a permis de pouvoir en parler à d’autres personnes. Admettons, j’ai une meilleure amie depuis le primaire. On se connaît depuis toute petite et elle était au collège avec moi et je lui en ai jamais parlé. Elle a deux ans de plus que moi donc on n’était pas dans la même classe, je lui en ai jamais parlé et en fait, ben elle a appris que j’écrivais des livres parce que je lui ai pas caché mais elle a appris que j’avais pu vivre ça en lisant ce livre. Je lui ai donc passé, elle était pas du tout au courant et à un moment donné elle m’a envoyé un message en me disant : « Ça ressemble drôlement à notre collège quand même ! Et y’a des histoires, ça fait tilt. T’aurais pas vécu tout ça par hasard ? ». Et donc là ben je lui ai expliqué tout ça, on en a longuement parlé et pareil avec maman, je pense que si on n’avait pas écrit ce livre, soit j’en aurais jamais parlé, soit j’aurais attendu longtemps. Pas tant parce que c’était une plaie parce que j’arrivais à peu près à le gérer, mais plus parce que j’ai tendance à minimiser tout ce que je vis et que du coup ben pour moi, il y en a plein d’autres qui le vivent, parfois bien plus graves, donc c’est pas important. On passe à autre chose, si j’ai réussi à le gérer c’est qu’il y a pas besoin d’en parler. Et pour celui-là, ça a été beaucoup plus compliqué parce que j’ai dû faire des recherches sur les personnes à Haut Potentiel, ceci, cela, les différents archétypes. Et je pense que, c’était pendant mon année de première, je pense que ça aussi ça a joué à me faire sentir pas très bien pendant un moment parce que j’ai fouillé, j’ai déterré plein de choses que je voulais pas forcément voir pour essayer d’en faire quelque chose de vrai. Donc j’ai déterré plein de choses qui étaient enfouies, qui faisaient mal. Donc à un moment donné ça allait pas trop, et j’en avais parlé à maman qui m’avait dit : « Mais s’il te fait du mal, arrête-le, arrête ! ». Mais le problème c’est que je savais que ça allait me faire du bien après. C’est ce passage en bas pour pouvoir après remonter. Et puis finalement il est sorti et il est exactement comme je le voyais dans ma tête et il est vrai je trouve. Il décrit très bien ce que j’ai vécu sans être modeste. Et il m’aide parce qu’il est réel donc tout ce que j’ai vécu c’est réel, c’est dans un livre, je suis pas toute seule et ça m’a aidée à extérioriser tout ça et à me dire que tout ce que je ressentais ça pouvait être normal pour un certain type de personnes et que ça existe.

L :
Ben j’ai lu ce livre justement parce que ta grand-mère me l’a offert, je l’ai oublié malheureusement j’aurais aimé que tu me le dédicaces mais je l’ai oublié, mais j’ai beaucoup aimé ce livre parce que justement on arrive à mieux comprendre le monde des zèbres, et il y a eu une période de ma vie où je me suis posée aussi ce genre de questions sur les hauts potentiels, sur tous cet univers, et je trouve que c’était vraiment bien écrit, très bien décrit, et on peut même se reconnaître à certains passages. Et je trouve que c’était vraiment super intéressant et super bien de l’avoir écrit aussi. Important pour les personnes qui se sentent concernées. Et justement est-ce que tu as eu des retours par rapport à cet ouvrage qui te montrent qu’il a pu aider d’autres personnes ?

E :
Ah ben c’est sûr que j’ai eu plusieurs retours de personnes qui m’ont dit : « Bon j’ai versé ma petite larme, je me reconnais là-dedans. ». Et c’est vraiment quelque chose de gratifiant de se dire que j’ai réussi à toucher du doigt ne serait-ce qu’un petit bout de ce qu’on peut ressentir et du coup quelque part j’ai été juste. Si j’ai pu toucher des gens, moi j’ai accompli mon but. Je peux pas être plus heureuse. Tant que mes livres ou ce que je fais ça touche les gens et que ça a du sens, c’est tout ce qui me suffit et donc vraiment de savoir qu’il y avait eu des retours, pas un milliard de retours parce que forcément y’a pas un milliard de personnes qui l’ont mais de toutes les personnes qui l’ont lu j’ai eu des retours me disant que, effectivement ça leur réveillait quelque chose, ça leur faisait penser à quelque chose, et c’est très très gratifiant de se dire que ben finalement je l’ai pas écrit pour rien. Non seulement moi il m’aide mais il a aidé, du moins il a parlé à d’autres personnes et il le fera encore. Donc c’est très gratifiant.

