
Rencontre avec Marie André, dramaturge, poète et romancière Samedi 4 mars, j’ai rencontré une femme aussi douce que gentille. Une femme qui m’a accueillie chez
Comment commencer un roman ? Telle est la question ! Et une question à l’importance capitale. Car si le travail d’écriture est passionnant, il peut aussi regorger de difficultés. C’est souvent le cas lorsque vous débutez la toute première phrase de votre livre. Pour tout écrivain, cette étape incontournable est parfois pénible à entreprendre. Par quel mot démarrer ? Est-ce que ce que j’écris est assez bon ? Pertinent ? Accrocheur ? Des interrogations légitimes auxquelles il est bon d’avoir certaines réponses. C’est pourquoi je vous délivre dans cet article 8 astuces pour bien débuter votre ouvrage.
1-Planter le décor de votre histoire
2-Lire le début des livres de votre bibliothèque
3-Accrocher le lecteur dès le départ
4-Éviter les dialogues et descriptions
4.1-Le dialogue
4.2-La description
5-Choisir la bonne scène
6-Maintenir un équilibre
7-Évoquer seulement les personnages importants
8-Prendre le temps de rédiger le début de votre roman
Mettez-vous dans la tête de votre lecteur. Il déambule dans les librairies, découvre votre roman sur une étagère. Il l’attrape, lis la quatrième de couverture et le feuillète un peu. L’histoire semble lui plaire. C’est décidé ! Il dépose votre livre dans son panier.
De retour chez lui, votre lecteur s’accorde un moment pour démarrer votre roman. Vous lui avez mis l’eau à la bouche avec votre résumé. Toutefois, il ne connait encore rien de l’histoire. Il ouvre la porte d’un univers qui lui est encore inconnu.
C’est pourquoi vous, en tant qu’auteur, vous devez profiter du début de votre roman pour mettre en place les éléments clés du récit. De planter le décor. De poser les premiers repères de l’histoire. Et pour ça, vous pouvez suivre ces deux conseils :
1-Dévoilez une facette de quelques personnages principaux. Vous êtes l’intermédiaire entre votre lecteur et vos protagonistes. Permettez-lui d’avoir accès à celui ou celle qui va l’accompagner tout au long du roman en lui divulguant certaines parties de sa personnalité.
2-Présentez l’intrigue à votre lecteur. Vous devez l’amener de façon subtile. Il doit comprendre en quelques lignes les enjeux du roman. Que va-t-il se passer ? Quelle action ? Quel mystère ? Quelles relations vont se dessiner ? L’idée est de lui donner envie de poursuivre sa lecture… Mais je vous en parlerai un peu plus dans une prochaine partie.
Exemples de livres :
-Mélissa Da Costa, Tout le bleu du ciel :
L’introduction au roman se fait de façon originale par une annonce publiée sur internet. Elle plante le décor en donnant au lecteur les éléments clés du récit qui va suivre : « Jeune homme de 26 ans, condamné par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) d’aventure pour partager avec moi ce dernier périple ».
-Joël Dicker, Les derniers jours de nos pères :
Le premier chapitre mentionne quelques personnages par leurs surnoms et l’une de leurs caractéristiques :
-Gros, l’obèse
-Grenouille, le dépressif
-Prunier, le bègue
-Pal, que l’on devine être le personnage principal.
Ils sont ensemble en train de fumer dans un décor qui indique un repère spatial : « Assis dans l’aube, ils fumaient, contemplant le ciel noir qui dansait sur l’Angleterre ». C’est aussi le temps de « la guerre ».
Selon moi, la lecture est complémentaire de l’écriture. Elle vous aide et vous inspire dans la rédaction de tous vos projets. Pour ma part, lire m’a souvent donné de nouvelles idées concernant mes propres romans : intrigue, personnages, style, etc.
Alors voici mon second conseil : lisez et inspirez-vous des débuts des ouvrages qui se trouvent dans votre bibliothèque. Il ne s’agit pas là de copier le style de tel ou tel écrivain, mais simplement d’analyser sa façon d’introduire l’histoire.
Prenez donc plusieurs romans et étudiez les premiers chapitres. Notez le fonctionnement de chaque introduction. Et posez-vous les questions suivantes :
-Par quelle scène démarrent-t-elles ? Une action, un dialogue, un souvenir, un rêve ?