L :
C’est tout le pouvoir de l’écriture aussi, de pouvoir transmettre quelque chose, un message, d’aider, de vouloir aider et d’y parvenir donc… Effectivement je pense que ce livre il est important et je pense que tu es vraiment très fière de l’avoir mené à bout.

E :
Pour la petite anecdote, quand il est arrivé, on a lu le dos et on… quand il est arrivé dans le carton, et on s’est rendu compte qu’il y avait une faute qui était passée, pas une faute d’orthographe mais une faute de mot qui avait été répété. Et donc il représentait tellement pour moi que j’ai pleuré, mais juste parce que ça se répétait alors que maintenant quand on le lit, ça fait pas bizarre, ça choque pas. Mais sur le coup j’ai pleuré, j’étais dégoûtée, j’étais là : « Mais il est nul, on va le recommander, j’en veux pas de celui-là. ». Et puis finalement ben au contraire, je l’aime que davantage parce que justement il est imparfait donc ça le rend encore plus humain on va dire, même si c’est un livre. Ça le rend encore plus vrai parce qu’il est imparfait, je suis imparfaite et il me représente encore plus et du coup je l’aime encore plus. Ce que je dis c’est mon bébé à 3 yeux. Il est pas parfait mais il est magnifique donc il va très bien.

L :
C’est beau la façon dont tu parles de tes ouvrages et notamment de celui-ci. Tu as une relation vraiment très forte, on le sent.

E :
Oh ben oui ! Autant mes personnages je considère pas que c’est moi. Tu vois quand on va parler avec ma grand-mère, elle ses personnages principaux ça va être elle. Elle va vivre à travers eux. Moi j’ai pas tellement ce rapport-là, ça va plus être mes enfants. Ce qui est très bizarre étant donné que j’ai 16 ans mais chaque livre développe une petite facette de ma personnalité et chaque livre est un petit bout de moi, un enfant, un aspect de ce que je suis, et du coup c’est tous mes enfants ce qui fait que je les aime comme mes enfants, et pas moi comme je pourrais m’aimer. Et… non je les aime bien !

L :
Et donc, c’était la prochaine question, donc tu nous as dit que tu t’inspirais quand même de ce que tu avais pu vivre dans ta vie pour écrire tes romans mais est-ce que tu t’inspires également de ton entourage, de ton environnement pour raconter d’autres choses dans tes histoires qui sont extérieurs à toi ? Ou est-ce qu’aussi tu as une part d’imagination qui fait que ?

E :
Je pense que dans mes livres… Bon le premier il est totalement fantastique donc il s’inspire de rien de ce que j’ai vécu, heureusement. Mais les deux autres ils s’inspirent beaucoup de mon histoire et de mon vécu personnel. Après, forcément, je vais m’inspirer de ce que j’ai pu entendre, voir, lire. Mais les prochains, au bout d’un moment j’aurais exploré tout ce que j’ai à dire sur moi parce que j’ai pas une infinité de facettes. Mais là dans le listing de tous mes projets, y’a des choses que je vis pas mais qui me touche car je suis hypersensible. J’ai pas nécessairement besoin de vivre quelque chose pour le ressentir. C’est-à-dire que si on me parle du décès de quelqu’un que je ne connais pas, je vais pleurer à la place de la personne parce que je vis tout ce qu’on me dit je suis une…

L :
Une éponge !

E :
Une éponge ! Et du coup je pense que ça va pouvoir m’aider à pouvoir parler de choses que j’ai pas nécessairement vécues mais en pouvant les retranscrire de la manière la plus fidèle, à ma petite échelle, parce que justement j’écoute et j’ai les yeux grands ouverts sur le monde. Donc je peux récupérer plein de choses pour les remettre après dans mes ouvrages.

L :
Et c’est la force je pense d’être hypersensible c’est de pouvoir capter les émotions des autres. Alors même si c’est difficile à gérer, je pense aussi que c’est une grande force parce que justement on a beaucoup plus de créativité et une façon de s’exprimer qui est magnifique aussi.

E :
Ah c’est certain ! Comme beaucoup de choses, c’est à double tranchant. C’est un pouvoir et en même temps, comme tout pouvoir ça entraîne des responsabilités. Et donc c’est lourd à porter, mais j’estime que malgré toutes les peines que ça peut causer par moment, parce que ça peut être difficile de se relever quand on reçoit trop d’infos à la fois, ben ça en vaudra toujours le coup parce que ça donne une sensibilité différente, ça nous aide à regarder le monde d’un autre angle et ça peut aider, autant nous parce que du coup on a des clefs nouvelles que les personnes extérieures parce qu’on peut ressentir, partager. C’est une belle force, qu’il faut arriver à maîtriser ce qui n’est pas aisé. Et je prétends pas y arriver encore mais ça viendra.

L :
Oui je pense qu’il faut du temps pour réussir à apprivoiser et à vraiment gérer tout cet aspect, toute cette facette de quelqu’un d’hypersensible. Mais effectivement… Alors personnellement je sais pas si je suis hypersensible ou pas, mais en tout cas je suis très sensible et je comprends complètement ton ressenti sur le fait qu’on puisse être des éponges émotionnelles et à quel point ça peut être éprouvant effectivement. Alors, concernant à nouveau l’écriture de tes romans, comment est-ce que tu les prépares ? Est-ce que tu es plutôt du style architecte, à tout préparer en détail ou bien alors tu écris de façon assez spontanée comme ta grand-mère par exemple ?

E :
J’estime que je suis un architecte qui jardine. C’est-à-dire que j’adore faire des plans et préparer tout méticuleusement, ce que je fais plus ou moins. Ça m’aide à avoir une direction parce que ça m’aide même si je sais que je le suivrai pas parce que ça c’est le côté jardinier qui ressort, je suis incapable de suivre mes plans, mais au moins ça me permet de vider mon esprit car comme j’ai un esprit débordant, je suis obligée dans une certaine mesure de faire un plan pour savoir où je vais même si je sais que je le suivrai pas, parce que ça me permet justement de trouver une autre voie. Sinon j’ai tout qui se mélange et j’arrive plus à avancer. Mais mes plans sont pas beaucoup plus clairs que dans ma tête. J’ai fait un plan y’a quelques temps pour un roman policier, sur un grand tableau et y’a des flèches de partout, des prénoms, des mots, des ceci cela. Je l’ai fait il y a peut-être un ou deux ans et il est toujours sur le tableau. Et maintenant c’est incrusté, je ne peux plus l’effacer donc je pourrais plus jamais modifier ce plan et je n’arrive pas forcément à le comprendre aujourd’hui. Parce que c’est tellement ce que je vais voir à ce moment-là mais en deux ans il se passe beaucoup de choses, j’ai plus la même vue et je me comprends plus forcément. Mais ça m’aide quand même de faire des plans même si c’est pour pas les respecter de savoir où je pourrais aller on va dire.

L :
Oui je comprends complètement. Concernant la publication de tes romans, est-ce que tu autoédites tes livres ou tu passes par une maison d’édition ?

E :
Je les autoédite, faut pas que je dise de bêtises mais non je les autoédite via un site allemand BoD, Books on demand. Je suis pas très douée en tout ce qui est informatique, internet tout ça. J’apprends vite donc je me débrouille quand il faut mais c’est pas trop trop moi qui m’en occupe. Moi j’appuie juste sur le bouton « commander » et c’est déjà pas mal. Mais non on les pose sur ce site là et après je les commande comme ça et je peux les vendre moi.

L :
D’accord. Et est-ce que tu as quand même déjà essayé de publier l’un de tes livres avec une maison d’édition ? Tu as déjà envoyé l’un de tes ouvrages ?

E :
On avait envoyé Et si ça t’arrivait ? avec ma grand-mère à plusieurs maisons d’édition. Il me semble qu’on avait ratissé un peu large en demandant à des maisons d’édition comme Hachette ou des choses comme ça et des maisons plus locales je crois. Mais de mémoire on n’a pas eu de réponse. Et après j’avais participé pour le premier à des concours d’édition où on envoie le manuscrit et si par miracle c’est le meilleur manuscrit selon eux, il était édité mais à ce jour, non, ils sont toujours là chez moi. Mais ça viendra je perds pas espoir. C’est juste qu’ils n’ont pas eu le temps de les lire, parce que forcément, s’ils les avaient lus, ils se seraient rendu compte qu’ils valent la peine d’être édités.

L :
Et pour tes prochains romans, tu aimerais quand même être éditée par une maison d’édition ?

E :
C’est un peu le rêve. Mais d’un autre côté il y a des avantages à être autoédité parce que ça apporte une certaine liberté. Je dis ce que je veux, ça regarde que moi, et ma grand-mère qui me dit : « Bon là t’abuses, là il faut pas mettre ça. » ou à l’inverse : « Elena, c’est des ados qui parlent, tu peux pas les faire parler comme toi ». J’ai pas le même langage que mes amis, je vais utiliser « cependant » dans mes phrases. Ça fait 3 syllabes, c’est déjà trop (rires). J’aime bien être autoéditée pour l’instant parce que ça me permet de me débrouiller et au moins je suis touche à tout. Donc je peux voir comment ça se passe et j’ai mes p’tits yeux qui brillent parce que je suis pas juste la personne qui écrit le livre et qui le délègue à quelqu’un. Je peux surveiller comment ça se passe et puis donner mes idées pour la couverture et puis je sais qu’elles seront prises en compte parce que c’est juste mon roman. Y’a personne qui a son mot à dire dessus.