-Quels mots les auteurs emploient-ils ?
-Me font-ils rapidement comprendre les enjeux de l’intrigue ?
-Donnent-ils beaucoup d’informations concernant les personnages ?
Repérez les différences ou ressemblances entre chaque début de livre. Gardez tout ceci inscrit dans un carnet et inspirez-vous en pour écrire votre propre ouvrage.
Pour ce troisième conseil, j’ai envie de commencer par une petite confidence. En tant que fervente lectrice, je dois avouer qu’il m’arrive souvent de laisser traîner certains ouvrages car le début ne me plaît pas. Pourtant, lorsque je poursuis ma lecture, je dévore l’ouvrage en deux jours tant je le trouve captivant.
Personnellement, les débuts de livre sont les moments que j’aime le moins. S’ils ne m’accrochent pas dès le départ, j’ai du mal à continuer avec envie. Je n’abandonne pas, car je fais partie de ceux qui lisent jusqu’au bout chaque livre entamé. Mais je peux mettre un très long moment pour un bouquin extraordinaire, simplement parce que le début ne m’a pas emballée.
D’où l’importance d’accrocher le lecteur dès le départ !
Et c’est loin d’être une tâche facile, je vous l’accorde. L’introduction doit le plonger dans l’histoire tout en le captivant. Elle doit donc être originale. Intrigante. Poétique. Émotionnelle. Bref, elle doit ressembler à votre histoire tout en invitant le lecteur à tourner la page.
Si votre roman traite d’un univers routinier, ordinaire et quotidien, il peut, aux premiers abords, paraître compliqué de séduire votre lecteur. Je vous recommande alors de jouer avec le réalisme de la situation sur laquelle vous avez décidé de démarrer. Cela lui permettra de s’identifier immédiatement au personnage et au monde dans lequel il évolue.
Enfin, soignez la toute première phrase de votre ouvrage ! Utilisez des mots simples, pas trop alambiqués, qui vont parler au lecteur. C’est parfois cette unique phrase qui va le marquer au plus haut point, et lancer le rythme de l’histoire. Donc il peut être très utile de la travailler en profondeur !
Je vous conseille également de découvrir les incipit célèbres. Cela pourra vous donner des idées pour commencer votre livre. Et parce que je suis d’humeur généreuse, je vous en délivre ci-dessous quelques-uns d’assez connus… :
-Albert Camus, L’Étranger : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. »
-Paul Nizan, Aden Arabie : « J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. »
-Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné : « Condamné à mort ! Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids ! »
-Tolstoï, Anna Karénine : « Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon. »
Pour plus d’exemples, voici deux articles qui pourront vous plaire :
lalanguefrancaise.com
ateliersdesauteurs.com
Il y a certaines scènes qui sont à éviter pour bien commencer un roman car elles peuvent vite ennuyer ou perdre le lecteur.
Dans un livre, un dialogue permet aux personnages de s’exprimer. Il est complémentaire de la narration et peut être nécessaire pour alléger un texte. Mais ces conversations doivent apporter des informations supplémentaires à l’histoire. Et être bien maniées.
Comme je l’ai expliqué plus haut, le lecteur ne connaît pas encore votre histoire. Il ne sait rien des personnages, ni du contexte, ni de l’intrigue.
C’est pourquoi insérer un dialogue dès le départ, notamment un dialogue qui s’éternise, peut nuire à la compréhension de celui qui vous lit. Le risque ? Qu’il décroche de la scène avant même d’avoir lu le premier chapitre.
Si vous tenez vraiment à commencer par un dialogue, vous pouvez faire en sorte qu’il soit court et direct.
Dans Rouge Brésil de Jean-Christophe Rufin, le premier chapitre débute par un dialogue. Mais il reste néanmoins très court avant de faire place à la narration.
Tout comme le dialogue, commencer votre livre par une description est une mauvaise idée. En tout cas, elle ne doit pas être trop longue.
Comme vous le savez déjà, le lecteur attend de connaître les éléments clés de l’histoire car il ne sait encore rien à son sujet. Si vous démarrez par la description d’un lieu, d’un personnage, d’un objet, etc., vous prenez le risque de l’ennuyer. Et comme avec les dialogues, il peut vite décrocher de la scène.