L :
C’est ton bébé !

E :
C’est ça c’est mon bébé !

(rires)

Et personne va me dire : « On le teint en roux ! ». Non non, mon bébé il reste comme il est.

L :
C’est ça qui est bien avec l’autoédition oui.

E :
Mais bon après c’est sûr qu’une maison d’édition ça offre quelque chose en plus ne serait-ce que parce que ça nous ouvre les portes sur des salons et puis ça nous fait une certaine publicité. À voir dans un prochain temps. Mais pour l’instant, c’est pas nécessaire.

L :
Oui, c’est pas dans tes objectifs proches.

E :
Non. C’est un bonus.

L :
Mais après les maisons d’édition c’est peut-être ça que tu ressens, ça offre peut-être une certaine reconnaissance aussi de ton travail.

E :
Oui, c’est sûr.

L :
Alors, est-ce que tu as déjà réalisé des séances de dédicaces ou des rencontres avec tes lecteurs/futurs lecteurs ?

E :
Oui, on en a fait quelques-unes avec ma grand-mère qui, dès qu’elle sait où elle veut aller, ben elle me prend avec elle. Ce pourquoi je la remercie parce que je pourrais pas embêter mes parents en leur disant : « On se lève à 7h du matin, on va passer toute la journée sur un salon à attendre. ». Et je pense qu’ils diraient non. Mais on a fait notre première dédicace, j’avais juste Le pouvoir de rêver, c’était en août 2020 de mémoire, donc ça faisait deux mois qu’il était sorti. Et c’était un salon des arts il me semble, à Verzeille. J’étais venue là-bas avec ma grand-mère en me disant : « Si j’en vends un, je repars heureuse. ». Et c’était vraiment mon objectif, que quelqu’un m’achète mon livre. Pour moi ça voulait dire que j’étais crédible en tant qu’auteure. Parce qu’à ce moment-là j’avais tout juste 14 ans, et c’était pour moi assez improbable que quelqu’un se dise : « Bon, elle a 14 ans, on s’en fiche, on va passer outre, on va lui faire confiance. ». Et donc ce jour-là j’en ai vendu 3. Et j’étais heureuse ! J’avais triplé ce que je voulais donc j’étais vraiment très contente. Et puis après on a refait quelques salons depuis. Cette année on était censées faire le salon du livre à Espéraza avec ma grand-mère. Et puis pour des raisons personnelles elle a pas pu y aller. Donc j’avais décidé que j’irai toute seule. Et comme personne pouvait m’emmener, j’ai décidé que j’irai en bus. J’avais fait le petit calcul, tout ça, j’allais venir avec mes cartons. Et je suis tombée malade juste avant d’y aller donc j’ai pas pu y aller. Mais c’est reporté là, fin mai de mémoire. On va à ce salon-là qui se refait. Donc là on ira toutes les deux. Pas de bus, juste la voiture. Et ça sera vraiment chouette. J’ai vraiment très très hâte de faire ce salon parce que c’est vraiment quelque chose que j’apprécie. Ça peut être long parfois. Y’a eu des dédicaces où on y était et où c’était très très long. Je m’en rappelle d’une en particulier où on n’a vraiment pas vendu grand-chose et où on a attendu toute la journée, j’avais pris un carnet, j’ai fait des dessins la moitié de la journée je pense. Mais ça vaut le coup car dès qu’il y a quelqu’un qui passe, on échange, on parle des livres mais ça va au-delà de ça. Les gens de plus en plus ont besoin de parler parce qu’il y a internet, y’a les films, y’a plein d’autres choses qui font qu’on se distrait mais on se confronte moins à la vraie vie, à tout ce qu’on peut ressentir et le fait d’avoir ce contact humain, ça permet et aux gens en face de nous, et à nous de créer un véritable échange. C’est des inconnus, on les reverra sûrement jamais, y’a pas de barrière. Et c’est vraiment une expérience enrichissante et que j’apprécie à chaque fois même si ça peut être fatigant de faire des dédicaces, de rencontrer des lecteurs, des futurs lecteurs, des personnes qui peuvent venir en nous disant : « Bon en fait j’ai déjà lu celui-là, j’aimerais le suivant. ». Ça c’est super gratifiant de voir qu’à la fin d’un livre ça leur donne envie d’en connaître un peu plus sur nous. Les dédicaces c’est vraiment quelque chose que j’apprécie, j’espère en faire plus souvent à l’avenir, même si bon, j’y crois pas trop pour les prochaines années car étant à la fac, ça va être compliqué. Mais si je pouvais m’organiser ça pourrait être vraiment chouette.

L :
Et est-ce que tu te souviens de certaines personnes qui t’ont marquée pendant ces dédicaces, des moments peut-être qui resteront gravés ? 

E :
Je me souviens, c’était à… ça me reviendra peut-être, le lieu, ou peut-être pas. Mais on était à une dédicace et derrière nous on avait une dame qui vendait des bijoux et qui avait un fils. On avait fait Et si ça t’arrivait ?. On vendait celui-là, et les autres livres de ma grand-mère et le mien. Donc on a commencé à discuter avec cette dame qui était très gentille et de fil en aiguille elle a commencé à nous parler de son histoire et son fils était de mémoire TDAH, donc hyperactif. Elle nous parlait de comment ça pouvait être difficile avec les élèves, avec les autres enfants alors qu’il avait je crois 7 ans. Et donc elle nous a pris ce livre-là et puis elle avait envoyé un message à ma grand-mère qui était particulièrement émouvant une fois qu’elle l’avait lu en nous expliquant que ça l’avait vraiment touchée et c’est vraiment une rencontre que j’ai appréciée parce que c’est des vraies personnes et on a tous vécu plein de choses. On a vécu plein de choses différentes et pourtant on peut se retrouver dans des mêmes choses et c’était vraiment une belle rencontre je trouve.

L :
Oui une rencontre pleine d’émotions et pleine de richesse.

E :
Oui. Ça apporte des choses, et ça fait se sentir grand parce qu’on aide et en même temps très petit à la fois parce qu’on se rend compte qu’on est plein de petites personnes dans un grand grand tout. Et on fait partie du même tout finalement. Et ça nous ramène à notre hauteur de se dire : « Finalement on est humains, on est tous humains. ». Et c’était ouais, une belle rencontre.

L :
Oh c’est chouette. Et vous avez réussi à garder un peu contact avec elle ?

E :
Moi non, parce qu’elle avait parlé à ma grand-mère. Et après honnêtement je sais pas. Mais aussi bien on la reverra sur un salon. Le monde est tellement petit que bon. C’est très très possible.

L :
Quand j’avais interviewé Swann, elle m’avait dit que vous aviez fait ensemble avec votre grand-mère un marché de Noël si je me trompe pas. Ensemble toutes les 3, si je me trompe pas.

E :
Oui, oui c’est possible. On a fait à Alzonne…

L :
Ah oui c’était à Alzonne, c’était pas un marché de Noël.

E :
On a fait des marchés de Noël mais pas toutes les 3 je crois. À Alzonne pour « Dix en scène », c’est organisé par mon grand-père, c’est 10 personnes, plus ou moins, qui montent sur scène le temps d’une soirée et qui vont chanter, ou jouer du piano ou ça va être des élèves de mon grand-père qui est compositeur et qui a un studio où il va donner des cours de chant et de piano. Et pendant cette soirée-là on découvre des personnes qui vont chanter, et au moment de l’entracte, les personnes qui sont présentes vont être invitées à découvrir une autre facette de l’art avec Swann, ma grand-mère et moi qui sommes à une table, avec nos petits livres. Moi j’ai pu la faire qu’une fois, ça s’est fait déjà 2 fois « Dix en scène » mais la première fois j’étais déjà malade. Je me rends compte que je suis souvent malade.

(rires)

Mais bon ça c’était fait à Alzonne, pareil et c’est vraiment intéressant de mélanger plein de facettes de l’art différentes et d’en faire un grand tout une soirée où tout se mélange. C’était une chouette expérience en plus c’était la première fois qu’on était toutes les 3 sur un stand. C’était vraiment une entreprise familiale. Pour éditer d’ailleurs, c’est mon oncle qui m’aide beaucoup. Pour la mise en page, pour la couverture, pour le mettre sur BoD, on est vraiment une grande famille et tout le monde a son petit bout là, sa petite part du gâteau et c’est vraiment chouette. Je trouve que c’est une grande force d’avoir une famille comme la mienne qui est soudée et riche. On a tous quelque chose à apporter. Je suis contente.

L :
C’est la réflexion que je me suis faite en me disant que j’ai interviewé Swann, puis ta grand-mère, puis toi et j’ai l’impression que j’interviewe toute la famille. Et je vous trouve vraiment rayonnants, soudés. Et ça c’est une très belle richesse d’être soudés. Une véritable entreprise familiale artistique. Et je trouve que c’est magique.