Vous voulez savoir quelle méthodologie d’écriture adopter selon votre profil d’auteur ? Alors découvrez vite mon article « Écrire un récit : méthodologie selon votre profil d’auteur » pour en savoir plus !
Planter le décor de votre histoire, lire d’autres livres, éviter les dialogues et descriptions… C’est bien beau tout ça ! Mais alors, quelle scène choisir pour débuter un roman ? Qu’imaginer pour que le lecteur soit embarqué dans votre récit ?
Je vous l’accorde, c’est une sacrée réflexion.
Voici quelques pistes qui peuvent vous aiguiller dans l’écriture de votre introduction :
–Des personnages en activité/en interaction > Exemple : L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante. Le premier chapitre est une interaction entre la narratrice et Rino, un autre personnage. Tous deux se parlent au téléphone.
-Une pensée/un souvenir.
–Un événement que le lecteur prend en cours de route. > Exemple : Da Vinci Code de Dan Brown. Le lecteur plonge dans une situation angoissante et qui a déjà commencé. Il devient alors le premier témoin d’un meurtre.
–Une courte scène que le lecteur suit du début à la fin > Exemple : Le parfum d’Adam de Jean-Christophe Rufin. Le premier chapitre met en lumière Juliette, l’un des personnages principaux, qui a été missionnée pour libérer des animaux de laboratoire. Le lecteur suit son opération de A à Z.
Si vous n’avez vraiment aucune idée de la scène qui pourrait vous convenir, rien ne vous empêche d’en écrire plusieurs.
1-Dressez une liste d’idées.
2-Supprimez celles qui vous semblent les moins intéressantes.
3-Rédigez les scènes qu’il vous reste sur votre liste.
4-Puis, travaillez-les toutes et optez enfin pour celle que vous préférez.
Si vous rencontrez toujours autant de difficultés, je vous conseille de démarrer votre histoire par la célèbre expression « Il était une fois ». Même si elle est vouée à disparaître, elle peut grandement aider à lancer votre premier jet. Elle vous invite à contextualiser le roman de façon simple et concise. Vous pourrez ensuite retravailler votre production jusqu’à atteindre le résultat voulu.
Sébastien Japrisot, dans son roman Un long dimanche de fiançailles, utilise cette expression pour démarrer son récit : « Il était une fois cinq soldats français qui faisaient la guerre, parce que les choses sont ainsi. »
L’introduction de votre récit doit finalement être une histoire d’équilibre. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Vous écrivez un roman. Et un roman, c’est parfois très long. Alors oui, le lecteur doit être captivé dès les premières lignes. Mais il doit le rester tout le long du récit. C’est en ça que vous devez être mesuré lors de la rédaction de votre introduction.
À titre de comparaison, nous pouvons mentionner un repas. Oui, un bon repas complet et savoureux (j’aime terriblement manger…).
Vous êtes invité à dîner chez un ami. Il a prévu un repas complet. Imaginez que cet ami n’utilise ses talents de gastronome que pour l’entrée. Il mise tout dessus et vous vous régalez. Vous vous attendez à retrouver la même chose pour la suite. Or, votre ami a tout misé sur le début de son repas, en délaissant le plat et le dessert. Vous seriez forcément déçu.
Pour le lecteur, c’est la même chose. Si l’introduction est excellente, promet un récit de grande envergure… Et que finalement il ne se passe rien, que tout a déjà été dit au départ, alors sa déception sera grande.
Vous avez peut-être déjà vécu ça avec certains ouvrages.
Pour ne pas tomber dans ce piège, il vous faut aborder le récit de façon subtile, sans trop en dévoiler. Dressez les bases, comme je l’ai écrit plus haut, mais gardez le mystère tout le long de l’histoire. Soyez dynamique tout en conservant cet état d’esprit au fil des pages.
Si vous donnez trop d’informations dès le départ, le reste de votre ouvrage risque de s’essouffler rapidement. Et vous perdrez l’attention du lecteur qui n’aura plus rien à découvrir. Il faut que vous pensiez à lui. Vous jouez un rôle de guide pendant plusieurs centaines de pages.
Alors… restez mesuré !