E :
Dans quelques années si t’as pas arrêté tu pourras interviewer ma petite sœur.

L :
Oui ta grand-mère m’a dit qu’elle écrivait aussi.

E :
Ah oui non mais elle a 9 ans mais elle est en train d’écrire son roman sur une histoire policière. Mais bon, je la laisserai raconter dans quelques années. Non mais vraiment toute la famille.

L :
Ça c’est vraiment beau. Je trouve que vous avez vraiment une très belle famille.

E :
Moi aussi j’en suis contente. J’en changerai pas. Elle est pas parfaite, on a tous nos petits défauts mais on se complète bien. On forme un joli tout.

L :
C’est joliment dit. As-tu d’autres projets en termes d’écriture pour la suite ? Tu nous as dit que tu avais des projets jusqu’à tes 50 ans mais est-ce que là actuellement tu travailles sur un autre livre ?

E :
Actuellement je travaille sur deux livres. En théorie. Alors, en fait, j’ai un rapport compliqué avec mon père biologique parce que je le connais pas. Donc en fait au lieu de dire rapports compliqués, je devrais dire absence de rapport tout court. Et c’est un sujet qui a longtemps été tabou je vais dire. Pas parce que on pouvait pas en parler mais juste parce que j’osais pas en parler. Je l’ai jamais connu, il est parti avant ma naissance, et pour moi ça voulait dire, j’étais petite, j’avais fait un calcul mathématique. Papa et maman ensemble, Elena arrive, papa et maman séparés. Elena est la cause. Donc je savais pas où ma mère en était, elle de si elle avait fait son deuil ou pas, bon aujourd’hui, depuis mes 4 ans, c’est mon beau-père qui m’élève même si pour moi c’est mon père, c’est mon papa, je l’aime autant que ma mère. Il pourrait pas faire plus partie de ma famille. Mais ça a toujours été compliqué parce que je savais pas comment ma maman elle le vivait, si elle avait fait son deuil de cette relation ou pas donc bon. On pouvait pas en parler et on en parlait pas. Elle attendait que je fasse le premier pas et moi j’attendais qu’elle fasse le premier pas. Finalement ça s’est débloqué, on a pu en parler, tout ça, et puis j’ai toute une histoire à raconter. Mais je sais qu’il faut que j’écrive un livre là-dessus parce que c’est quelque chose, pas qui me définit, ça serait trop réducteur mais qui fait vraiment partie de moi. C’est quand même une grosse partie de ma vie. Et c’est quelque chose dont j’ai envie de parler et j’ai commencé à écrire ça mais ça me coûte de l’écrire, je sens que c’est encore trop frais. Donc j’ai commencé mais à chaque fois que je l’écris ça me vide de mon énergie, j’arrive pas à écrire beaucoup, j’écris peut-être 200 mots et après je suis fatiguée et il me faut un mois après pour m’y remettre.  Donc là je l’ai mis de côté et en attendant j’écris d’autres histoires, j’écris pas mal de petites nouvelles, de petits textes en attendant de trouver vraiment le projet dans lequel je vais pouvoir me lancer ou de retrouver ce projet-là qui est en stand-by mais qui finira un jour parce que ça me fera du bien.

L :
Oui, généralement ça fait toujours du bien d’écrire sur ce genre de sujets assez lourds mais importants.

E :
C’est difficile sur le moment mais a posteriori ça en est que bénéfique.

L :
Ben ça a été un peu comme tes deux ouvrages, tes deux derniers ouvrages. Douloureux sur le moment et puis ensuite…

E :
On se libère d’un poids. Et un poids qui est matérialisé donc ça le rend que encore plus réel et légitime. Don c’est ça qui est vraiment chouette.

L :
Est-ce que tu te développes aussi sur les réseaux sociaux ? Est-ce que tu développes ta partie écrivaine sur les réseaux ?

E :
Oui et non. C’est-à-dire que j’ai un Instagram Elena de Luycker, on va pas faire plus compliqué. Mon prénom, mon nom… mon nom est suffisamment compliqué. Mais dessus il n’y a que l’écriture, donc il y a mes livres, y’a les dédicaces qu’on a faites, mais après je mentirais si je disais que j’étais régulière. Je crois que la dernière publication elle date d’il y a un an ? Non, je mens. Elle doit dater d’il y a 6 mois puisque c’était la dernière dédicace qu’on faisait. Je suis pas régulière mais je suis présente donc on peut me retrouver là et on peut passer par là pour m’envoyer un petit message, que ce soit pour m’envoyer un livre ou à l’inverse pour me dire : « J’ai ton livre, j’en ai pensé ça. ». Et j’invite toutes les personnes qui me lisent à m’envoyer un message car c’est toujours gratifiant.