Mon septième conseil va de pair avec le précédent. Je vous ai recommandé d’être mesuré dans la rédaction de votre histoire. De ne pas tout dévoiler.
Concernant les personnages, c’est exactement la même chose. Ne donnez pas au lecteur toute la liste de vos protagonistes au commencement du roman. Surtout si vous en avez beaucoup !
Au contraire, préférez en évoquer quelques-uns, trois, quatre tout au plus. Il est inutile de trop en dire. Glissez quelques informations sur leur personnalité et leur caractère que vous approfondirez au fur et à mesure que le récit avance.
Donc restez épuré et raisonné ! Et donnez envie au lecteur de suivre ces fameux protagonistes tout au long de leurs aventures.
Certains écrivains créent des histoires avec de multiples personnages. Pour éviter au lecteur de s’y perdre, il les présente avant même que le roman ne commence en ajoutant également les liens qui les relient entre eux.
Si vous comptez écrire un roman avec un tas de persos, pensez à cette idée !
Si vous rencontrez des difficultés à écrire les premières phrases de votre récit, pas-de—panique ! Il n’y a rien d’urgent ni rien de grave à cela. Si vous bloquez, rien ne vous empêche de démarrer par le milieu ou la fin de votre roman et de reprendre le début plus tard.
D’autre part, je vous conseille de prendre votre temps pour rédiger l’introduction. Elle se travaille ! Comme je l’ai écrit plus haut : listez et faites le tour de vos idées, pensez à diverses scènes, étudiez les différentes phrases d’accroche que vous pourriez utiliser, réfléchissez aux personnages à mentionner, etc. Puis faites le tri !
Quoiqu’il en soit, si vos difficultés perdurent, ne perdez ni patience, ni espoir. Vous pouvez rédiger le début du livre sans pour autant vous mettre la pression. Après tout, ce n’est qu’un premier jet. Vous aurez tout le temps de le retravailler lors de la réécriture. Ou même de revenir dessus quand vous le souhaitez pour en modifier le contenu. En effet, selon l’évolution de votre récit, l’introduction pourra être amenée à changer également.
Une petite anecdote pour terminer… Lorsque j’étais en terminale, j’ai étudié Madame Bovary. Et vous savez quoi ? J’ai appris que Flaubert avait mis 5 ans à écrire, travailler retravailler, réécrire et écrire à nouveau son roman. Cinq longues années !
Alors vous voyez, vous avez le temps de revoir votre introduction… Même si, il faut bien le reconnaître, Gustave Flaubert a été un perfectionniste maladif qui n’est pas forcément un exemple à suivre…😅
Maintenant que vous avez ces 8 astuces en main, vous pouvez démarrer votre roman en toute sérénité. Gardez à l’esprit que vous devez créer une introduction percutante et captivante pour le lecteur. Elle doit mettre en lumière les éléments clés de votre récit, quelques protagonistes essentiels mais sans trop en dévoiler. Bien entendu, cet article est un ensemble de conseils. Ils ne représentent pas la vérité absolue. Alors c’est maintenant à vous de vous confier ! De quelle manière démarrez-vous vos romans ? J’ai hâte d’en savoir plus. 😊
Rencontre avec Marie André, dramaturge, poète et romancière Samedi 4 mars, j’ai rencontré une femme aussi douce que gentille. Une femme qui m’a accueillie chez
Rencontre avec Elisabet Guillot, auteure de romans fantastiques, créatrice du salon du livre de St-Papoul Dimanche 12 février, j’ai rencontré et interviewé Elisabet Guillot. Après
Échange avec Éric Brout, auteur du roman « Dévorés par la clarté » Dimanche 29 janvier, j’ai eu le plaisir d’interviewer Éric Brout que j’ai
✅Pourquoi il est important de vaincre ce blocage
✅Le Comprendre et l’identifier
✅Les étapes pour le surmonter
✅Des jeux d’écriture variés et stimulant la créativité
✅Des conseils, astuces et exemples détaillés
En vous inscrivant à ma newsletter, vous consentez à ce que Aux Recoins des Mots, en sa qualité de responsable de traitement, collecte vos données afin de vous envoyer des communications par voie électronique. Vous pourrez vous désabonner à tout moment. Pour faire valoir votre droit d’accès, de rectification ou d’effacement, consultez ma politique de confidentialité.