L :
Et tu aimerais justement développer cette partie-là ? Partie informatique, partie réseaux sociaux pour te faire connaître un peu plus peut-être ?

E :
C’est quelque chose que j’adore faire. Mais j’aime tout, je suis pas compliquée, enfin sur certains aspects si mais j’aime tout et j’adore faire ça, créer de belles publications, m’appliquer, mettre les hashtags, tout ça. Mais de temps en temps, ce qui est très rare, je suis à court d’idées et je sais pas quoi mettre. Et puis bon après y’a aussi le fait que j’ai pas trop trop le temps avec cette année le bac. Mais oui idéalement, il faut vraiment que j’arrive à m’astreindre à faire un petit post tous les X temps mais c’est pas encore au point. Mais ça viendra peut-être un jour. Ce serait chouette car je pense que de nos jours, c’est vraiment ce qui peut m’aider à me faire connaître, surtout en ce moment étant donné que je suis mineure et que je n’ai pas encore l’opportunité de vendre mes livres dans des magasins. Forcément, je peux vendre mes livres que par moi, donc par le bouche à oreille, donc c’est d’autant plus important que j’arrive à me faire connaître sur les réseaux sociaux où maintenant tout se passe là-dessus. Ce qui est délicat.

L :
Est-ce que tu développes d’autres idées, d’autres projets autour de tes passions ?

E :
Oh oui ! J’ai beaucoup de passions, comme j’ai pu le dire. Je fais de la danse, donc je trouve ça bizarre à dire mais je trouve pas d’autres mots que de dire « je fais du cinéma » du moins je tourne des films avec mon meilleur ami en amateur. C’est des projets que j’adore et quand on était plus petits, on avait lancé une chaîne Youtube où on avait posté quelques courts-métrages qu’on avait faits. On a fait de parodies, on avait fait des clips aussi, et donc on avait posté tout ça en se disant un jour : « On va devenir célèbres ! ». Non. Ce jour n’est pas encore arrivé. Mais oui idéalement continuer tout ça, plus encore, danser plus, faire des scènes, faire plus de films car là ça fait quelques années qu’avec les études on n’en a pas fait. Parce que lui il est en études supérieures et moi je vais bientôt aller en études supérieures. On n’habite pas à côté. Mais trouver le temps, trouver le temps c’est vraiment ça le plus compliqué je trouve. Trouver le temps de tout faire, de continuer de faire des films, d’adapter mes livres en films, de créer d’autres livres, qui sait, d’arriver à écrire de jolis poèmes, ça peut être sympa aussi. J’ai beaucoup de projets. J’arrive pas à me fermer donc de toute façon… Je dessine aussi, beaucoup. Pas forcément très bien, mais je dessine, en cours, ça aussi… (rires). Tout ce qui est artistique de toute façon ça m’aide, ça m’aide, ça me canalise, ça me détend, je suis quelqu’un qui parle beaucoup mais jamais de ce qui est important donc ça me permet de m’imposer des mots, me vider l’esprit dessus et donc ça c’est vraiment utile et vraiment très très intéressant pour moi. Donc je compte pas m’arrêter de toucher à tout ce qui est créatif.

L :
Oh c’est bien ! C’est génial en plus d’être en plus touche-à-tout. Ça développe tes compétences, tes capacités, c’est super.

E :
Ah ça c’est certain, je vais… Demain je prends le train pour aller chez ma meilleure amie dont je parlais tout à l’heure et elle fait de la peinture. Donc on va se faire un atelier, on va créer toute la journée du mardi… On va faire de la peinture, elle fait de l’aquarelle, en plus elle est plutôt douée à ça donc on va peindre ensemble. J’ai pas besoin de juste écrire, j’ai besoin de toucher à tout.

L :
Tout ce qui est artistique ça te permet vraiment de te libérer.

E :
C’est ça. Pendant un moment j’écrivais plus ben parce que j’y arrivais plus mais je dessinais à la place et ça me permettait de continuer de me sentir vivante et de pouvoir me développer à travers un autre aspect.

L :
Non c’est super. Tout ce que tu fais c’est impressionnant et puis on se dit, tu n’as que 17 ans alors qu’est-ce que ça sera dans quelques années… ça sera…

E :
Tout pareil mais en mieux !

L :
Donc c’est formidable oui. Et est-ce que ta chaîne Youtube existe encore, est-ce qu’on peut voir les films que tu as créés ? ça peut être un moyen de te faire connaître autrement aussi.

E :
Je suis presque sûre que ça existe, oui ça existe toujours. C’est Crazy Buterflies sur Youtube et donc… On est magnifiques en plus, on a des perruques sur certaines vidéos… Non non ça existe toujours. D’ailleurs, il faut que je négocie avec mon meilleur ami, enfin mon cousin, je dis les deux parce que pour moi c’est autant l’un que l’autre. On est très proches depuis qu’on est tout petits. On a un clip, ça doit faire presque 2 ans qu’on l’a et on l’a pas posté. Et l’autre jour il me disait : « Il faut qu’on le poste parce qu’il est trop bien ! ». On va peut-être le poster manière de relancer la chaîne. Ça serait sympa.

L :
Ben avec ton accord je pourrais rajouter le lien de la chaîne Youtube.

E :
Ah ben bien sûr ! Et puis lui ça lui fera plaisir !

L :
Donc tu nous as dit qu’on pouvait acheter tes ouvrages en passant par toi sur les réseaux sociaux en te contactant ou sur BoD c’est ça ?

E :
Sur BoD on peut pas. On peut pas parce que je suis mineure. Vivement mes 18 ans ! Le jour de mes 18 ans, je ne vois personne, je m’enferme et je m’occupe de tout mettre partout, sur Cultura, la Fnac et tout ça. Pour moi ça va être un accomplissement de me dire… Là mes livres ils sont réels, mais ils existent pas aux yeux du monde ou sur internet. Y’a que celui-là qu’on peut retrouver, Et si ça t’arrivait ? sur Amazon, Cultura, partout parce que comme c’est aussi ma grand-mère, et que elle elle est majeure, elle a l’opportunité de mettre tous ses livres sur les sites où on peut les acheter.

L :
Oui sur les plateformes.

E :
Je perds mes mots, oui sur les plateformes. Les autres n’y sont pas encore parce que on s’était renseignés avec mon oncle et de mémoire, ça aurait pu se faire mais comme il fallait le déclarer aux impôts mais que je ne paye pas d’impôts, ça posait problème.  Donc on s’est dit fff…

L :
On va attendre.

E :
On va attendre que tu sois en âge de comprendre et de pouvoir t’en occuper. Ce jour arrivera bientôt j’espère. Dès qu’ils seront sur les plateformes de toute façon, je l’annoncerai partout. Et ce sera vraiment un accomplissement de me dire : « Ils existent, ils sont reconnus ! On peut les avoir à Cultura, à La Fnac, à Leclerc, wouah ! Je suis une auteure au même titre que Virginie Grimaldi, non pas que je sois à son échelle mais je peux être au même rayon. ». Et je trouve ça hyper impressionnant à dire.

L :
Et puis à 18 ans ce sera vraiment un bel accomplissement d’une jeune vie. Donc oui tu vas encore accomplir de belles choses par la suite oui. Mais c’est vrai que j’ai publié mon premier livre à 18 ans et c’est tellement fou, tellement magique.

E :
Ça paraît irréaliste.

L :
On se dit : « Pourquoi, qu’est-ce que nous on a fait, on a vraiment du talent en fait ? » (rires).

E :
Ah oui oui. C’est une force qu’il ne faut pas laisser tomber. Peu importe qu’on ait le temps ou pas, il faut que ça reste dans la case là, la petite case comme ça, même si on n’a pas le temps, on le trouvera à un moment donné.

L :
Il faut le trouver c’est important.

E :
Il faut le chercher.

L :
Ben en tout cas merci beaucoup pour cette très jolie interview.

E :
Ah ben avec grand plaisir.

L :
Tu es bourrée de talent et je pense que tu vas aller loin dans la vie déjà qu’actuellement tu es déjà très loin. Non mais c’est vraiment beau de faire toutes ces choses.

E :
Ben c’est gentil.

L :
Tu as une personnalité qui vraiment dégage beaucoup de douceur, beaucoup de sensibilité, et ça pour moi c’est une très très belle qualité. Bravo à toi pour tout ça. Et je te souhaite une très belle réussite pour la suite.

E :
Eh ben de même. On se reverra dans quelques années pour faire un point de tout ce qu’il s’est passé.

L :
Il faudra refaire un échange !

E :
Ah mais c’est ça ! L’évolution… Il faut être amenée à se revoir et à comparer et de voir si on a tenu nos projets.

L :
Exactement, je suis d’accord. Non mais oui il faut garder contact et puis tenir au couarnt…

E :
La communauté !

L :
C’est ça, la communauté ! C’est important ! Les fans ! Bon ben merci encore à toi, merci à vous d’avoir écouté cette interview, et puis à très bientôt !

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